Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 20 février 2021

1er dimanche de Carême B - 21 février 2021

 Ne pas renoncer mais sublimer : quand Dieu s'y met en premier ! 



(©️ Fresque de Aurelio LUINI, Les animaux entrant dans l'arche, vers 1555, 
Monastère Maggiore, église San Mauricio, Milan)



            Ne pas renoncer, mais sublimer ! Telle était l’invitation qui nous était adressée au Mercredi des Cendres, à notre entrée en Carême. En ces temps difficiles, où nous subissons renoncement après renoncement depuis un an, je proposais de ne pas en rajouter, mais de considérer un changement de perspective. Regardons ce carême non comme un temps pendant lequel nous perdons quelque chose, mais comme un temps pour gagner, pour regagner la ressemblance avec Dieu que le péché nous a fait perdre. En ce premier dimanche de Carême, l’histoire de Noé, dont nous avons entendu un extrait de sa conclusion, nous montre que Dieu lui-même se met à sublimer son existence. 

            L’histoire de Noé, vous la connaissez sans doute. Le monde, créé bon par Dieu, s’est corrompu au point que Dieu s’est fâché comme jamais. Du mal, il y en eut déjà : la chute d’Adam, qui avait contrarié Dieu et qui aboutit à l’expulsion de nos premiers parents du Jardin d’Eden ; il y eut ensuite, plus grave, le meurtre d’Abel par Caïn. Dieu n’était pas content, content, mais il a quand même protégé Caïn, en interdisant que l’on portât la main sur lui. Partant de là, j’essaie d’imaginer alors ce qu’ont bien pu faire les hommes et les bêtes pour que Dieu soit fâché, fâché, fâché au point de décider de tout casser ce qu’il avait fait ! Bon, pas vraiment tout puisqu’il aura trouvé Noé, seul homme juste au milieu de toute cette corruption. Il va le charger de construire une arche et de préserver sept couples de toutes les bêtes pures, et un couple de toutes les bêtes impures. Et quand l’arche est construite et bien remplie, c’est la grande lessive : la terre est lavée par les eaux du déluge pendant quarante jours.  A la sortie de l’arche, Dieu établit une alliance avec Noé et sa descendance. Et c’est par cette alliance que Dieu sublime sa divinité en s’engageant à ne plus se venger de la sorte. Lorsque je rassemblerai les nuages au-dessus de la terre, et que l’arc apparaîtra au milieu des nuages, je me souviendrai de mon alliance qui est entre moi et vous, et tous les êtres vivants : les eaux ne se changeront plus en déluge pour détruire toute chair. L’engagement de Dieu est ferme ; il ne se laissera plus aller à une colère telle que tout serait à nouveau détruit. Et pour être bien sûr de se souvenir de cette alliance, il place un signe, l’arc dans le ciel. Chaque fois que je vois un arc-en-ciel, je ne peux m’empêcher d’être heureux pour nous et fier du Dieu que je sers ; nous avons échappé à sa colère, il s’est montré fidèle à son alliance. 

            Certains penseront peut-être que Dieu avait bien raison de se fâcher ainsi et de tout détruire en préservant le seul juste qu’il ait trouvé. Il est vrai que ceux-là voudraient quelquefois faire comme Dieu avant le déluge : remettre un peu d’ordre, que diable ! Ne voyez-vous pas que tout va à vau-l’eau ; il serait temps que quelqu’un y remettre bon ordre ! Ce sont souvent les mêmes qui punissent leurs enfants d’avoir détruit leurs jeux parce que rien ne se passe comme prévu. Vous savez, ce gamin en colère qui renverse le plateau de jeu parce qu’il perd, ou qui détruit ses belles constructions en lego parce que vous lui avez demandé de partager avec son frère ou sa sœur ! Quand on est petit, ce n’est pas bien et mérite punition ; mais quand on est grand ou qu’on est Dieu, ce serait acceptable !? La colère n’est jamais acceptable ; c’est sans doute pour cela qu’elle a rang de péché capital. Pour sublimer notre humanité, pour la rendre belle à la ressemblance de Dieu, il nous faut, comme lui, laisser là notre colère, avoir notre petit arc-en-ciel pour ne pas entrer dans une fureur meurtrière. Si vous voulons retrouver la ressemblance avec Dieu que nous avons perdu, il nous faut laisser toute idée de colère, toute idée de vengeance. Il nous faut entrer dans un processus de recréation permanente qui permette à la vie de triompher toujours. 

            L’Apôtre Pierre, dans sa première lettre, explique le déluge comme une préfiguration du baptême. C’est toujours de l’eau qui coule, mais elle ne détruit plus celui sur qui elle coule ; elle le sauve par Jésus, mort et ressuscité. Quel beau renversement ! Quelle belle sublimation ! Ce qui a servi jadis à détruire, à ôter la vie, cela maintenant donne la vie. Ce Jésus, mort et ressuscité pour notre vie, est celui par qui nous pouvons retrouver la ressemblance avec Dieu, celui qui nous entraîne à sa suite sur les chemins de la vie véritable. Il est celui qui nous ouvre à la vie même de Dieu. Oui, avec Jésus, nous ne perdons rien ; avec Jésus, nous gagnons, nous gagnons tout, nous gagnons la vie, et la vie éternelle. Avec Jésus, mort et ressuscité, nous pouvons résister à l’Adversaire qui veut nous entraîner au Mal, comme il avait jadis tenté, sans succès, Jésus au désert. Avec Jésus, mort et ressuscité, à qui nous sommes configurés par le baptême, nous sommes vainqueurs du Mal et de la Mort. Avec Jésus, mort et ressuscité, nous n’avons plus à craindre.  N’est-ce pas une bonne nouvelle ? 

            Mercredi dernier, Jésus nous donnait le nécessaire pour la route du Carême qui nous mène à Pâques : aumône, prière et jeûne. Aujourd’hui, il nous dit que le Mal peut être vaincu dès lors que lui, Jésus, est présent dans notre vie. Il accomplit ainsi la promesse de Dieu de se souvenir toujours de son Alliance avec Noé : la vie ne sera plus détruite, elle sera toujours sublimée, toujours rendue plus belle et plus forte. Le baptême est le sacrement de cette vie plus belle et plus forte, de cette vie avec Dieu pour que le Mal recule, pour que le Mal perde et que les hommes gagnent. A l’appel de Jésus, croyons à l’Evangile et convertissons-nous. Amen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire