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samedi 29 décembre 2018

Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph - 30 décembre 2018

Histoire de familles…






            De quoi nous parle la Bible, si ce n’est d’histoires de familles ? D’Adam et Eve à Marie, Joseph et Jésus, en passant par Abraham et tous les autres, il n’est question que de familles. Notre première lecture s’en fait l’écho en nous parlant d’Elcana et Anne qui vont donner naissance au petit Samuel. La Bible peut dire : Familles, je vous aime ! Au-delà du slogan, il y a une réalité plus grande encore qui anime tous les écrivains bibliques : faire comprendre à leurs lecteurs qu’ils sont invités à prendre leur place dans cette grande famille, car l’Alliance que Dieu propose concerne tout homme. 

            Les familles dont nous parle la Bible sont loin d’être exemplaires en toutes choses. On y connaît la jalousie (Caïn et Abel, mais aussi Esaü et Jacob), le meurtre, l’infidélité, les rivalités, les difficultés et les joies des familles ordinaires. Il n’y a pas un modèle de famille biblique ; il y a des familles qui essaient de vivre, tant bien que mal, l’alliance que Dieu propose, à l’époque qui est la leur. Même la Sainte Famille que nous célébrons aujourd’hui connaît des moments plus difficiles. La « fugue » de Jésus à douze ans en est un exemple. Je veux bien qu’on me dise que c’était parce qu’il lui fallait être chez son Père, comprenez bien Dieu, qu’il s’est absenté ; cela n’enlève rien au fait qu’il a inquiété ses parents et retardé leur retour à la maison. Qu’est-ce qui l’empêchait de les prévenir de son désir d’être encore au Temple ? 

            Il me semble qu’il y a là de quoi rassurer nos familles d’aujourd’hui. Elles ne sont ni pires, ni meilleures que les familles bibliques. Elles essaient, tant bien que mal, à travers les difficultés et les joies de notre temps, de vivre quelque chose de l’amour que Dieu nous porte. Il n’y a pas de familles parfaites, et ceux qui le croient, s’illusionnent. L’histoire d’Anne et d’Elcana et leur souffrance d’être sans enfant trop longtemps, l’histoire de Marie et Joseph recherchant leur fils dans la crainte qu’il lui soit arrivé quelque chose de grave, tout cela ce sont nos histoires aussi ; tout cela nous est relaté pour nous éclairer, nous interroger, nous faire grandir et finalement renforcer notre confiance en Dieu qui peut tout et veut d’abord notre bonheur. L’histoire d’alliance que Dieu nous propose ne se vit pas seul ; c’est aussi une histoire de famille. Certains anciens le vivent douloureusement aujourd’hui quand ils constatent qu’ils ne sont pas suivis par leurs enfants et leurs petits-enfants : qu’avons fait de travers, interrogent-ils souvent. Rien, rassurez-vous. Vous avez fait ce qu’il fallait : vous avez témoigné auprès de vos enfants que Dieu était important pour vous. C’est tout ce que vous pouviez faire ; le reste dépend d’eux. Mais ce que vous avez semé est irremplaçable. Personne ne pourra arracher le bon grain de la présence de Dieu dans une vie. Dieu lui-même moissonnera le moment venu. 

            Cette fête de la Sainte Famille est là pour nous rappeler à chacun que nous avons notre place dans cette grande famille des enfants que Dieu se donne. Relisez la première lettre de Jean : Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes… Mes bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu. Il n’y a pas à en douter ! Il y a à travailler pour le devenir toujours plus. Le baptême ne suffit pas ; il est la première pierre d’un édifice toujours à construire ; il est la fondation de notre appartenance à la famille de Dieu. Recherchons et promouvons tout ce qui peut renforcer cette appartenance, ce désir d’être de Dieu. Recherchons et promouvons ce qui renforce notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ. Recherchons et promouvons tout ce qui nous permet de nous aimer les uns les autres toujours plus, toujours mieux. Nos familles sont saintes non pas parce qu’elles ne connaîtraient pas de difficultés, mais parce qu’elles ont en elles la force de les vaincre et de les dépasser. Nos familles sont saintes lorsqu’elles cherchent à toujours s’aimer davantage, malgré les mensonges, malgré les doutes, malgré les peurs. Nos familles sont saintes quand elles n’attendent pas d’être parfaites pour se tourner vers Dieu, mais qu’elles osent lui crier leurs soucis et leurs peines. Nos familles sont saintes parce qu’elles sont humaines et que c’est dans cette humanité que Dieu est venu en son Fils Jésus. C’est cette humanité qu’il est venu sauver ! C’est cette humanité qu’il a choisi d’aimer ! 

            Ne doutons pas de l’amour de Dieu pour nous. Ne doutons pas de notre capacité à partager cet amour offert. Osons vivre à la mesure de Dieu, à la mesure de son amour pour nous. Plus nous grandirons en humanité, plus nous grandirons en sainteté, Jésus ayant définitivement lié les deux. Que grandisse l’amour de la Sainte Famille dans nos familles ; que vivent nos familles de l’amour que Dieu leur porte. Amen.

 
(Enluminure de Frère Jacques)
 

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