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samedi 6 novembre 2021

32ème dimanche ordinaire B - 07 novembre 2021

 Leçon de morale ou leçon de vie ?


(Icône de l'obole de la veuve, source internet, Site http://dominicainsmontpellier.fr/)


            Grâce à Jésus, l’histoire de cette femme, veuve, qui mit deux petites pièces de monnaie dans la salle du trésor du Temple, est connue de tous. Elle tranche radicalement avec celle du jeune homme riche, entendue il y a quatre semaines. Souvenez-vous : il était venu vers Jésus pour savoir ce qu’il lui faudrait faire pour être sûr d’avoir en héritage la vie éternelle. Jésus l’avait invité à vendre ce qu’il avait et à le donner aux pauvres, puis à le suivre. Mais il n’a pas pu ; au contraire, il s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. Cette pauvre veuve ne vend rien, elle ne veut s’assurer de rien, elle ne suit pas davantage Jésus, mais elle donne tout, tout ce qu’elle avait pour vivre. Est-ce une leçon de morale grandeur nature donnée à tous ? Je ne le crois pas, parce que Jésus a mieux à faire que de nous donner des leçons de morale. Jésus est venu nous parler de Dieu ; Jésus est venu nous parler de notre salut.

            Combien de personnes ont vu cette femme, ce jour-là ? Combien ont remarqué son geste ? A part Jésus, sans doute personne. Elle n’a rien fait non plus pour être remarquée. Elle n’a pas de vêtements d’apparat, elle n’a pas droit aux salutations sur les places publiques, ni aux sièges d’honneur dans les synagogues, ni aux places d’honneur dans les dîners. Elle est pauvre, veuve, et n’a que deux petites pièces de monnaie. Elle n’est rien aux yeux de beaucoup parce qu’elle n’a rien. Elle n’a même pas de nom qui permettrait de perpétuer sa mémoire dans l’histoire. Existe-t-elle seulement ? Jusqu’à ce que Jésus en parle et la cite en exemple, sans doute personne n’avait-il vraiment fait attention à elle. Et sans doute aurait-elle été gênée si elle avait entendu Jésus parler d’elle et de son offrande ! Elle ne demande rien, ne cherche rien, si ce n’est à vivre sa vie, simplement, selon la Loi du Dieu auquel elle croit. Cela lui suffit ! 

            Cette histoire pourtant, nous enseigne beaucoup, et beaucoup plus que ce que Jésus lui-même tire de ce qu’il a observé. Ce que dit Jésus de cette femme et de son offrande est important ; cela nous rappelle que nous ne serons jamais assez pauvre pour nous dispenser d’aider les autres à notre mesure. Si nous avons quelquefois l’impression de n’avoir pas assez, d’être le pauvre de ceux à qui nous nous comparons, Jésus vient nous dire que nous sommes aussi le riche d’un autre, qui a encore moins que nous. La charité n’est pas une question de moyens, c’est une question de cœur. Et cette femme, dans sa pauvreté, a un grand cœur au point que Dieu la voit. Si les hommes ignorent cette femme qui n’a rien pour se faire remarquer, Dieu la voit. Avec Dieu, un bienfait ne passe jamais inaperçu, même si ce bienfait est invisible aux yeux des hommes. C’est cela aussi l’enseignement de cette rencontre. Nous devons apprendre à voir comme Dieu voit, à accorder de l’importance à ce qui est essentiel. Le partage, la solidarité, ce ne sont pas des trucs en plus pour les gens qui en ont les moyens ; le partage et la solidarité sont des marqueurs d’humanité, et pour le croyant que je suis, des marqueurs de cette sainteté de Dieu que je me dois d’accueillir dans ma vie. Il y a quelque chose de l’esprit des béatitudes dans l’attitude de cette pauvre veuve. 

            Ce n’est pas une leçon de morale que nous livre Jésus en nous rendant attentifs au geste de cette femme. Il ne dit pas que ce qu’elle fait est bien et qu’est mal ce que font les autres. Non, mais il nous dit de bien regarder et d’estimer à sa juste valeur chaque acte, même le plus petit, même le plus insignifiant. En fait, c’est une leçon de vie divine qu’il nous donne en nous invitant à voir comme lui voit. Car au terme de notre vie, seul comptera le regard de Dieu sur notre vie. Ne négligeons pas les petites choses que nous pouvons faire pour le bien de tous ; ce n’est pas parce que personne ne les voit qu’elles ne valent rien. Ce sont peut-être elles qui nous vaudront notre salut. Amen.


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