Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







mardi 16 février 2021

Mercredi des Cendres - 17 février 2021

 Non pas renoncer mais sublimer ! 



(Julian FALAT, Le Mercredi des Cendres, Peinture polonaise, 1881, Source internet)



            S’il y a bien un mot que je ne peux plus entendre, parmi tous ceux qui sont régulièrement mis en avant pendant le carême, c’est le mot renoncer et tous ceux de sa famille. Il y a tellement de choses auxquelles nous avons dû renoncer depuis un an qu’il me semble que nous vivons un carême perpétuel, vidé de son sens parce que l’horizon pascal n’en semble plus la promesse. Nous avons renoncé à notre liberté, sacrifiée sur l’autel de la répression sous couvert de protéger notre santé à tous ; nous avons renoncé à l’égalité, sacrifiée sur l’autel du « Faites ce que je vous dis et laissez-moi faire comme je veux » ; nous avons renoncé à la fraternité, sacrifiée sur l’autel du profit de quelques-uns au détriment du plus grand nombre. Nous avons renoncé à notre humanité sacrifiée sur l’autel d’un hygiénisme exacerbé, nous privant ainsi de gestes élémentaires de tendresse, de relations vraies et de vie sociale pourtant indispensable à un bon équilibre de vie. Et il faudrait en ajouter encore, des renoncements, sous prétexte que le vrai carême, celui des chrétiens, commence aujourd’hui ? Et quoi encore ?

            Pour vous inviter à vivre notre carême, sans en rajouter dans le renoncement, je vous proposer de sublimer plutôt que de renoncer. Et de sublimer particulièrement notre humanité, la rendre magnifique, puisque c’est elle qu’on nous refuse et que les politiques sanitaires nous rognent pour ne pas dire qu’elles nous la nient. Car j’ai la conviction que plus nous serons humains, plus nous serons saints. Voyez-vous, le Christ que nous allons écouter et accompagner au long de ces quarante jours, est celui qui nous invite justement à cette opération. Fils de Dieu venu dans le monde, il a pris notre chair, il est devenu l’un de nous, pour nous faire comprendre la beauté de notre humanité quand elle accueille en elle la présence de Dieu. Grâce à lui, nous retrouvons notre ressemblance avec Dieu, que le péché nous a fait perdre. Il n’y a pas d’autre chemin pour nous vers la sainteté que celle de vivre intensément et complètement la richesse de notre humanité, telle que Jésus nous l’a révélée. L’humain véritable porte le souci du petit et du faible, l’humain véritable chasse le Mal de sa vie d’abord, l’humain véritable vit de Dieu et avec Dieu. d’où les trois embellisseurs d’humanité que le Christ nous propose dans son Evangile. 

            D’abord, et c’est important, me semble-t-il, que cela soit placé en premier, l’aumône, ou le partage. L’aumône embellit l’humanité et de celui qui donne et de celui qui reçoit. De celui qui donne, parce qu’il réalise qu’il y a un lien entre lui et les pauvres qu’il aide, qu’il les connaisse ou pas. L’aumône est un débordement de charité : non seulement celui qui donne, partage ce qu’il a, mais il le fait par amour, parce qu’il reconnaît dans l’autre à qui il donne un frère que Dieu met sur sa route. Le partage sans amour, ce n’est pas de l’aumône, c’est du rangement de printemps, faire un peu de place pour les nouveautés de la saison à venir. L’aumône embellit l’humanité de celui qui reçoit parce qu’il se sent aimé, soutenu dans son épreuve et peut trouver là, dans ce geste, la force de se relever.

            Ensuite, la prière. Elle embellit notre humanité parce qu’elle nous met en relation intime avec Dieu. elle nous fait réaliser à quel point nous sommes aimés, à quel point Dieu a besoin de nous pour dire au monde les merveilles qu’il accomplit pour tous les hommes. La prière embellit notre vie parce qu’elle nous permet, dans cette intimité avec Dieu, de toujours mieux connaître sa volonté pour nous et de puiser là, dans ce face-à-face avec Dieu, la force d’accomplir cette volonté. Elle est une réponse à l’amour que Dieu nous manifeste ; elle est signe de notre amour pour Dieu, et pour nos frères quand elle nous fait rejoindre la communauté croyante pour la célébration des sacrements.

            Enfin, le jeûne. Il embellit notre humanité en ce qu’il nous rappelle ce qui est essentiel en nous libérant de ce que nous jeûnons justement. Il nous rappelle à une vie plus simple, plus saine aussi, et peut nous aider à nous libérer de certaines addictions. Le jeûne fait partie de cette notion très contemporaine du « prendre soin de soi ». C’est une manière de redécouvrir notre humanité, une manière de comprendre aussi que moins n’est pas ennemi de mieux. Le pape François nous rappelle souvent que nous pourrions tous vivre mieux, si certains acceptaient de vivre de moins. 

            Le partage, la prière et le jeûne : trois ‘sublimateurs’ d’humanité qui nous permettront de traverser ce carême et de parvenir à la lumière du matin de Pâques, resplendissant de la ressemblance de Dieu. C’est bien ainsi qu’il nous faut considérer ces outils que le Christ nous recommande. Ils ne sont pas faits pour nous priver, mais pour nous augmenter, pour nous aider à nous réaliser, et à réaliser en nos vies et en celles de nos frères la volonté de Dieu. Nous pouvons alors vivre ce carême comme une transfiguration de notre vie qui la fera ressembler davantage à ce que Dieu veut pour nous.  Bon carême, bonne recherche de ce mieux auquel Dieu nous appelle, parce qu’il nous aime. Amen. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire