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samedi 30 octobre 2010

31ème dimanche ordinaire C - 31 octobre 2010

Seigneur, tu fermes les yeux sur les péchés des hommes pour qu’ils se convertissent.



Cette phrase, extraite de la première lecture, aurait dû empêcher toute mauvaise interprétation au sujet de la bonté de Dieu et du pardon que Dieu accorde, ainsi que toute mauvaise interprétation au sujet du péché de l’homme. Avec vous, je voudrais essayer de remettre un peu d’ordre dans tout cela.

Commençons par le plus désagréable : le péché de l’homme. Si nous sommes heureusement sortis d’une période où tout était péché, nous sommes malheureusement entrés, dans le même mouvement, dans une période où plus rien n’est péché. Il n’y a que l’homme et ses actes, plus ou moins bon. Mais de péché, plus de trace ! Or, autant il est malsain de voir du péché partout, autant il est malsain de n’en plus voir du tout ! Supprimer la notion de péché, c’est supprimer aussi à Dieu, et aux frères, la capacité d’exercer le pardon. S’il n’y a plus de péché, il n’y a plus de pardon possible.

La Bible nous apprend que le péché existe. Il se manifeste à travers des actes individuels et collectifs ! Devant Dieu, tous les hommes sont pécheurs. Parce que tous les hommes sont capables de ne pas ou de ne plus aimer ; parce que tous les hommes sont capables de se détourner de Dieu, voire de se prendre pour Dieu. Mais lorsque la Bible pose cette affirmation de la présence du péché dans la vie de tout homme, elle ne verse pas dans le pessimisme, car elle rappelle de suite combien l’amour de Dieu est plus grand que le péché, combien sa miséricorde est patiente et efficace. Et si quelques textes bibliques donnent l’impression que Dieu comptabilise les péchés de l’homme comme une caissière de supermarché, ce n’est pas pour lui présenter l’addition, mais pour lui montrer toute la force de son amour divin. Tu fermes les yeux sur les péchés des hommes pour qu’ils se convertissent ! Plus le péché est grand, plus l’amour de Dieu est grand ! Plus le péché est grave, plus l’amour de Dieu est puissant ! Car l’homme de la Bible, qui se sait pécheur comme les autres, ne désespère pas de lui et se souvient toujours de l’immense amour de Dieu pour lui. Cet amour est allé jusqu’au sacrifice du Fils unique de Dieu pour que les hommes comprennent jusqu’où Dieu est prêt à aller, par amour, pour le salut de sa création. L’homme expérimente l’amour de Dieu lorsque le péché des hommes est à son comble dans le meurtre de l’innocent. Même là, Dieu est encore prêt à pardonner si l’homme se convertit. Le péché n’est pas la fin de l’homme ; c’est le début de l’expérience de l’amour de Dieu à son égard.

Tu fermes les yeux sur les péchés des hommes pour que les hommes se convertissent. Ainsi donc Dieu est prêt à pardonner, toujours. Mais il faut que l’homme se montre désireux d’être pardonné, désireux de changer de vie. C’est cela la conversion ! Comment un médecin pourrait-il soigner un malade qui refuse de reconnaître son mal ? Ainsi, Dieu ne peut pas pardonner celui qui est persuadé qu’il n’a rien à se faire pardonner. L’amour de Dieu ne peut s’exercer qu’en face de la négation de son amour. L’amour de Dieu ne peut soigner que celui qui se reconnaît pécheur et faible devant Dieu. Souvenez-vous de l’évangile de la semaine passée : le publicain est reconnu juste parce qu’il a reconnu sa faiblesse et demandé l’aide de Dieu !

Pour chacun de nous vient le moment où nous sommes comme Zachée, perché sur notre arbre à certitude, mais dérangé par Dieu qui s’invite dans notre vie. Voilà quelqu’un (Zachée) qui est qualifié par la rumeur publique de grand pécheur. Son envie de voir Jésus lui vaudra la vie. Sans doute ne demandait-il pas tant. Mais voilà, Jésus s’invite chez cet homme et cet homme en est profondément bouleversé. Aujourd’hui devient pour lui le jour de sa rencontre avec l’amour de Dieu à l’œuvre. Aujourd’hui devient pour lui le jour de son salut, … s’il le veut ! Face à l’amour de Dieu exprimé dans cette invitation un peu forcée, Zachée soudainement prend conscience qu’il doit changer de vie. Il s’engage au partage en faveur des plus pauvres et à réparer jusqu’à quatre fois le mal qu’il aurait pu faire ! Jésus peut alors proclamer le salut de cet homme parce que Zachée a pris la décision de modifier ses valeurs, son comportement. La bonté de Dieu est toujours liée à la bonne volonté de l’homme. Si Zachée était resté perché sur son arbre sans accueillir Jésus, jamais le salut n’aurait pu lui être manifesté.

A ceux qui croient qu’il suffit d’affirmer : « Dieu pardonne toujours ! », l’histoire de Zachée vient redire que le pardon de Dieu n’est efficace qu’accompagné d’un radical et profond changement de vie. Il n’y a rien d’automatique ou de systématique ! Dieu pardonne toujours à ceux qui se convertissent, qui s’engagent résolument sur la voie du pardon, sur la voie d’une vie meilleure, au service de Dieu et des frères. Ceux qui n’en ressentent pas la nécessité, n’ont que peu de chance de sentir la miséricorde à l’œuvre. Le pardon précède toujours la conversion, mais il lui reste subordonné : celui qui refuse de se reconnaître pécheur, refuse de reconnaître que Dieu peut quelque chose pour lui, refuse de reconnaître que Dieu l’aime malgré son péché.

Soyons comme Zachée, curieux de Dieu et de son amour. Laissons-nous envahir par cet amour et accueillons le salut qu’il nous offre. Aujourd’hui, le Seigneur ferme les yeux sur nos péchés pour que nous nous convertissions ! Aujourd’hui, le salut est arrivé pour nous, si nous le voulons ! AMEN.


(Dessin de Coolus, voir blog du lapin bleu dans les liens)

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