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samedi 17 décembre 2022

4ème dimanche de l'Avent A - 18 décembre 2022

 Joseph, ne crains pas ! 



(Arcabas, L'annonce à Joseph)



 

            Beaucoup de prédicateurs s’extasient sur la discrétion de Marie dans les évangiles, sur le peu de paroles qu’elle nous laisse et sur l’exemple qu’elle nous donne. Et ils ont sans doute raison. Mais il y a quelqu’un d’encore plus discret, quelqu’un dont on parle encore moins et qui a pourtant une place tout-à-fait singulière dans l’histoire du Salut : c’est Joseph. La liturgie de notre quatrième et dernier dimanche de l’Avent nous présente aujourd’hui celui que l’on n’attendait plus et qui pourtant peut tout faire basculer. 

            Remarquez la manière avec laquelle Matthieu introduit Joseph : Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph. C’est le projet de mariage entre Marie et Joseph qui permet à Matthieu de nous parler de cet homme discret. Les plus affutés d’entre vous diront qu’il en a déjà touché un mot dans les versets qui précèdent et qui forment la longue généalogie de Jésus. Elle se termine effectivement ainsi : Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ. S’en suit alors l’évangile entendu ce dimanche, appelé communément L’annonce à Joseph. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que cette annonce n’a rien d’un beau conte : là où ceux-ci nous ont habitués à la phrase type : ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, Matthieu commence par jeter un pavé dans la mare : avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. L’histoire a à peine commencé qu’elle peut déjà se finir dramatiquement. Tout va dépendre maintenant de Joseph. Au regard de la Loi, il devrait dénoncer publiquement celle qui est enceinte d’un autre que lui, et renvoyer celle dont tout le monde, à la vue de son ventre arrondi, pensera qu’elle a fauté. Mais nous dit Matthieu, Joseph, son époux, était un homme juste. Sans encore rien savoir de l’histoire, il décida de la renvoyer en secret. C’est là que Dieu, par son ange, intervient… enfin aurais-je envie de dire ! 

            Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse. N’ai pas peur, il n’y à rien de scandaleux ni de scabreux dans le fait qu’elle soit enceinte, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint. Enfin, le projet de Dieu est révélé à Joseph ; enfin son cœur peut s’apaiser ; enfin il peut être encore plus juste que ce qu’il avait décidé. Il peut entrer à son tour dans l’histoire du Salut des hommes, en jouant sa part, celle de père protecteur de l’Enfant à naître. Et les évangiles de l’enfance de Jésus nous montreront très vite à quel point Joseph devra s’engager pour protéger ce fils qui lui est donné en même temps qu’il est donné au monde : elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, (c'est-à-dire le Seigneur sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. En une seule phrase, l’ange du Seigneur convainc Joseph de faire ce qui est juste, parce que c’est ce que Dieu désire. Et le désir de Dieu ne concerne pas que ce couple singulier, mais toute l’humanité. Joseph voulait sauver Marie ; Dieu veut sauver l’humanité, en voulant avoir besoin des hommes, à travers Marie et Joseph, pour réaliser son projet de salut. De même que Dieu avait formé son projet originel de Création en appelant à collaborer avec lui le couple formé par Adam et Eve, de même a-t-il formé son projet de rédemption en appelant à collaborer avec lui le couple formé par Marie et Joseph. Nous comprenons là que Dieu ne fait rien sans l’humanité qu’il a désirée et créée. Nous comprenons, pour notre propre vie spirituelle, que Dieu ne fera rien sans nous. Il ne nous obligera jamais à faire ou vivre ce que nous ne voulons pas. Comme Adam et Eve, nous avons le pouvoir de résister à Dieu et de lui dire non ; comme Marie et Joseph, nous avons le pouvoir de collaborer avec Dieu et de lui dire oui. Le Oui de Joseph n'est pas verbal, puisqu’il dort quand l’ange du Seigneur lui apparut en songe. Le oui de Joseph se traduit par un acte clair sans aucun délai : quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. Sans un mot, sans une question, sans regret. 

            Nous comprenons là que Joseph est un homme attaché à Dieu, comme son épouse d’ailleurs. Nous comprenons que sa justice réside dans cet attachement. Joseph devient le modèle du croyant qui fait confiance à Dieu, sans questionner le bien-fondé de sa méthode ou de son action. Dieu veut avoir besoin de lui ? Joseph se donne, dès lors qu’il a bien discerné que c’est là ce que Dieu attend de lui. Qu’il nous apprenne à entrer dans le projet que Dieu forme pour nous ; qu’il nous apprenne à agir sans délai quand Dieu a besoin de nous. Comme Joseph, ne craignons pas d’entrer dans le projet que Dieu porte pour nous : il est toujours projet de salut pour nous et pour tous les hommes. Amen.

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