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vendredi 10 mai 2013

07ème dmanche de Pâques C - 12 mai 2013

Avec les Apôtres, oser prendre des risques.


On aurait tort de croire que ce dimanche n’est qu’un petit dimanche. Coincé entre l’Ascension et la Pentecôte, il fallait un dimanche de plus pour passer de 40 jours à 50 jours. Il n’a donc pas grand intérêt. D’ailleurs, certaines revues liturgiques conseillaient en leur temps d’y aller mollo en ce 7ème dimanche. Pas la peine de trop déployer la liturgie : les gens sortent à peine d’un long pont de l’Ascension et se dirigent vers un week-end prolongé à l’occasion de la Pentecôte. Faisons vite, court et bien. C’est oublier, me semble-t-il, que chaque dimanche de Pâques a une particularité et ce 7ème dimanche n’est pas moins important que les 6 précédents. Il a quelque chose d’important à nous dire concernant notre foi. A la suite des Apôtres, il nous invite à prendre des risques.
 
Contrairement à ce que certains peuvent penser, croire n’est pas un acte reposant. La foi est un acte qui nous engage, qui engage notre vie. D’abord parce que croire, avant d’être une morale à appliquer, est d’abord un art de vivre, conforme à la parole de Jésus. L’unité parfaite dont il nous parle dans l’Evangile de ce dimanche, l’amour parfait dont il nous parlait les dimanches précédents, ce n’est pas qu’une manière de parler. Jésus ne fait pas de belles phrases ou de bons mots, histoire de combler le vide de nos conversations. Les paroles qu’il nous a laissé depuis quelques semaines maintenant, sont des paroles à vivre, donc à prendre au sérieux. Le premier risque que nous prenons, c’est bien celui de prendre Jésus et son enseignement au sérieux ! Nous prenons le risque de voir notre vie changer, en profondeur, en mieux. L’unité parfaite dont parle Jésus nous l’entendons d’abord comme l’unité entre nous : et c’est bien ainsi que Jésus veut que nous le comprenions. Mais nous pouvons entrer dans une lecture plus profonde, plus spirituelle de cette demande et comprendre la demande d’unité comme concernant notre vie personnelle. Que notre vie soit unifiée autour de la personne de Jésus. Que notre bouche ne dise pas A quand notre cœur pense B. Notre profonde unité intérieure nous permettra de vivre l’unité avec les autres frères que Jésus place sur ma route.
 
Mais ce n’est pas le seul risque que nous prenons à croire en Jésus. Dans nos pays de vieille chrétienté, la foi a semblé durant des siècles comme allant de soi. Celui qui se faisait remarquer n’était pas tant celui qui allait à la messe, mais plutôt celui qui n’y allait pas. Les plus anciens le savent bien, eux qui allaient encore à la messe avant d’aller à l’école chaque matin. Et il valait mieux ne pas rater ce rendez-vous ! Certains ont expérimenté le courroux curial lorsqu’ils s’affranchissaient de ce « devoir » ou s’y comportaient mal. Aujourd’hui, alors que la foi ne va plus de soi, alors que l’on n’est plus forcément catholique parce que français, pour reprendre le cardinal Vingt-trois, la foi peut redevenir un risque : risque d’être moqué, risque d’être pris pour un demeuré parce qu’on croit encore à ces fadaises, risque aussi de perdre la vie en certaines régions du monde. Les statistiques du Saint Siège montrent qu’il y a plus de martyrs aujourd’hui que lors des grandes persécutions au début du christianisme. Oui, croire est un risque pour de nombreux chrétiens dans le monde contemporain. En ce sens, la lecture du martyre d’Etienne prend un relief particulier. Ce n’est pas qu’une histoire édifiante : elle est le rappel que le serviteur n’est pas au-dessus du Maître, et si Jésus, en son temps, fut crucifié, ses disciples peuvent l’être aussi, eux qui sont appelés à mettre leurs pas dans les pas de Jésus. Et la mort physique n’est pas toujours la plus douloureuse. Interrogez ceux qui sont humiliés, maltraités, ignorés, rejetés à cause de leur foi. Et cela arrive quelquefois chez nous, même ici, en Alsace, même à l’intérieur de nos communautés.
 
Oui, croire est un risque que nous devons, que nous pouvons assumer. Parce que nous ne risquons pas en vain ; nous risquons avec et pour Jésus. Les fêtes de Pâques nous font célébrer sa victoire sur toutes formes de Mal et de Mort, et nous rendent déjà participant à sa victoire. Cela ne diminue pas le risque, mais cela donne un horizon aux risques que nous prenons. Cet horizon, c’est de faire partie de ceux qui lavent leurs vêtements pour avoir part aux fruits de l’arbre de la vie ; cet horizon, c’est de pouvoir franchir les portes de la cité où Dieu nous attend. Il n’y a pas de Pâques sans Vendredi Saint ; il n’y a pas de Vendredi Saint sans Pâques depuis que Jésus est ressuscité. Il ne s’agit pas de risquer idiot ; il s’agit de risquer avec et pour le Christ. Ainsi seulement la victoire est au bout, assurément. Amen.
 
(Dessin de Gustave DORE, Le martyre d'Etienne)

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