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vendredi 20 avril 2012

03ème dimanche de Pâques B - 22 avril 2012

En Jésus ressuscité, nous voici témoins !








Ils sont nombreux, les discours de Pierre dans les Actes des Apôtres ; ils sont fait à des occasions et devant des personnes fort différentes ; mais tous mentionnent la même évidence : Pierre et les Apôtres sont témoins de quelque chose, de quelqu’un et ils ne peuvent le taire. Ils doivent témoigner. Ce dont ils sont témoins, c’est la mort / résurrection du Christ. C’est cet événement, fondamentalement nouveau, qui a bouleversé leur vie et qui, maintenant, les pousse à aller à la rencontre de leurs contemporains pour dire cette nouveauté. Après eux, chaque chrétien est appelé à être témoin de cet événement fondateur de notre foi. Mais quelles sont les caractéristiques du témoin authentique ? Pour ma part, j’en relève trois dans les lectures de ce troisième dimanche de Pâques.

Le témoin, selon la parole de Pierre lui-même, est d’abord quelqu’un qui se convertit, quelqu’un qui vient – ou revient – à Dieu. Il a compris, à travers l’événement de la Pâque, de quel amour Dieu aime l’homme, et il choisit de répondre à cet amour. Le témoin est donc quelqu’un qui aime Dieu, quelqu’un qui ne conçoit pas sa vie sans Dieu. Nous dépassons largement le cadre du simple fait d’être chrétien. Il ne suffit pas d’être baptisé pour être un témoin. Chaque baptisé est appelé à témoigner de ce que Dieu réalise pour lui, mais tous n’en ont peut-être pas la capacité. Si le baptême n’est pas vraiment reçu dans la foi, si le côté religieux d’une vie d’homme tient d’abord du folklore familial, il y a peu de chance de pouvoir témoigner de quelque chose, et encore moins de quelqu’un ! La conversion est nécessaire car elle seule me remet en phase avec Dieu ; elle seule me replace dans l’Alliance primordiale que Dieu a conclue avec moi au moment de mon baptême. La conversion peut être un moment précis, un moment déclencheur ; mais elle est surtout l’œuvre de toute une vie si l’on considère que l’on évolue toujours dans notre relation à Dieu, et qu’il faut, chaque jour, refaire le choix de vivre avec Dieu, pour Dieu.

Cette conversion permanente – ce choix permanent de Dieu – se prolonge dans cette deuxième caractéristique du témoin que souligne l’Apôtre Jean dans la seconde lecture entendue. Le témoin authentique, s’il choisit Dieu, renonce au péché. C’est une conséquence logique, mais il faut ici la rappeler. Choisir Dieu, c’est faire de sa vie une lutte contre tout ce qui empêche l’homme de vivre libre et heureux. C’est lutter dans sa propre vie d’abord, puis autour de soi, contre le péché ; contre le refus de Dieu ; contre la possibilité de faire le mal ; contre la possibilité de rendre le mal pour le mal ; contre la possibilité de contrôler la vie d’autrui. Lutter contre le péché, c’est rendre à l’homme sa liberté primordiale, celle que Dieu lui a donné au moment de la création, et que le Christ lui a rendu dans l’événement de sa Pâque. Le Christ est mort pour nous libérer du péché et de la mort. Celui qui est témoin de cela ne peut plus vivre sous le règne de l’Adversaire, sous le règne du péché ou de la mort. Renoncer au Mal en toute circonstance : voilà le grand combat que nous avons à mener. Nous avons déjà notre part à la victoire du Christ si nous lui accordons foi et confiance : mais il faut que cette victoire devienne définitive en nous ! Elle le sera lorsque nous aurons dit OUI à Dieu en toutes choses.

La troisième caractéristique du témoin authentique nous est donnée dans l’Evangile. Le témoin véritable est un homme ou une femme eucharistique, c’est-à-dire qui vit aujourd’hui encore de cette présence unique du Christ dans le sacrement de l’Eucharistie. Cette présence se décline sous deux formes : l’écoute de la Parole et le partage du Pain, devenu Corps et Sang du Christ. Le passage d’Evangile entendu est sans appel à ce sujet. Lorsque les disciples d’Emmaüs retrouvent les autres, ils leur disent comment ils ont reconnu le Seigneur lorsqu’il leur a rompu le pain. Ce premier mode de présence nous renvoie à l’ordre du Christ au soir du Jeudi Saint : Faites cela en mémoire de moi ! Chaque fois que vous le ferez, je serai au milieu de vous. Le témoin authentique ne peut se passer de cette nourriture céleste sans cesse offerte par Dieu. Elle fait grandir l’Eglise ! Elle nourrit la foi, maintient l’espérance, rend active la charité.


Mais le partage du pain ne peut se faire qu’après avoir entendu la Parole de Dieu. L’Evangile d’Emmaüs nous le démontre. Jésus explique en quoi les événements qui ont eu lieu étaient conformes aux Ecritures, puis il partage le pain. Quand le Christ se présente à ses disciples, après sa résurrection, c’est cela aussi qu’il leur redit : Rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : il fallait que s’accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la Loi, les Prophètes et les Psaumes. Alors il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Ecritures. Nous sommes ainsi renvoyés à ce deuxième mode de présence du Christ, qui nous oblige à la scrutation des Ecritures, à un perpétuel approfondissement de notre foi par la méditation et l’écoute de cette Parole. Le concile Vatican II dit, à juste titre, que la célébration de l’Eucharistie se fait autour de deux Tables : celle de la Parole entendue et expliquée, celle du Pain partagé, Pain devenu Corps et Sang du Christ. Le témoin authentique ne peut se passer d’entendre cette Parole ; il ne peut se passer d’en entendre l’explication autorisée donnée par les ministres que Dieu s’est choisi pour faire retentir cette Parole. Elle est le lieu de vérification de ma foi ; elle est le lieu où ma foi se trouve consolidée parce que mon intelligence comprend mieux l’amour de Dieu pour moi et pour tout homme.

Entendant la Parole, partageant le Pain de Vie, le témoin devient authentique parce qu’il connaît toujours mieux le Christ, celui dont il doit témoigner. Comment, en effet, annoncer quelqu’un que je ne connais pas ? Comment parler en profondeur et en vérité de quelqu’un dont je ne sais que des bribes ? Comment être vraiment le frère du Christ, le Fils du Dieu vivant et vrai, si jamais je ne mets les pieds à la maison, si jamais je ne participe au repas de l’amour de cette grande famille ? Qui sera encore témoin lorsque les églises seront vides ? Quels témoins le Ressuscité enverra-t-il dans le monde ?

La parole de Jésus ressuscité à ses disciples (c’est vous qui en êtes les témoins) vaut encore pour nous aujourd’hui. Nous ne pouvons pas nous dire chrétiens de manière authentique si, par notre vie et par notre parole, nous ne rendons pas compte de l’espérance qui est la nôtre. En ces temps que de nombreux politiques qualifient de temps de crise, le monde a besoin de témoins d’une autre manière de vivre ensemble, de témoins qui lui rendent courage et espérance. Qui peut le faire mieux, si ce n’est ceux et celles qui ont conscience d’appartenir à un monde nouveau où tous les hommes sont frères en Christ ? Notre monde a soif de liberté ? Le Christ ressuscité nous l’offre par sa victoire sur le Mal et la Mort. Notre monde a besoin d’égalité ? Le Christ ressuscité fait de nous les membres de son Corps. Notre monde veut plus de fraternité ? Le Christ ressuscité nous invite à répandre les valeurs de l’Evangile. Osons être ses témoins pour que notre monde change, en mieux. Amen.




(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)

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