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Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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dimanche 26 mai 2013

Fête de la Très Sainte Trinité C - 26 mai 2013

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.


En cette fête de la Trinité, je voudrais vous permettre de redécouvrir un geste que nous faisons quelquefois machinalement, sans trop y penser, sans même faire attention à la manière dont nous le faisons. On le fait deux fois à chacune de nos eucharisties ; certains le font peut-être chez eux, le matin au réveil et à nouveau le soir au coucher ; d'autres en sèment peut-être tout au long de la journée. Certains sportifs, sans qu'on sache trop s'ils sont croyants ou non, en saupoudrent même nos arènes sportives. Il s'agit, bien sûr, du signe de la croix. C'est le premier geste tracé sur nous lorsque nous devenons chrétien, puisqu'avant même que nous entrions dans l'enceinte religieuse, le prêtre, au pas de la porte, le trace sur nous, en signe d'accueil. Ce geste simple nous fait affirmer, chaque fois que nous le posons, notre foi en la Sainte Trinité.
 
Au nom du Père. En prononçant ces premiers mots, nous portons notre main à notre front. Le Dieu Père, qui entre en alliance avec nous, nous demande de faire effort d'intelligence pour le découvrir, le comprendre et le suivre. Il ne veut pas que nous soyons comme des serpillières étalées au sol, nous trainant devant lui comme des esclaves devant leur Maître. Non, le Dieu qui se révèle à nous comme Père, attend de nous que nous soyons des fils et des filles, conscients de la grâce qu'il nous fait, conscients de ce que signifie pour nous cette adoption. N'en déplaise à certains, la foi requiert un peu d'intelligence. Il ne s'agit pas tant d'être savant, mais plutôt d'être capable d'entrer dans la manière de penser de Dieu ; il s'agit bien d'accueillir le projet d'amour qu'il porte pour nous, et de le mettre en pratique, de lui donner vie. C'est ainsi que nous entrerons vraiment en alliance avec lui ; c'est ainsi, dans l'obéissance à sa Parole, que nous deviendrons authentiquement ses fils et ses filles. Au nom du Père, nous avons à approfondir notre foi, à l'entretenir, pour découvrir toujours plus et toujours mieux quel est ce Dieu qui vient à notre rencontre et qui nous offre son amour inconditionnel.
 
Au nom du Père et du Fils. Ayant affirmé notre désir de comprendre le projet de Dieu pour nous, nous descendons notre main sur nos entrailles, manifestant ainsi que ce Fils, Jésus, est bien devenu l'un de nous. Il est sorti des entrailles de la Vierge ; il est comme nous. Mais ce faisant, nous pouvons encore aller plus loin. Ce Fils Jésus, nous le savons depuis le Jeudi Saint, s'est fait nourriture pour nous. Lorsque nous communions à son Corps, c'est bien Jésus que nous sommes appelés à "digérer" dans notre vie. En se donnant en nourriture, en devenant un "homme mangé" par les siens, Dieu devient quelqu'un qui ne concerne pas que notre intelligence ; il vient nous provoquer dans nos tripes. Si ce Fils doit nous sauver et nous libérer de tout mal, il doit connaître ce que nous portons en nous, au plus profond de nous. La foi demande ce courage élémentaire de ne rien cacher à Dieu. Dans le langage courant, un homme qui n'a pas de tripes est un homme qui manque et de courage et de convictions profondes. Or, le Dieu qui vient à nous attend que nous soyons des hommes de convictions, des croyants non pas d'un moment mais de toute une vie. Quand Dieu nous saisit, quand il entre dans notre vie en Jésus, c'est toute notre vie qui en est transformée ; c'est tout ce que nous croyons qui en est bouleversé ; c'est tout ce que nous renfermons au plus profond de nous qui est sauvé, transfiguré par la puissance du Ressuscité. Dieu, en Jésus, vient combattre le Mal jusqu'au plus profond de nous pour nous en libérer définitivement. Au nom du Fils, nous avons à nous laisser libérer totalement par ce Dieu qui nous fait grâce, par amour.
 
Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Après avoir porté notre main au front puis à nos entrailles, voici que nous la remontons pour en marquer successivement chaque épaule. Ce Dieu Père qui se révèle à nous, ce Dieu qui en Jésus va chercher le Mal au plus profond de nous pour nous en libérer, ce Dieu ne nous laisse jamais seul. Il est avec nous, à chaque instant de notre vie, par son Esprit. Il porte avec nous le poids du jour, les peines et les joies de notre monde. La ligne horizontale tracée par nos épaules marque bien notre humanité qui porte sur ses épaules le joug d'une vie humaine pas forcément choisie, quelquefois subie, et assumée avec plus ou moins de bonheur. Cette vie-là, qu'elle soit belle ou difficile, riche ou pauvre, est assumée par Dieu. C'est dans le concret de notre existence, quelle qu'elle soit, qu'il nous accompagne et nous protège. Puisque en Jésus, même nos tripes ne lui sont pas étrangères, comment pourrait-il ne pas nous accompagner et nous supporter dans le quotidien qui est le nôtre ? Jésus ne nous a-t-il pas dit, dimanche dernier, qu'il nous donnerait un Défenseur ? Et c'est l'Esprit Saint qui est venu et qui a lancé les Apôtres sur les routes du monde pour poursuivre la mission du Fils et amener notre humanité vers Dieu. Au nom de l'Esprit Saint, nous avons à permettre à Dieu de nous accompagner chaque jour ; il nous permettra de rester fidèles à notre foi.
 
En traçant sur nous le signe de la croix, nous nous enveloppons de Dieu pour qu'il vive avec nous selon sa propre promesse, chaque jour, jusqu'au jour où nous le verrons face à face. Puisque ce signe résume si bien notre foi, faisons attention à la manière dont nous le traçons sur nous. Fait trop à la hâte, marquant mal ou si peu les différentes stations sur notre corps, nous avons vite fait de ne dire qu'une partie de notre foi en ce Dieu qui veille sur nous, qui nous a fait, qui pense à nous et qui prend souci de nous (psaume 8). Puisqu'il est le signe de notre foi et que nous n'avons pas à rougir de celui en qui nous croyons, posons ce signe avec tout le sérieux, toute la beauté et toute la fierté que nous procure notre foi en Dieu Père, + Fils et Esprit Saint. Amen.
 
 
(Croix offerte à Mgr KRATZ, à l'occasion de son ordination épiscopale)

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