Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







dimanche 9 janvier 2022

Baptême du Seigneur - 09 janvier 2022

C’est dans un cœur à cœur que le Père se révèle à son Fils.





        Il faut le rappeler ici et maintenant : le premier Noël, celui de la venue effective de Jésus au monde, au temps du recensement de toute la terre, ordonné par l’empereur Auguste, ce premier Noël est bien loin, oublié sans doute de tous au moment où nous croisons la route de Jean le Baptiste et de Jésus. Il est loin le chant des anges, ils sont loin les bergers et les mages. Certains des témoins de cette nuit sont peut-être même déjà morts. A part Dieu et Marie et Joseph, qui se souvient encore que Dieu est entré dans le monde et qu’il a un nom et un visage, celui de Jésus ? Sans doute personne !  

            Nous pouvons donc comprendre que le peuple, venu auprès de Jean le Baptiste, était toujours en attente. La promesse de Dieu faite par les prophètes d’envoyer son Messie, son Christ, cette promesse était vive au cœur du peuple opprimé par l’envahisseur romain. Cet homme, Jean le Baptiste, homme à la parole libre, au tempérament de feu, ne serait-il pas le Christ ? On comprend aussi que le baptême de conversion qu’il propose, rencontre un franc succès. Une parole forte, un geste fort pour marquer notre appartenance renouvelée au peuple de l’Alliance : il n’en faut pas plus pour additionner le tout et dire : c’est lui, c’est le Christ ! Et pourtant, Jean renvoie inlassablement vers un autre : Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Il n’en profite pas, Jean, pour jouer à la vedette ; il n’en profite pas pour jouer au Messie. Il reste à sa juste place. Il baptise ceux qui viennent à lui et, quand ils l’interrogent, il les renvoie vers cet autre qu’il ne semble pas connaître plus que ceux qui le questionnent. 

C’est tellement vrai que, dans l’évangile de Luc, nous venons de l’entendre, nous n’assistons même pas au baptême de Jésus. La scène bien connue et souvent représentée par des œuvres d’art de Jésus devant Jean le Baptiste, recevant de lui l’eau du baptême, n’existe pas chez Luc. Nous savons juste que l’événement a eu lieu. Ce à quoi nous assistons, c’est à un de ces moments privilégiés que connaît Jésus : un moment de prière, un moment d’intimité avec celui qu’il nous présentera comme son Père. Luc écrit : Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. C’est dans le cadre d’un moment de prière que Dieu, le Père, se révèle à son Fils, Jésus. La révélation est adressée à Jésus, seul : l’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » C’est dans l’intimité d’un cœur à cœur que Dieu se révèle à celui qu’il envoie en mission. C’est dans l’intimité d’un cœur à cœur que Dieu nous parle. Dans l’évangile de Luc, ce moment marque la fin de la vie cachée de Jésus. Désormais, il va affronter l’Adversaire, le Diable, et parcourir les routes de Judée, Samarie et de Galilée pour annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume. 

Il a beau s’appeler Jésus et venir de Nazareth ; cela ne suffit pas pour en faire le Fils de Dieu. Il faut cet appel conscient, reçu dans ce cœur à cœur pour confirmer Jésus dans sa mission. Nous ne savons pas ce que Marie lui a dit durant son enfance au sujet de sa naissance ; nous ne savons pas la conscience qu’il avait d’être Fils de Dieu. Mais nous savons que Dieu révèle ainsi Jésus à lui-même. Il le lui dit, clairement. Si Jésus pouvait en douter en grandissant, désormais il ne le peut plus. Il est le Fils dont Dieu est heureux : en toi, je trouve ma joie. En cela, bien que membre de ce peuple particulier que Dieu s’est choisi, Jésus est différent. Il n’est pas comme ces fils désobéissants, peuple à la nuque raide, qui ne court vers Dieu que quand tout va mal. Il est ce Fils, envoyé par Dieu, ce Fils qui entre en conversation avec Dieu, et qui reçoit de lui sa mission. 

Quand bien même le baptême de Jean n’est pas le baptême que nous avons reçu ; quand bien même, au jour de notre baptême, le ciel ne s’est pas ouvert, nous sommes pourtant, devant Dieu, en Jésus, ces mêmes fils et filles en qui Dieu trouve sa joie. Notre baptême, reçu au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, nous configure à Jésus, mort et ressuscité ; il nous identifie à lui ; il fait de nous des autres Christ. Nous sommes donc appelés, comme Jésus, à faire la joie de notre Dieu ; nous sommes appelés, comme Jésus, à travailler à l’œuvre de salut du Père. La fête du baptême de Jésus nous renvoie nécessairement à la conscience de notre propre baptême. Et si tel n’était pas le cas, peut-être ne serions-nous déjà plus concernés par Jésus. Peut-être que déjà, pour nous, Jésus ne serait qu’un étranger, un homme à la parole forte, mais juste un homme, mais pas le Messie de Dieu, pas son Christ. 

Il nous faut revenir sans cesse à la conscience de notre baptême, à ce que ce baptême signifie pour nous, signifie pour Dieu, signifie pour l’Eglise. A chacun de nous Dieu a dit : Tu es mon enfant bien-aimé, en toi je trouve ma joie. Comprenons bien que le seul fait que nous existions, procure de la joie à Dieu. En ces temps moroses et difficiles, voilà une certitude à laquelle nous raccrocher ; voilà une certitude qui donne de la puissance et de la grandeur à toute vie humaine. Souvenons-nous en et rendons gloire à Dieu qui nous aime ainsi. Amen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire