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samedi 2 janvier 2021

Epiphanie - 03 janvier 2021

 D'étonnement en étonnement ! 


(Arcabas, L'adoration des mages, source internet)


Bouleversé, étonné : telle est donc l’attitude d’Hérode en ce jour. Mais qu’est-ce qui bouleverse Hérode ? Est-ce le fait que des mages venus d’Orient se présentent devant lui ? Est-ce le fait qu’ils interrogent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Est-ce le fait que des étrangers en sachent plus que lui sur ce qui se passe dans son pays ? La suite du texte apporte la réponse puisqu’il réunit ses savants pour leur demander où devait naître le Christ. Et là permettez-moi de m’étonner à mon tour alors : comment fait-il le lien entre « le roi des Juifs » et le « Christ » ? Comment Hérode sait-il déjà que cet Enfant que recherchent les mages est plus qu’un fils de roi humain ? Cette fête de l’Epiphanie nous fait aller d’étonnement en étonnement.  

Dans votre recherche de la juste réponse, faites toutefois attention au piège grossier soudainement tendu ! Ne répondez surtout pas que c’est là le résultat de la prédication de Jean le Baptiste, car celui-ci n’a que six mois au moment de la naissance de Jésus ! Il ne vit donc pas encore dans le désert, ne porte pas encore un vêtement de poils de chameau, ne mange pas encore de sauterelles et surtout ne parle pas encore ! Sa naissance est peut-être miraculeuse, mais son enfance, tout comme celle de Jésus, ne sera rien d’autre que très ordinaire. De l’étonnement d’Hérode naît notre propre étonnement sur son interprétation d’un événement somme toute banal : des gens demandent à voir le roi des Juifs qui vient de naître. Hérode a peut-être eu des bâtards, mais là, dans l’immédiat, il est surpris : il ne s’en connaissait pas un nouveau. Pour une fois, ce n’est pas sa faute. Et pour une fois, il comprend plutôt vite les conséquences de ce que ces hommes lui annoncent. 

Un autre étonnement est le sort que Hérode réserve secrètement à cet Enfant : il ne sait encore rien de lui, à part le fait qu’il est né, et déjà il veut le supprimer. A-t-il donc tant à craindre de celui qu’il reconnaît, sans le connaître encore, comme le Christ ? Et si Hérode a raison de penser que cet Enfant est le Christ, a-t-il bien raison de vouloir s’opposer à Dieu ? Parce que tout le monde sait, en Judée, Samarie et Galilée que le Christ, c’est Dieu qui le suscite. Plutôt que de chercher à le supprimer, ne devrait-il pas rechercher sa faveur pour, avec lui, le moment venu, chasser les Romains de son pays ?

Un autre sujet d’étonnement est justement la venue de ces mages : ils ne sont pas du coin, ils ne sont pas Juifs, mais ils sont venus, de pays lointains, pour se prosterner devant le roi des Juifs qui vient de naître. Ils savaient, bien avant sa naissance qu’il viendrait au monde et se sont mis en route. Pas en avion, ni en TGV, mais en caravane, avec leurs chameaux ou dromadaires. C’est un peu plus lent ! Ils ont eu l’esprit suffisamment ouverts pour risquer un long voyage, dangereux pour aller à la rencontre d’un inconnu alors que dans son propre pays cet inconnu n’était ni attendu, ni reconnu. Et c’est là qu’on croise la trace de Dieu : puisque cet Enfant est le sien, il a semé des traces de son passage dans la vie des hommes et des femmes de ce temps. Ces mages ont su lire ces signes, comme ils sauront lire encore l’opposition d’Hérode à cet Enfant et le danger qu’ils lui feraient courir s’ils repassaient par le palais de ce dernier. Dieu n’est pas entré dans le monde des hommes par hasard ; il ne l’a pas fait subitement. La naissance de Jésus n’est pas une divine apparition, mais une inscription dans le temps des hommes. Ces mages l’ont reconnu ; ces mages en ont été bouleversés au point de se mettre en route. Rien n’était plus important que d’aller à la rencontre de Celui qui entrait ainsi dans le monde.

A nous qui vivons à deux millénaires de ces événements, il revient de tirer les leçons de ces étonnements. S’ils ont interrogé la foi des gens de l’époque, ils interrogent encore la nôtre et doivent nous mettre en route. Dans cet Enfant de la crèche, il nous faut bien reconnaître Dieu qui est entré dans le monde des humains, Dieu qui a envoyé son Christ, Celui dont toute l’Ecriture témoigne qu’il sera le Sauveur. Par cet Enfant, né dans une étable, il nous faut accueillir la Gloire de Dieu révélée aux hommes, et reconnaître son actualité : ce que Dieu a fait à un moment particulier de l’Histoire des hommes, il le fait encore ; il vient, toujours et encore dans notre monde ; il envoie toujours et encore son Christ pour notre salut. Puisque les mages sont premiers représentants de l’Eglise issue des nations (donc les nôtres), nous sommes engagés, à leur suite, à nous mettre en route et à témoigner de ce que nous avons vu. Nous ne pouvons pas juste « consommer la religion » ; notre foi est à vivre, à proclamer et à célébrer. Elle engage tout notre être ; elle engage toutes nos relations. De l’étonnement d’Hérode et avec ses savants, nous pouvons apprendre à toujours approfondir notre foi et à interroger ce que nous croyons savoir de lui : Dieu nous attend toujours là où ne l’espérions plus.

Les mages, devant l’Enfant, ont offert de l’encens, de l’or et de la myrrhe, adorant ainsi leur Dieu, acclamant leur Roi et reconnaissant leur Rédempteur. Avec les mages, reconnaissons en cet Enfant celui qui est au cœur de notre foi, de notre espérance et de notre vie. Avec eux, laissons-nous dérouter par ce Dieu qui entre dans notre monde au point de se faire l’un de nous. Dans ces mages, reconnaissons celles et ceux, différents de nous mais qui pourtant nous révèlent Dieu ; ils sont les signes annonciateurs du Salut que Dieu offre à tous les hommes. Amen.


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