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samedi 4 mai 2013

06ème dimanche de Pâques C - 05 mai 2013

Avec les Apôtres, chercher les chemins d'unité.


Je ne suis pas sûr que nous mesurions bien les enjeux de la controverse qui amène les Apôtres à se réunir à Jérusalem, tant cela nous paraît loin de nos préoccupations aujourd’hui. Mais à l’époque, la question soulevée par certains croyants issus du judaïsme aurait pu faire couler l’Eglise ; elle aurait pu ne pas s’en remettre. Car ce qui est en cause, c’est bien la foi et ce qui est nécessaire à la foi. 
 
Faut-il donc ou non circoncire ceux qui viennent au Christ alors qu’ils ne sont pas juifs de naissance ? Faut-il que les païens fassent le même parcours que les Apôtres, qui étaient tous juifs, ou pouvaient-ils être admis dans la communauté chrétienne naissante sans passer par la case circoncision ? Voilà posée la question. Elle peut nous sembler dérisoire, et pourtant ! Pour Paul qui venait de rentrer de sa première mission, il faut admettre tout homme qui croit au Christ, sans exiger de lui autre chose que l’affirmation que Christ est sauveur. L’obliger à passer par la circoncision, ce serait reconnaître que le Christ ne suffit pas pour être sauvé. Il serait donc mort pour rien, et notre foi ne reposerait pas vraiment sur lui. Les discussions ont dû être tendues entre les diverses parties. Mais ce qui nous importe, c’est la manière dont l’Eglise s’en est sortie. Les Apôtres se sont réunis, ont écouté chacun et ont pris une décision qui s’imposerait alors à tous. Cette décision a permis de sauvegarder l’Eglise et son unité. 
 
Quelle est-elle, cette décision ? Elle s’énonce ainsi : l’Esprit Saint et nous avons décidé de ne pas faire peser sur vous d’autres obligations que celles-ci qui s’imposent : vous abstenir de manger des aliments offerts aux idoles, du sang ou de la viande non saignée, et vous abstenir des unions illégitimes. En évitant tout cela, vous agirez bien. Courage ! La question initiale (celle de la circoncision) a été totalement évacuée ; il ne reste que des choses de bons sens. On pourrait les résumer ainsi : ne pas imposer des choses impossibles. Il y a des choses importantes et d’autres qui ne le sont pas. Et manifestement, la circoncision n’était pas importante pour manifester son appartenance au Christ. Elle marquait l’appartenance au peuple de la première alliance ; mais si le Christ nous sauve par sa mort et sa résurrection, si la foi en lui est première, alors ce signe de la première alliance devient secondaire. Par contre, ce qui reste interdit est, à l’époque du moins, considéré comme important. Ne pas manger les aliments offerts aux idoles marque bien notre désir de n’appartenir qu’au Christ et de ne communier qu’à lui. Même si Paul dira que cette viande n’est que de la viande, pour ne pas choquer un plus faible, pour ne pas induire en erreur quelqu’un qui reste convaincu que manger la viande consacrée aux idoles revenait à adorer cette idole, désormais, on s’abstiendra. De même pour le sang ou la viande non saignée : le sang, c’est le siège de la vie ; or Dieu seul est maître de la vie. Personne ne peut le répandre sans se prendre pour Dieu, qui seul fait mourir et vivre. On s’abstiendra donc de se prendre pour Dieu en ne touchant pas au sang. De même pour les unions illégitimes : déjà dans l’Ancien Testament, l’union de l’homme et de la femme avait quelque chose à voir avec l’alliance que Dieu scellait avec l’humanité. C’est encore vrai pour le chrétien qui reconnaît dans le mariage une image de l’union du Christ et de son Eglise. L’union illégitime reviendrait à remettre en cause cette image et l’alliance de Dieu avec son peuple ; on s’en abstiendra donc. 
 
Cette décision des Apôtres est placée sous l’autorité de l’Esprit Saint : c’est avec lui qu’ils ont décidé. Il a donc fallu le temps de la prière pour parvenir à une décision qui semble juste à tous, et qui soit accepté par tous. Ne l’oublions-nous pas trop souvent, l’Esprit Saint ? Pourtant, Jésus lui-même nous avait dit que c’est bien lui, l’Esprit, qui nous permettrait de comprendre ce que le Christ a dit, que c’est bien l’Esprit qui nous enseignerait. En se plaçant sous son autorité, la première communauté croyante a resserré les rangs et sauvegardé l’unité. Seul l’Esprit peut procurer cette joie et cette paix. Seul l’Esprit peut maintenir l’Eglise dans la foi véritable ; seul l’Esprit peut éviter à l’Eglise le naufrage. C’est donc bien lui qu’il nous faut invoquer lorsque nous traversons des moments difficiles ; c’est donc bien lui qu’il faut demander pour continuer à marcher dans les pas du Christ et sauvegarder l’unité de nos communautés. Sans l’Esprit Saint, que resterait-il de notre Eglise ? 
 
En prenant le temps de l’échange et de la prière, en reconnaissant à l’Esprit Saint une place particulière dans tout ce processus, les Apôtres nous apprennent le chemin à suivre pour maintenir l’unité et la retrouver lorsqu’elle est menacée ou perdue. Lui seul, présence de Dieu à notre monde, peut nous indiquer la voie à suivre pour que se réalise en nous et à travers nous le Royaume de Dieu. Osons l’invoquer et nous mettre à son écoute. Amen.

(Dessin de Jean-François KIEFFER, Mille images d'Evangile, Les Presses d'ile de France)

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