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samedi 9 janvier 2021

Baptême du Seigneur B - 10 janvier 2021

 Tu es mon Fils bien-aimé : en toi, je trouve ma joie.



(Andrea del Verrochio et Léonard de Vinci, le Baptême de Jésus)


            Si la tradition nous fait conserver la crèche jusqu’au 02 février, fête de la présentation du Seigneur au Temple, la liturgie nous fait clore le temps de Noël avec cette fête du baptême du Seigneur. L’enfant de la crèche a bien grandi, il est devenu un homme et va commencer à réaliser ce pourquoi il est venu dans le monde : préparer le cœur des hommes à se tourner à nouveau vers Dieu, leur ouvrir le chemin du salut. L’évangile de Marc nous a présenté la scène. 

            L’évangéliste nous rappelle en premier lieu que ce moment était précédé par la prédication de Jean le Baptiste, qui annonçait un autre, qui allait venir derrière lui. L’irruption de Dieu dans la vie des hommes est un tel événement qu’il fallait un précurseur, quelqu’un qui les rendrait sensible à cette présence, quelqu’un qui les inviterait à se convertir, à se tenir prêt. En effet, la naissance de Jésus est désormais un événement lointain. Qui se souvient encore de cette nuit lors de laquelle des anges ont chanté la gloire de Dieu et annoncé à des bergers la naissance du Sauveur ? Qui se souvient encore de ces mages venus de loin adorer le roi des Juifs qui venait de naître ? En ces temps reculés et difficiles, où la mortalité des enfants est très grande, même sans le massacre des saints innocents, ceux qui se souviendraient pourraient légitimement se demander si cet enfant avait survécu. Jean le Baptiste, dans les traces qu’il nous reste de sa prédication, s’il ne renvoie pas à l’événement de la nativité, vient quand même dire que le temps est proche, que le règne de Dieu n’est plus très loin et que l’heure est à la conversion. Celui que Marc nous présente comme Jésus, venant de Nazareth, s’inscrit dans ce mouvement général, dans cette foule qui vient auprès de Jean pour se faire baptiser. Le Dieu qui s’est inscrit dans la vie des hommes, le fait totalement. N’est-ce pas un signe fort pour nous, qui veut dire que nous devons faire comme lui ? A Noël, nous étions invités à faire comme Dieu, c'est-à-dire à devenir humain, pleinement. Aujourd’hui, nous sommes invités encore à faire comme Dieu qui s’est fait humain, à entendre la prédication du Baptiste et à nous plonger dans ces eaux du Jourdain. 

            Si vous prenez le temps de comparer les différentes versions de cette page d’évangile, vous constaterez qu’à la différence de Matthieu et de Luc, Marc fait de cet événement public un moment pour Jésus. Chez Matthieu, tout le monde voit les cieux s’ouvrir et entend une voix ; chez Luc tout le monde semble voir, mais Jésus seul entend la voix. Chez Marc, Jésus seul voit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Jésus seul semble entendre la voix qui s’adresse à lui comme chez Luc. Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. Nous ne savons rien de l’éducation que Jésus a reçue ; les évangiles ne disent pas grand-chose de la conscience qu’il avait d’être différent, d’être Dieu fait homme. Ce moment du baptême vient le confirmer de ce qu’il aurait pu percevoir en grandissant, de ce que Marie et Joseph auraient pu lui dire au sujet de sa naissance. Dieu lui-même vient le confirmer dans sa filiation divine et dire sa joie d’avoir un Fils. Nous savons tous combien la reconnaissance des parents est importante dans l’éducation et la formation d’un enfant, d’un jeune adulte. Cette voix, cet Esprit qui descend sur lui viennent dire à Jésus qu’il n’a rien rêvé, que ses parents ne lui ont pas raconté une belle histoire et que le moment est venu pour lui. S’il a vécu jusqu’à présent une vie ordinaire, il allait commencer maintenant une mission extraordinaire : sauver les hommes ! Désormais, il allait enseigner aux hommes à faire comme Dieu, à être des humains accomplis, à vivre les pieds sur terre et la tête orientée vers le ciel, pleinement insérés dans ce monde passager et tout entier tournés vers le monde à venir. Le monde qui était en attente de son Sauveur pourra désormais l’identifier en Jésus de Nazareth, Fils bien-aimé en qui le Père trouve sa joie et les hommes leur salut. 

            C’est ce que nous rappelle Jean dans sa première lettre : pour les hommes, c’est désormais la foi en Jésus qui est source de vie et de salut. Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est né de Dieu. Et notre attachement au Christ est manifesté en premier lieu par notre baptême, qui nous identifie à lui, qui fait de nous des autres Christ. Ce baptême nous plonge dans l’amour de Dieu et nous ouvre à nos frères. Si Jésus a reçu dans son baptême la confirmation de sa mission et de sa filiation, nous recevons de même dans notre baptême notre filiation divine (Dieu est notre Père) et notre triple mission, royale, prophétique et sacerdotale. Ce Christ auquel nous sommes identifiés, nous devons le laisser régner en nous, nous devons l’annoncer, nous devons le célébrer. Avec Jésus, nous sommes déjà vainqueurs du monde, vainqueur du Mal et de la Mort : Qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? Nous devons laisser le Christ grandir en nous pour partager sa liberté souveraine devant toutes les forces de mort qui oppressent les hommes. Il nous faut partager sa liberté souveraine pour vivre pleinement le salut qu’il nous offre. Nous ne pouvons pas aujourd’hui, ne pas faire mémoire de ce jour où nous avons été unis au Christ lorsque l’eau a coulé sur notre front ; nous ne pouvons pas ne pas faire mémoire de ce jour où nous avons baptisé dans l’Esprit Saint lorsque le Saint Chrême a été répandu sur notre front. Nous ne pouvons pas ne pas faire mémoire de ce jour où le salut nous a été manifesté. 

            Rendons grâce à Dieu de nous avoir fait reconnaître en Jésus son Fils bien-aimé, notre frère ainé, en qui nous trouvons notre vie et notre salut, et avec Dieu notre joie. Que l’Esprit reçu à notre baptême soit vivifié ; qu’il nous donne d’aller à la rencontre de notre frères et sœurs en humanité pour leur partager la Bonne Nouvelle du Salut offert à tous les hommes. Amen 


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