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jeudi 1 avril 2021

Jeudi Saint - 01er avril 2021

Pour rendre notre vie plus belle, Dieu se fait serviteur.




(Le Lavement des pieds, Miniature de O. Khizanetsi - Matenadaran, Erevan - 1330,
reproduite par Nelda VETTORAZZO, Les principales fêtes chrétiennes, Centro Russia Ecumenica, 2007)




             Nous y voilà donc rendus, à ces fêtes pascales que nous avons préparé durant quarante jours. Nous y voilà donc rendus, à ce temps où Dieu lui-même vient rendre notre vie plus belle. Et reconnaissons que cela commence plutôt bien, puisque, ce soir, Dieu nous invite à son repas.

            C’est une vieille habitude de Dieu que d’inviter les hommes à manger ! Qu’y a-t-il de plus réjouissant que de se retrouver autour d’une même table pour un temps de partage, de fraternité ? Nous le sentons bien depuis plus d’un an maintenant, alors que les lieux de restauration, lieux de rencontres et de partage, nous sont interdits. Nous le sentons bien depuis plus d’un an maintenant, alors que, même en famille, les rassemblements festifs sont limités. Les repas de fête font partie intégrante de la vie des hommes, de leur bonne santé psychologique, et pour les croyants, de leur bonne santé spirituelle. Quand Dieu invite les hommes à table, c’est pour leur redonner la liberté ! Quand Dieu invite les hommes à table, c’est pour célébrer le bonheur retrouvé ! Quand Dieu invite les hommes à table, c’est pour rendre leur vie plus belle ! 

            C’était vrai au temps de Moïse avec ce repas pris à la hâte, la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main, prêts à partir sur un ordre de Dieu. Tout, dans l’ordonnancement de ce repas, indique son caractère particulier et festif. Car même s’il est pris en toute hâte, il reste le signe du passage de Dieu dans la vie des hommes. Ce n’est pas un repas égoïste, mais un repas partagé ! Ce n’est pas un repas fait juste pour nous rassasier, mais un repas plein de signes et de symboles, à revivre annuellement, pour ne jamais oublier que Dieu sert le bonheur et la vie de son peuple. Vous mangerez en toute hâte : c’est la Pâque du Seigneur. Je traverserai le pays d’Egypte, cette nuit-là… contre tous les dieux de l’Egypte j’exercerai mes jugements : je suis le Seigneur. Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d’Egypte.  A ceux qui trouveraient que ce repas est quand même un peu sanguinaire (Je frapperai tout premier-né au pays d’Egypte, depuis les hommes jusqu’au bétail), nous rappellerons que Dieu avait envoyé son serviteur Moïse pour négocier la libération pacifique de son peuple, mais que le cœur endurci de Pharaon n’avait pas fait réussir ce projet. Quand Dieu se met au service du bonheur et de la vie de son peuple, rien ne peut se mettre en travers de sa route, surtout pas le mal. 

            C’est à un repas toujours que Jésus invite ses disciples, la veille de sa mort, pour sceller une nouvelle Alliance. Un repas au cours duquel il se livre lui-même, il se fait lui-même nourriture pour son peuple. Ceci est mon corps, qui est pour vous… Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Faites cela en mémoire de moi. Un repas que les disciples du Christ ont célébré fidèlement chaque dimanche depuis ce soir-là ; un repas qui nous fait participer aux noces de l’Agneau ; un repas qui est un avant-goût du bonheur que nous connaîtrons lorsque nous vivrons totalement en Dieu ; un repas qui nous donne la vie ; un repas au goût de liberté ; un repas qui célèbre le cœur de notre foi : chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. 

            Ce repas que Jésus offre à ses disciples est aussi le repas du service. Nous l’avons entendu dans l’Evangile de Jean. Et même si ce soir, nous ne pouvons pas, à cause des normes sanitaires, vivre ce moment intense du lavement des pieds, le signe du service reste une exigence de ce repas. En Jésus, Dieu sert son peuple ; en Jésus, Dieu fait de son peuple un peuple de serviteurs. Notre rôle est de servir Dieu et les hommes. De servir le bonheur et la vie des hommes. Dieu sert la vie de son peuple en s’abaissant jusqu’à prendre la place du dernier des serviteurs. Même Dieu ne peut servir la vie de son peuple et se plaçant au-dessus de celui-ci. Pour notre vie, pour notre bonheur, Dieu s’anéantit. Et Jésus l’affirme : c’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. Nous ne pouvons pas, si nous voulons avoir part à la vie du Christ, nous affranchir de cet impératif du service, de cet impératif de l’anéantissement de nos sentiments de puissance et de domination. Nous ne pouvons servir la vie et le bonheur des hommes que dans l’humilité et dans l’abaissement. A ceux qui servent ainsi Dieu et leurs frères est promis le partage de la gloire de Dieu. 

            Quand Dieu nous invite à son repas, c’est toujours pour nous permettre de nous rapprocher de lui. Ce repas n’est pas une récompense ; il est le moyen sûr de rencontrer Dieu. Dans ce repas, Dieu se livre dans la Parole et le Pain, tous deux partagés largement pour le salut du monde. Soyons fidèles à ce rendez-vous ; soyons fidèles à suivre l’exemple du Christ ; servons Dieu et nos frères, pour leur vie et leur bonheur, comme Dieu lui-même nous sert, pour notre vie et notre bonheur. Amen.  

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