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samedi 6 août 2022

19ème dimanche ordinaire C - 07 août 2022

 Pas de vacances pour la charité !



Christ Pantocrator, 



Est-ce que Dieu serait contre les vacances ? Ou est-ce juste un mauvais calcul des liturgistes qui ont eu à mener la réforme du lectionnaire qui nous vaut, en plein mois d’août, d’entendre cette parole de Jésus : Restez en tenue de service ? L’homme n’aurait-il pas droit au repos quand bien même Dieu s’est reposé le septième jour, au terme de toute son œuvre de création ? Ou alors Jésus vise-t-il autre chose avec cette parole qu’il nous adresse aujourd’hui ? Pour bien comprendre, sans doute faut-il interroger Luc qui regroupe en un texte dense diverses paroles de Jésus, comme s’il avait eu peur d’en oublier une au moment de rédiger son évangile. 

En comparant diverses traductions de l’Evangile de Luc (Bible de Jérusalem, TOB, Crampon) et en consultant même mon vieux NT en version grecque, je constate que les liturgistes ont fait le choix de commencer notre passage par un verset qui clôt une section sur la confiance en la Providence dans les ouvrages mentionnés. Et ce n’est pas sans conséquence sur la manière d’entendre et de comprendre la suite, à savoir : Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. C’est comme si les liturgistes voulaient nous rappeler que ce qui est premier, c’est la confiance en Dieu : Sois sans crainte petit troupeau : car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. Il faut bien entendre Jésus. Le Royaume est déjà donné, il est déjà à nous. Une fois ceci posé et compris, nous pouvons faire acte d’abandon de nos richesses, car avec le Royaume nous avons déjà tout. Enlevez ce verset sur la confiance, et le Vendez ce que vous possédez devient rude et inaudible, comme tout le reste qui suit d’ailleurs. C’est parce que nous avons déjà tout reçu que nous pouvons tout donnez ; c’est parce que nous avons déjà le Royaume que nous devons rester en tenue de service. Parce que dans le Royaume, il n’y a plus de gens riches et pauvres, il n’y a plus de chefs et de servants ; dans le Royaume, il n’y a que des frères et des sœurs à aimer. Et si dans le Royaume, Dieu lui-même sert ceux qui sont réunis, comment ne pas servir à notre tour, à ses côtés ? 

Cela dit, objecteront certains, nous possédons peut-être déjà le Royaume, mais nous sommes encore loin d’y être. Les événements qui agitent notre monde à l’Est de l’Europe, en Chine, en Terre Sainte, sont loin d’être des manifestations du Royaume de Dieu établi sur terre ! J’en conviens, et il faudrait être fou ou complètement hors sol, hors de la réalité pour ne pas en convenir. Est-ce une raison pour ne pas tenir notre place ? Est-ce une raison pour renoncer au Royaume ? N’est-ce pas plutôt une raison supplémentaire pour travailler à la réalisation de ce Royaume ici-bas ? C’est à nous, croyants, de poursuivre ici et maintenant l’œuvre d’amour et de salut du Christ. C’est à nous, croyants, de rendre visible ici et maintenant, ce Royaume que nous possédons déjà et dont nous espérons la réalité. Si je ne fais rien qui soit de l’ordre de ce Royaume, puis-je espérer continuer à le posséder ? Ecoutez encore Jésus : Que dire de l’intendant fidèle et censé à qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi ! Nous sommes dans ce temps d’attente du retour du Christ ; il nous a confié le monde ; il nous a confié nos frères et sœurs en humanité. Pouvons-nous ne pas en prendre soin en son nom ? Pouvons-nous dire que c’est l’été, nous avons bien le droit à un peu de repos ; les frères et sœurs en humanité attendront que je rentre de vacances ?  

Rester en tenue de service, c’est nous rappeler que si nos corps ont besoin de vacances, la charité elle, n’en prend jamais, de vacances. Peut-être faut-il même que nous redoublions de vigilance durant ce temps de relâchement pour que nous ne considérions pas comme nos propres serviteurs celles et ceux qui travaillent pendant que nous nous reposons. Peut-être nous faut-il redoubler de vigilance durant nos vacances pour ne pas maltraiter ceux et celles qui nous permettent de nous reposer et de ne rien faire durant quelques jours. Les journaux nous rappellent régulièrement durant l’été, les conditions de travail et de vie difficiles des saisonniers. Un sourire, un mot gentil, une attention à ceux et celles qui sont à notre service, ce n’est pas grand-chose, mais c’est beaucoup pour eux. Ceux et celles d’entre vous qui ont travaillé au service des autres lors d’un job d’été le savent bien. Et je ne parle pas, en ces temps de canicule, des difficultés que rencontrent les petits, les pauvres et les plus fragiles d’entre nous… 

Ce qui est en cause, ce n’est donc ni le temps des vacances, ni aucun autre temps de notre vie. Ce qui est en cause, c’est notre manière de vivre notre temps, notre manière de vivre nos relations aux autres, et particulièrement à tous les petits. Que notre été déjà surchauffé en température ne devienne pas en plus pour certains un enfer relationnel. Soyons vigilants, et restons en tenue de service : le Royaume nous a déjà été donné gratuitement ; faisons le choix d’y rester et d’y vivre, dès maintenant, avec les frères et sœurs en humanité que Dieu met sur notre route. Amen.

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