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samedi 9 novembre 2019

32ème dimanche ordinaire C - 10 novembre 2019

Je crois à la vie éternelle. 





Que nous proclamions notre foi avec le texte de Nicée-Constantinople ou avec le symbole des Apôtres, nous terminerons toujours par la même affirmation : nous attendons la vie du monde à venir pour le premier texte ; nous croyons à la vie éternelle pour le second.  Des mots différents, mais une même réalité qui est proclamée : nous sommes faits pour vivre avec Dieu et en Dieu pour toute éternité. 

La foi de l’Eglise s’appuie ainsi sur l’expérience faite par les premiers Apôtres au matin de Pâques. Celui qu’ils ont vu en croix, celui qu’ils ont mis au tombeau, celui-là, trois jours après, se montre vivant. Que la foi en la résurrection de Jésus ait été instantanée, et qu’elle ait transformée immédiatement la vie des Apôtres, serait difficile à soutenir. La multiplicité des récits d’apparition nous le prouve, si besoin était. La peur qui retient ces mêmes Apôtres enfermés jusqu’au jour de la Pentecôte dit bien leur difficulté à saisir les implications pour tous les hommes de cette résurrection de Jésus, bien que cette espérance en la vie après la mort ne fût pas neuve pour autant. Nous l’avons entendu dans la première lecture, tirée du deuxième livre des Martyrs d’Israël. Au long des siècles, à force de réfléchir et d’approfondir la foi en Dieu, se fait jour, au sein du peuple de Dieu, que la mort ne saurait être le dernier mot de l’histoire humaine ; que l’alliance conclue entre Dieu et les hommes ne s’entendait pas seulement pour la vie terrestre, mais qu’elle était une alliance pour toute la vie. Rappelons ici que ce n’est pas la vie qui s’oppose à la mort, mais bien la naissance. C’est par la naissance que je viens sur terre ; c’est par la mort que je quitte cette terre. La vie, c’est ce qui existe dès lors que je suis façonné dans le sein de ma mère ; la vie, c’est mon quotidien sur cette terre ; la vie, c’est ce qui se poursuit au-delà de ma présence sur terre. Nous faisons nôtre l’espérance manifestée dans les textes les plus récents de la Première Alliance et qui s’exprime ainsi dans la première lecture : le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle. 

Nous comprenons, de la proclamation de l’Evangile, que cette foi en une vie éternelle n’a jamais été simple. A l’époque de Jésus lui-même, les pharisiens y croient, sur le mode de la reprise de la vie telle que nous l’avons connue sur terre, alors que les sadducéens n’y croient absolument pas. C’est pour cela qu’ils attaquent Jésus avec cette histoire qui confine à l’absurde : une femme a épousé un homme qui avait six frères. Celui-ci étant mort sans laisser d’enfant, elle épouse, par respect pour la loi, le suivant, qui meurt à son tour sans descendance… et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle ait épousé les sept. La ficelle est grosse, la question à peine téléguidée : de qui sera-t-elle la femme à la résurrection ? Jésus répond, sans toucher à la question initiale. Car ce qui importe pour lui, ce qui devrait importer pour nous tous, ce n’est pas tant comment cela se passera, mais plutôt que cette résurrection soit bien notre réalité future. Ce qui importe, c’est que nous soyons convaincus que l’amour que Dieu nous porte ne saurait nous laisser aller à la mort sans intervenir encore en notre faveur. Ce qui compte, c’est que nous croyions au vrai Dieu, au Dieu des vivants, au Dieu qui fait jaillir la vie malgré la pierre fermant l’entrée du tombeau. Ce que nous croyons de Jésus (Dieu l’a ressuscité des morts), nous pouvons le croire pour nous (Dieu nous ressuscitera) à cause de Jésus. Jésus ne s’est pas livré à la mort pour le plaisir de monter sur une croix. Il s’est livré à la mort pour que nous partagions sa victoire, pour que nous partagions sa vie. 

Si c’est bien l’amour de Dieu offert en Jésus Christ qui nous vaut la vie éternelle, nous comprenons que cet amour ne fondra pas sur nous magiquement à la fin de notre vie, si nous nous obstinons à le refuser. Il nous faut croire que Dieu nous aime, dès ici-bas ; il nous faut croire que Dieu veut notre vie, qu’il en est la source depuis le premier jour de notre conception, qu’il en est la permanence au-delà de notre vie sur terre. L’alliance que Dieu contracte avec nous par notre baptême est une alliance pour la vie, une alliance pour plus de vie, une alliance pour la vie éternelle. Il nous faut vivre dès maintenant comme des ressuscités, pour que notre foi en Jésus mort et ressuscité, et notre art de vivre, conforme à son enseignement, nous fassent passer la mort pour nous conduire à la joie éternelle. A ceux qui comme les sadducéens s’interrogent sur le comment, il n’est laissé que le choix de croire. A ceux qui croient est donnée l’espérance de cette vie éternelle, espérance fondée sur l’amour inextinguible de Dieu pour chacune de ces créatures. Croyons en cet amour de Dieu pour nous ; vivons de cet amour dès maintenant, et toute notre vie sera plongée dans cet amour divin, dès maintenant et pour toujours. Amen.






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