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vendredi 27 avril 2012

04ème dimanche de Pâques B - 29 avril 2012

En Jésus ressuscité, nous voici Bien-aimés !


Mes bien-aimés : ainsi Jean appelle-t-il ceux à qui il adresse sa lettre. Mes bien-aimés : ainsi Dieu lui-même nous appelle-t-il tous. Sans doute faut-il être Dieu pour parler encore ainsi. Qui d’entre nous utilise encore cette expression ? Mêmes les fiancés, voire les époux, ne s’appellent plus ainsi entre eux : ils préfèrent de loin des expressions plus triviales, plus colorées. Et pourtant, aujourd’hui, c’est à nous que Dieu redit : Mes bien-aimés. Entrons donc dans ce vocabulaire pour essayer de mieux en comprendre la portée.

Puisque l’expression est d’abord de saint Jean, commençons donc par lui. Dans sa lettre, il essaie de faire comprendre ce qui change dans la vie d’un homme dès lorsqu’il devient chrétien. Vous pouvez ainsi, chez vous, reprendre les passages de la première épître de Jean que nous lisons depuis trois semaines maintenant. Et vous découvrirez que ce qui change dans la vie, c’est que le croyant au Christ est appelé à aimer Dieu et ses frères, à rejeter toute forme de Mal parce qu’il est lui-même enfant de Dieu : Voyez comme il est grand l’amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu, et nous le sommes. Ce n’est pas une vue de l’esprit ; ce n’est pas une belle phrase : c’est notre condition ; c’est la condition de toute personne qui reçoit le baptême. Et c’est en Jésus, mort et ressuscité que nous le devenons puisque notre baptême nous fait participer à sa Pâques. Puisque, selon la parole de Dieu lui-même au moment du baptême de Jésus, celui-ci est son Bien-aimé, nous sommes les bien-aimés de Dieu, nous qui devenons des autres Christ par notre plongée dans les eaux baptismales. Je reconnais, qu’à nous regarder, cela peut quelquefois sembler encore bien obscur ; nos attitudes, nos comportements sont plus souvent très terrestres que divin. Viendra le jour où cela éclatera à la face du monde : Lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. Peut-être notre foi en Jésus doit-elle encore être approfondie pour que nous devenions capables de vivre comme lui, comme les bien-aimés de Dieu !

Dans son discours au Grand Conseil, après la guérison d’un infirme, n’est-ce pas ce que Pierre essaie de faire comprendre à ses auditeurs ? Quelque chose peut changer dans la vie d’un homme dès lors qu’il accueille le nom de Jésus, le seul nom qui puisse nous sauver. L’amour de Dieu pour les hommes s’est manifesté en Jésus, celui-là qui a été rejeté, crucifié et mis à mort, dans l’acte même de la résurrection. Et cette résurrection ouvre à tous, y compris à ceux qui ont condamné Jésus, le chemin du pardon et du salut accordé par Dieu aux hommes qu’il aime. Quelle plus grande preuve de l’amour de Dieu pour nous pourrions-nous exiger ? Que nous faut-il de plus pour enfin comprendre que nous sommes les bien-aimés de Dieu ? Si la résurrection de Jésus ne saurait suffire à nous en convaincre, alors la guérison de cet infirme, par le seul nom de Jésus, devrait nous y aider.

Il est heureux alors que l’Eglise nous fasse entendre le discours de Jésus au sujet du Bon Pasteur au moment du temps pascal. Car c’est bien Jésus ressuscité qui peut nous dire en vérité : Je suis le Bon Pasteur. Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis. Malgré le mauvais procès que nous lui avons fait, malgré notre abandon, malgré notre faiblesse, malgré notre reniement, malgré notre trahison, il continue d’être pour nous celui qui rassemble autour de lui le peuple de Dieu, faisant de nous les bien-aimés de Dieu, ceux sur qui Dieu veille tout particulièrement. Comme elles sont vraies, les paroles de saint Basile de Séleucie (Vème siècle) : Regardons notre Pasteur, le Christ. Voyons son savoir-faire plein d’humanité et de tendresse, sa douceur envers ses brebis. Il se réjouit de celles qui sont présentes et va chercher aussi celles qui s’égarent… Il parcourt les ravins pour arriver jusqu’à la brebis perdue. Même s’il la trouve en piteux état, il ne se met pas en colère ; mais touché de compassion, il la prend sur ses épaules et, de sa propre fatigue, guérit la brebis fatiguée… Bien plus, « le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis ». C’est ainsi qu’il se propose de gagner l’affection de ses brebis. Celui qui sait entendre sa voix aimera le Christ.

En Jésus, mort et ressuscité, nous ne sommes pas seulement les aimés de Dieu ; nous sommes ses bien-aimés parce que Dieu ne saurait mal aimer ceux que le Christ attire à lui. A quiconque veut apprendre à aimer, il n’est donné d’autre exemple que Jésus, le Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. Si nous sommes aimés ainsi, comment pourrions-nous ne pas apprendre à bien aimer celui qui est la source de tout amour ; comment pourrions-nous ne pas apprendre à bien aimer ceux que Dieu met sur notre route ? Nous sommes les bien-aimés de Dieu : c’est là notre identité et la source de notre joie pour toute éternité. Amen.


(Dessin de Jean-François KIEFFER, in Mille images d'Evangile, éd. Les Presses d'Ile de France)

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