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Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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samedi 12 septembre 2020

24ème dimanche ordinaire A - 13 septembre 2020

 Tous débiteurs ?



(Dessin de Coolus, Le Lapin bleu)



            Ben Sirac avait prévenu : Celui qui se venge éprouvera la vengeance du Seigneur. Jésus enfonce le clou : C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. La messe est dite : il nous faut donc pardonner, il n’y a pas le choix, sous peine de ne pas être pardonné en retour par Dieu. Pour ne pas être pris en défaut, soyons au clair avec les signes qui montreront que nous savons pardonner. 

            Le premier signe nous est donné par Ben Sirac : c’est le renoncement nécessaire à la rancune et à la colère, faute de quoi nous serons poussés à nous venger. Rancune et colère peuvent sembler séduisantes quand du mal nous est fait ; mais elles sont vénéneuses et nous conduisent à notre perte. La colère est un mal qui ronge ; selon Ben Sirac, Dieu lui-même ne peut guérir ce mal si nous l’entretenons. Quant à la rancune, elle est un obstacle au pardon puisqu’elle nous fait ressasser sans cesse le mal commis à notre égard. Rancune et colère sont les barreaux de la prison dans laquelle nous nous enfermons, si nous leur cédons. La vengeance qu’elles appellent n’apporte rien de bon, jamais.  

            Le deuxième signe nous est encore indiqué par le Sage. C’est la fidélité aux commandements, dont il faut toujours se rappeler l’introduction : Ecoute, Israël… je suis le Seigneur ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison d’esclavage. La fidélité aux commandements s’inscrit dans le geste libératoire de Dieu envers son peuple. Sur les bords de la Mer Rouge, nous sommes devenus les débiteurs de Dieu qui a libéré son peuple de l’esclavage. Nous qui nous reconnaissons de son peuple, nous pouvons dire que Dieu nous a rendus libres, une fois pour toute. C’est une dette perpétuelle. Et durant la longue marche au désert, il nous a montré le chemin quotidien de cette liberté. Le respect de ses commandements n’est pas une contrainte, mais une libération de nos côtés sombres, libération des esclavages auxquels nous consentons : désir de possession, désir de puissance, désir d’être notre propre Dieu. L’écoute de sa Parole et le respect de sa Loi nous remettent constamment à notre juste place face à Dieu, face aux autres. Rancune, colère, jalousie sont « soignées » par notre engagement à vivre de cette Loi fondamentale. 

            Le troisième signe que nous savons pardonner est la reconnaissance indiquée par Paul dans sa lettre aux Romains du fait que nous vivons pour le Seigneur. Ceci est propre aux chrétiens. Vivre pour le Christ, c’est reconnaître d’abord qu’il a livré sa vie pour nous. Si la libération d’Egypte était une dette perpétuelle, que dire de celle que le Christ a contracté pour nous ? Elle est inextinguible, parce que son amour pour nous est inextinguible. Comment, devant la croix, refuser de pardonner, alors même qu’elle nous montre le prix de notre pardon par Dieu. Il a fallu que Jésus s’offre sur la croix pour que nous soyons pardonnés par Dieu. Qui pense pouvoir rembourser cette dette immense ? Qui pense que la croix vaut moins pour lui que le mal qu’un frère a pu commettre à son encontre ? Si nous pensons que nous sommes les créanciers de nos frères, la croix nous rappelle que nous sommes d’abord les débiteurs de Dieu. Nous sommes ce serviteur prostré aux pieds de son roi, l’implorant de toutes ses forces : Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout. Nous sommes ce serviteur que le maître laisse repartir en lui remettant sa dette. Nous ne pourrons jamais la rembourser ; nous ne pourrons jamais égaler le geste du maître. Mais nous pouvons nous en approcher. Nous pouvons faire ce que ce serviteur n’a pas su ou voulu faire : remettre les pauvres dettes de nos frères puisque Dieu nous a remis notre immense dette. Nous pouvons nous montrer dignes de ce geste d’amour ; nous pouvons nous considérer comme débiteur de l’amour de Dieu. A ceux qui refusent d’être les débiteurs de l’amour de Dieu, Jésus annonce déjà le jugement qui sera prononcé : dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. Vivre pour le Seigneur, c’est vivre de son amour ; vivre pour le Seigneur, c’est faire rayonner cet amour autour de nous. L’amour est le puissant levier du pardon. Sans amour, pas de pardon possible. Sans pardon, pas d’amour possible. Tout est lié ! 

            Débiteurs éternels devant Dieu, ne laissons pas nos querelles humaines devenir des obstacles à l’amour de Dieu pour nous. Ne laissons pas nos querelles humaines remettre en cause le pardon que le Christ nous a chèrement obtenu. Pardonnons pour être pardonnés ; aimons comme nous sommes aimés : passionnément, infiniment. C’est l’invitation que le Christ nous adresse aujourd’hui pour notre salut. Qu’il en soit ainsi. Amen. 


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