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samedi 23 octobre 2010

30ème dimanche ordinaire C - 24 octobre 2010

Du pharisien ou du publicain, qui sera sauvé ?


Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien et l’autre, publicain. Cette parabole de Jésus, qui ne l’a jamais entendue ? Elle commence sur la présentation de deux hommes, dont nous ne saurons pas le nom mais la qualité : l’un est pharisien, l’autre publicain. S’il fallait la retranscrire avec des mots d’aujourd’hui, nous dirions ainsi : deux hommes allèrent à l’église pour prier. L’un était croyant et pratiquant et l’autre avait mauvaise réputation et profitait de tous. Ainsi mis sous notre microscope, nous pouvons nous demander ce qui a pris Jésus de mettre en concurrence deux hommes, deux mondes, qui ne se rencontraient guère, deux hommes, deux mondes qui ne partageaient pas du tout les mêmes valeurs. Dans le cœur des auditeurs de Jésus, le match commençait en faveur des pharisiens. Ils sont les gens respectables que tous admirent, capables de nous tourner vers Dieu, tandis que les publicains sont méprisés, évités, presque sans Dieu, tant leur vie est mauvaise. Pharisiens 1 : Publicains 0.

Jésus poursuit sa parabole : Le pharisien priait en lui-même : « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne. » Quel curé n’aimerait pas avoir des paroissiens de cette trempe ? Voilà un homme attaché sincèrement à sa foi et au respect des pratiques cultuelles. Il mène une vie saine et… sainte. Ce qu’il dit, il le fait ! Il est l’exemple à suivre pour connaître Dieu. Sans doute, les pharisiens vont-ils marquer là un deuxième point. Pharisiens 2 : Publicains 0 ? Pas si vite, semble dire Jésus. Regardons d’abord l’autre, celui que personne ne veut voir.

Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel. Il n’ose pas s’approcher ; il semble craindre celui qu’il est venu rencontrer dans sa prière. Certains diraient sans doute : avec raison, au vu de la vie qu’il mène. Pour d’autres, il n’a certainement pas sa place ici ; il souille le Temple par sa seule présence ! Comme pour leur donner raison, le publicain se frappait la poitrine, en priant : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ! » Si même lui ne trouve pas grâce à ces yeux ! On ne peut pas le suivre ; on s’éloignerait bien trop de Dieu en vivant comme lui ! Il fait moins le fanfaron, là, dans le Temple, les yeux baissés, l’air tout déconfit et contrit. Pharisiens 3 : Publicains 0 ? Tout doux, tout doux ; ne nous emballons pas ! Regardez mieux et écoutez ce que dit Jésus : Quand ce dernier (le publicain, l’homme de mauvaise vie) rentra chez lui, c’est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, et non pas l’autre (à savoir le pharisien). Pour Jésus, le score est : Pharisien 0 : Publicain 1. Que s’est-il passé pour que nous en arrivions là ?

Il s’est passé un temps de prière, c’est-à-dire un temps qui devait être une rencontre avec Dieu, à l’écoute de Dieu, un temps pendant lequel Dieu pouvait être Dieu, et manifester quelque chose de son amour, de sa tendresse, de sa miséricorde à ceux qui s’adressaient à lui. Le pharisien a visiblement raté sa rencontre : il ne parle que de lui à Dieu, de ce qu’il fait de bien, de sa manière de vivre sa foi. Ce n’est pas que cela n’intéresse pas Dieu ; mais que voulez-vous que Dieu fasse pour lui à part, éventuellement, l’admirer ? Il n’a besoin de rien ; il n’attend rien de Dieu ; il se décerne à lui-même les bonnes notes de conduite. A quoi lui sert de rencontrer Dieu ? A quoi lui sert sa prière ? Elle n’est que tournée vers lui, vers sa satisfaction personnelle. Dieu n’est là que pour l’écouter parler de lui et non pas pour lui parler. Il a oublié qu’il est aussi une créature de Dieu et que celui-ci est plus grand que tout, plus grand que lui.

Le publicain, au contraire, dans sa crainte de Dieu et dans la reconnaissance de sa petitesse et de ses limites, se présente devant Dieu dans toute sa pauvreté et attend de Dieu qu’il le prenne en pitié. Il a besoin de Dieu ! Il a besoin que l’amour de Dieu lui soit manifesté, puisque les autres ne lui en manifestent guère. Il sent bien que le seul qui pourrait quelque chose pour lui, c’est Dieu. Alors il vient, doucement, prudemment, humblement vers Dieu et confesse ses faiblesses, son vide, son besoin urgent de compter pour quelqu’un. S’il devient juste, c’est parce qu’il a frappé à la bonne porte. Dieu n’attendait que lui pour lui dire qu’il est aimé, pardonné, élevé. Elevé, c’est justement le mot que nous utilisons à Pâques pour parler de Jésus qui, s’étant abaissé jusqu’à la mort, et la mort de la croix, a été élevé d’entre les morts par la toute-puissance d’amour de Dieu le Père.

Le pharisien était trop plein de lui, de ses bonnes actions, pour se rendre compte qu’il avait toujours et encore besoin de Dieu pour être sauvé. Lui seul sauve, lui seul rend juste. Le publicain s’est fait petit devant Dieu, reconnaissant que Dieu seul pouvait encore quelque chose pour lui. Il n’a rien à présenter à Dieu, il a tout à recevoir de lui. Vide de tout, il peut être comblé par Dieu, et donc sauvé. Apprenons de ces deux hommes le sens de la vraie prière : c’est celle qui nous détourne de nous pour nous tourner vers Dieu. Ainsi seulement, Dieu pourra-t-il nous attirer à lui et nous sauver. Jésus a bien raison quand il nous avertit ainsi : Qui s’élève, sera abaissé ; qui s’abaisse, sera élevé. Amen.




(Dessin : Editions CRER, 2005 - B. Debelle)

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