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samedi 3 avril 2021

Saint Jour de Pâques - 04 avril 2021

 Du cauchemar à la réalité : Jésus, celui qui était mort, est ressuscité ! 



(Tableau de Sieger Köder, Marie Madeleine au tombeau, 
publié dans Die Bilder der Bibel von Sieger KÖDER, éd. Schwabenverlag)


          Quelle belle page d’évangile que celle de ce matin de Pâques. Non pas seulement parce qu’elle annonce la résurrection de Jésus, mais parce qu’elle nous donne à contempler et à méditer le cheminement des disciples qui vont passer du cauchemar à la réalité : celui qui était mort est bien vivant ! Et tout cela, sans l’avoir vu, Jésus, le Ressuscité !           

Reconnaissons-le d’emblée : nous n’aurions pas fait mieux que Marie-Madeleine, ce fameux matin, si nous avions été à sa place et que nous avions encore en tête les événements qui se sont déroulés deux jours avant, à savoir la mort en croix de Jésus. Lorsque nous la rencontrons, Marie-Madeleine se rend au tombeau de grand matin : c’était encore les ténèbres, souligne Jean, sur la ville mais aussi dans le cœur de Marie-Madeleine. Jésus, ce n’était pas n’importe qui pour elle ; il avait changé sa vie. Sa tristesse est réelle, comme est réel le fait qu’elle soit inconsolable. Elle ne peut donc que mal voir et mal comprendre ce qu’elle va constater. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau, rapporte Jean. A l’horreur de la mort de Jésus, quelqu’un aura ajouté l’abject : le corps a été enlevé du tombeau, pense-t-elle et dit-elle aux disciples qu’elle est allée prévenir. Mais vous aurez noté que jamais il n’est dit par l’évangéliste qu’elle s’est penchée à l’intérieur du tombeau ou qu’elle y est entrée. Elle voit une pierre roulée, et cela lui suffit pour conclure que le corps de Jésus a été déplacé. Elle pensait sans doute avoir tout vu au moment de la crucifixion. Ben non, le cauchemar continue ! 

            Reconnaissons-le encore : nous n’aurions pas fait mieux que les disciples lorsque Marie-Madeleine les avertit de ce qu’elle a vu. D’ailleurs, les disciples eux-mêmes, à l’annonce de la nouvelle, ne font pas mieux que Marie-Madeleine. C’est la stupéfaction au point que deux d’entre eux, celui qui a renié et celui qui se tenait au pied de la croix, vont courir au tombeau. Pas un ne semble croire ce qu’elle dit. Surtout, pas un ne semble se souvenir des trois fois où Jésus a annoncé à ses disciples sa mort et sa résurrection. Pierre, Jacques et Jean ne semblent pas se souvenir, à ce moment précis, de l’événement de la transfiguration de Jésus qui était pourtant une annonce de la gloire de Dieu partagée par Jésus. Quand les ténèbres remplissent votre esprit et votre cœur, ces lumières lointaines autrefois révélées, ne semblent pas assez puissantes pour percer déjà la nuit. 

            Nous voici donc au tombeau avec Pierre et Jean. Aurions-nous fait mieux que Pierre, qui entre dans le tombeau ? Il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus. Mais c’est tout ce qu’il fait. Il voit, il constate, mais ne comprend pas. Si, comme le prétend Marie-Madeleine, le corps avait été enlevé, croyez-vous qu’un voleur aurait pris le temps de sortir le corps de ses linges et de bien plier ces derniers ? La conclusion tirée par Marie-Madeleine ne résiste pas aux constatations de Pierre. Mais Pierre ne sait que faire de ce qu’il voit à son tour. Aurions-nous compris, nous ? Et surtout aurions-nous fait aussi bien que Jean qui, entrant dans le tombeau à son tour, vit et crut ? Pour être clair, il ne croit pas ce qu’a dit Marie-Madeleine au sujet d’un enlèvement du corps ; non, il croit la réalité de ce qui s’est passé : Jésus, celui qui était mort, est vivant ! Il n’a pourtant pas vu autre chose que Marie-Madeleine (une pierre roulée) ; il n’a pourtant pas vu autre chose que Pierre (des linges bien pliés) ; mais ce qu’il voit, lui fait l’effet de la dernière pièce de puzzle qui manquait et qui permet de comprendre l’image dans son entier. Tout est remis à sa place dans son esprit. Tout ce qu’il a vu et entendu durant son temps de compagnonnage avec Jésus, s’éclaire d’un jour nouveau. En entrant dans le tombeau, il est sorti des ténèbres. En entrant dans le tombeau, toute la lumière s’est faite dans son esprit. Mais oui, c’est ça, bien sûr ! Comment n’y avions-nous pas pensé avant ? 

            Nous ne connaîtrons jamais l’intensité des émotions qui ont traversé Jean quand il a réalisé que Jésus était vraiment ressuscité. Mais nous pouvons, comme lui, nous faire disciples du Christ, c'est-à-dire relire tous les événements de sa vie terrestre, pour les comprendre dans leur sens profond, ce sens qui nous fait croire, sur le témoignage de ses premiers Apôtres, que Jésus, celui qui était mort, est bien vivant. Nous pouvons passer de la sidération du Vendredi Saint devant la mort de l’Innocent à la foi de Jean dans ce tombeau, et croire que Jésus est plus fort que la mort, croire que la vie belle qu’il nous avait promise, se réalise bien là, dans ce tombeau vide. Nous pouvons relire les Ecritures à l’aune de ce jour nouveau et comprendre, de la première à la dernière page qu’il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. Le projet de Dieu, ce n’était pas que Jésus meurt, mais qu’il donne sa vie librement pour la retrouver en Dieu et nous attirer vers lui. La résurrection de Jésus n’est pas un coup médiatique ; elle est la réalisation des promesses de Dieu à son peuple. Elle est l’annonce de notre propre destinée : nous sommes faits pour vivre avec Dieu, pour partager sa vie. La joie de la résurrection de Jésus est la joie de notre propre résurrection à venir. Nous pouvons désormais vivre avec cette certitude que la mort n’aura jamais plus le dernier mot. Nous pouvons désormais vivre avec cette certitude que le Mal est vaincu, définitivement, et que nous pouvons le vaincre, dans la puissance du Ressuscité. 

            Nous sommes ce matin, comme Marie-Madeleine, comme Pierre, comme Jean. Une merveilleuse nouvelle nous est parvenue : Jésus est ressuscité. Nous avons toute l’histoire de l’Eglise, toute l’histoire des Saints pour nous convaincre de cette réalité. Ferons-nous comme Marie-Madeleine qui, voyant les choses, en tire une conclusion erronée ?  Serons-nous comme Pierre, qui ne sait que faire de ce qu’il voit ? Serons-nous comme Jean qui se laisse saisir par ce qu’il voit et qui croit, sans plus de preuve, juste à la vue de ces signes ? Depuis le commencement de l’histoire de l’Eglise jusqu’à aujourd’hui, les signes sont nombreux que Jésus est ressuscité. Savons-nous les voir ? Savons-nous les interpréter de manière juste ? Ou nous faudra-t-il encore plus pour considérer comme véridique ce que certains, même parmi les croyants, ne considèrent que comme une belle histoire ? Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité pour que notre vie, ta vie, resplendisse de la gloire de Dieu. Quitte les ténèbres, viens à la lumière. Passe du cauchemar à la réalité : Jésus, celui qui était mort, est ressuscité. Alléluia. Amen.

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