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samedi 30 novembre 2019

1er dimanche de l'Avent A - 1er décembre 2019

Utopie ou réalité, la vision d'Isaïe ?






            Utopie ou réalité, la vision du prophète Isaïe entendue en première lecture ? Utopie ou réalité, le désir de paix qui habite de nombreux hommes, femmes et enfants à travers le monde en ce premier jour du mois de décembre ? Il faut relire cette belle page du prophète pour comprendre, qu’avec Dieu, nos utopies peuvent devenir réalité. 

            Ce qu’Isaïe annonce, c’est une vision qu’il a eue. Mais attention, lorsque l’on dit que les prophètes (parce qu’Isaïe n’est pas le seul) ont des visions, nous ne sommes pas chez Madame Irma. Isaïe, pas plus que les autres prophètes d’ailleurs, n’est un devin ; il est un visionnaire. Dieu lui fait entrevoir le monde tel que Lui le voit. En cela, notre lecture du jour est surprenante parce qu’elle montre qu’un jour, le désir de Dieu et le désir des hommes ne feront plus qu’un. Dieu élèvera Jérusalem au plus haut, faisant d’elle la lumière pour les nations. Les nations, pour leur part, iront volontairement et joyeusement à la rencontre du Seigneur sur sa montagne. Le désir de Dieu, qui est de sauver tous les hommes, trouvera un écho favorable dans le désir des hommes d’être sauvés. C’est un monde nouveau qu’il est donné de contempler à Isaïe. Un monde où la paix sera réalité parce que les hommes n’apprendront plus la guerre. Ils transformeront toutes leurs armes de destruction en outils utiles aux hommes : de leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Ils n’apprendront plus la guerre. Est-il plus belle manière, et plus forte manière de dire que la guerre n’est pas une nécessité inévitable ? La guerre ne serait donc pas quelque chose qui nous tombe dessus, mais quelque chose que nous avons cherché, que nous avons appris. Pour vivre en paix, il suffirait donc de désapprendre la guerre, de désapprendre les conflits toujours inutiles, basés sur des motifs futiles. Au lieu d’apprendre la guerre, nous pourrions apprendre la paix, la paix que Dieu nous offre, la paix qui rassemble les nations, la paix qui construit un monde plus juste et plus fraternel. Ce qu’Isaïe annonce parce qu’il l’entrevoit de Dieu lui-même, les hommes peuvent le réaliser s’ils [marchent] à la lumière du Seigneur. 

            Nous comprenons alors pourquoi l’Eglise nous fait relire les prophètes, et Isaïe en particulier, durant le temps de l’Avent. Ce qu’ils ont annoncé aux hommes de leurs temps, reste vrai pour nous aujourd’hui. Ce qu’ils ont annoncé aux hommes de leur temps, nous croyons que Dieu l’a réalisé – et le réalise toujours – par le don de son Fils Jésus, venu dans notre monde. Puisque l’Avent que nous inaugurons aujourd’hui, nous prépare aux fêtes de Noël, comprenons que cette fête, ce n’est pas seulement accueillir l’Enfant Dieu, mais accueillir le monde tel que Dieu le voit, tel que Dieu le veut. Si les hommes ne veulent pas du monde tel que Dieu le voit, il pourra bien s’incarner mille fois, s’abaisser à notre taille dix mille fois, nous n’arriverons jamais à sa taille à lui. Si nous ne désapprenons pas la guerre, si nous n’apprenons pas la paix, jamais Dieu, quand bien même il deviendra l’un de nous, ne pourra sauver le monde. Si nous tenons à nos conflits, si nous tenons à nos mesquineries, si nous tenons à nos armes, la terre ne pourra pas être labourée par les socs de la Parole de Dieu. Si nous tenons à nos langues mauvaises, à nos insinuations perfides, à nos jugements péremptoires, jamais la lumière du Seigneur ne pourra nous éclairer et nous attirer. Puisque nous marchons vers Noël, nous devons entrer dans ce mouvement qui transforme tout ce qui détruit en source de construction. Le monde nouveau, le monde de paix ne se fera pas malgré nous ; mais il viendra plus vite grâce à nous. Chacun est important dans cette réalisation. Chaque petit effort individuel vers plus de paix rejoindra le désir de Dieu de sauver les hommes. Chaque petit effort individuel vers la paix aidera Dieu dans la réalisation de son projet d’amour pour tous. Il n’y a pas un peuple qui ne soit pas concerné ; il n’y a pas un homme qui ne soit pas concerné. 

            L’utopie d’Isaïe, l’utopie de tant d’hommes et de femmes qui désirent ardemment vivre en paix, deviendra réalité, si nous commençons, ici et maintenant à la construire. Peut-être faut-il commencer par rêver davantage cette paix possible entre tous les peuples du monde. Peut-être faut-il rêver davantage ce monde nouveau pour désirer le réaliser et s’y mettre concrètement. Comme le dit si souvent le pape François, en cette matière aussi, la politique des petits pas est efficace. Un pas l’un après l’autre, un nouveau petit pas chaque jour, et notre utopie sera notre réalité, parce que nous l’aurons construite, pas à pas. Marchons à la lumière du Seigneur, contemplons le monde qu’il voit et désire, pour le désirer à notre tour et déjà le construire. Amen.





(Dessin de Jean-Yves DECOTTIGNIES, in Mille dimanches et fêtes, Année A, Les Presses d'Ile de France) 

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