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samedi 1 janvier 2022

Saint Etienne - 26 décembre 2021

 Saint Etienne, un homme fier d'être au Christ.




(Giorgio VASARI, La lapidation de Saint Etienne, 1573, 
Pise (Italie), Eglise Santo Stefano dei Cavalieri)




            Parce que ce dimanche est celui de l’octave de la Nativité, l’Eglise catholique célèbre aujourd’hui la fête de la Sainte Famille. Après avoir célébré la naissance du Fils unique de Dieu, Verbe fait chair, nous sommes invités à célébrer ensemble Marie, Joseph et Jésus et de voir en cette famille le modèle de toute famille croyante, attentive aux appels de Dieu, ne comprenant pas toujours ce que Dieu attend d’elle, mais gardant précieusement dans son cœur tous les événements provoqués par l’irruption de Dieu dans ces vies particulières. Pour votre communauté, ce 26 décembre est aussi une fête de famille, la fête de la famille croyante établie ici, et placée sous le patronage de saint Etienne, premier martyr à cause de sa foi au Christ vivant. La première lecture et l’Evangile entendu sont ceux de votre saint Patron, la deuxième lecture venant elle de la fête de la Sainte Famille, nous permettant ainsi d’être unie à la joie de l’Eglise catholique tout entière. 

            Cette deuxième lecture, extraite de la première lettre de Jean nous fait méditer l’immense amour de Dieu pour nous qui fait de nous des fils à son image : Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. En-dehors de cet amour, la vie croyante n’a pas de sens. En-dehors de cet amour, il n’est pas de vie croyante possible. C’est à cause de cet amour qu’Etienne est allé jusqu’à offrir sa vie plutôt que de renoncer à cet amour. L’offrande de sa vie est un acte d’amour envers Dieu dont il reconnaît qu’il peut encore quelque chose pour lui, même au moment où il sait sa mort proche. L’offrande de sa vie est aussi un acte d’amour envers ceux-là même qui le mettent à mort, puisqu’il implore pour eux le pardon de Dieu : Seigneur, ne leur compte pas ce péché. La mort d’Etienne est une telle union au Christ que sa manière de mourir, les dernières paroles qu’il prononce sont celles prononcées par Jésus lui-même sur la croix. Il faut se savoir immensément aimé de Dieu pour ne craindre pas même la mort et faire de sa mort une offrande pour le monde. Le sang de ce premier martyr sera semence de chrétiens, comme l’est le sang de tout martyr. Nul n’offre sa vie à Dieu jusqu’à l’extrême sans fécondité en ce monde. Etienne n’a pas connu cet écrit de Jean et pourtant sa vie est l’illustration de ce que nous avons entendu dans cette lecture. Jean écrit : Bien-aimés, si notre cœur ne nous accuse pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. N’est-ce pas là justement l’attitude d’Etienne rapportée par les Actes des Apôtres ? Etienne, rempli de la grâce et de la puissance de Dieu accomplissait parmi le peuple des prodiges et des signes éclatants. Ses adversaires se mettent à discuter avec Etienne, mais sans pouvoir résister à la sagesse et à l’Esprit qui le faisait parler. Son assurance lui vient de Dieu ; son assurance lui vient de ce Christ qu’il annonce et dont il proclame la Bonne Nouvelle ; celui qui a été mis à mort, Dieu l’a ressuscité d’entre les morts. 

            L’Evangile de Matthieu n’était pas davantage écrit, mais les paroles de Jésus circulaient parmi ses fidèles. Etienne avait entendu cet avertissement de Jésus à ses disciples : Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé. N’est-ce pas ce que nous avons entendu du récit de la mort d’Etienne, tel que nous le rapporte les Actes des Apôtres ? Même sous une pluie de pierres, Etienne reste droit dans sa foi, persévérant dans sa prière, confiant en son Seigneur et Maître qu’il rejoint par-delà la mort physique. Même les pierres les plus grosses ne peuvent entamer ni sa foi, ni son espérance. En devenant le premier à verser son sang à cause de Jésus, Etienne devient le modèle du croyant affrontant le monde quelquefois hostile et violent ; il sait qu’il n’a rien fait de mal ; il sait qu’il n’est pas plus grand que son Maître. Sa mort nous dit très concrètement que certains sont appelés à une configuration totale et parfaite au Christ, jusque dans une mort injuste et violente. Je ne peux qu’admirer une telle persévérance, une telle constance dans la foi. 

            Nous ne sommes plus aujourd’hui, du moins dans notre pays, exposés à la mort à cause du Christ. Certains voudraient nous faire croire le contraire, imaginant déjà une France sans christianisme. Mais une telle France ne serait pas le fait d’un grand remplacement. Elle serait le fait d’un manque de persévérance, d’un manque de constance dans la foi. L’Eglise du Christ ne disparaîtra pas à cause d’adversaires venant de l’extérieur. Elle disparaît, dès maintenant, lorsque ceux qui sont chrétiens par leur baptême cessent de faire vivre l’Eglise ; elle disparaît lorsque les chrétiens cessent de dire leur foi ; elle disparaît lorsque les chrétiens se laissent gagner par l’esprit du monde plutôt que de vivre de l’Esprit du Christ. Là est le grand danger ; là est le remède au rétrécissement de nos communautés. A l’image d’Etienne, votre saint Patron, soyez toujours fiers d’être au Christ ; soyez toujours fiers de vivre comme le Christ, entièrement donnés à Dieu et à vos frères et sœurs en humanité. Amen.


(Homélie donnée dans deux paroisses qui ont St Etienne comme patron)

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