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samedi 20 août 2022

21ème dimanche ordinaire C - 21 août 2022

Entrer par la porte étroite.






            Je voudrais d’emblée rassurer celles et ceux qui ont des formes généreuses et des rondeurs assumées : l’Evangile de ce dimanche ne nous pousse pas à la grossophobie (discriminer les gros). Il n’est pas davantage une invitation à nous « photoshoper » pour que nous puissions entrer par la porte étroite.  Ce serait faire une interprétation trop moderne que de dire qu’il suffit de retoucher quelques photos et de perdre nos kilos en trop pour faire partie des gens qui seront sauvés. Le Royaume de Dieu n’est pas un refuge de mannequins et autres personnes à taille de guêpes. Ce qui est visé, ce n’est pas notre tour de taille. Soyons donc rassurés si notre IMC ne correspond pas tout à fait aux canons de beauté de certains milieux. Il nous reste alors à bien comprendre cette page pour opérer les changements nécessaires et ne pas nous retrouver devant porte close. 

            La première chose que je remarque en lisant attentivement, c’est qu’il faut déjà entrer à temps dans la salle du banquet, et peut-être ne pas juste attendre le dernier moment. Lorsque le maître de maison se sera levé pour fermer la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte en disant : ‘Seigneur, ouvre-nous’, il vous répondra : ‘Je ne sais pas d’où vous êtes’. Cela me semble clair : il y a ceux qui sont déjà dedans et ceux qui sont restés au-dehors. N’attendons pas le dernier moment pour entrer dans la salle du banquet. Cela signifie que, dès maintenant, nous avons à vivre comme si nous étions déjà dans le Royaume. Je l’ai déjà souvent dit : il y a un art de vivre chrétien à développer, sans attendre. Et il comprend plus que la participation à la messe et la lecture de la Bible. Ecoutez bien ce que dit le maître de maison : Alors vous vous mettrez à dire : ‘Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places.’ Il vous répondra : ‘Je ne sais pas d’où vous êtes. Eloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice.’ Lire la Bible (écouter l’enseignement du Maître), aller à la messe (manger et boire avec lui) sont des choses bonnes, à faire. Mais elles ne doivent pas nous détourner de l’essentiel : combattre l’injustice et nous faire pratiquer le bien. Tel devrait être notre art de vivre ! Si régime nous devons faire, ce n'est pas pour perdre quelques kilos en trop, mais pour perdre le goût de ce qui est injuste. Je pourrais citer quantité de textes qui nous redisent que l’amour de Dieu et l’amour du frère sont à tenir ensemble parce que c’est un seul et même amour. Seul un cœur dilaté par l’amour de Dieu et l’amour du prochain passera la porte étroite. Seul un grand cœur sait passer la porte étroite. Abraham, Isaac et Jacob et tous les prophètes, à les lire, nous renverront toujours aux exigences de la justice et de la charité. Et le Christ Sauveur n’a jamais fait ou dit autre chose non plus, si certains pensaient encore que l’A.T. est dépassé. Jésus a même poussé la charité jusqu’à s’offrir sur la croix et à nous redire, la veille de sa mort, que nous avons à nous laver les pieds les uns les autres, autrement dit à nous servir les uns les autres. 

            Une seconde chose à remarquer, et qui renforce ce que je viens de dire, c’est que la salle du banquet, une fois rejetés ceux qui auraient dû y avoir accès parce qu’ils étaient du bon peuple, de la bonne foi, sera remplie par une foule venant de l’orient et de l’occident, du nord et du midi. Nous voyons bien là que ce n’est pas l’appartenance au peuple que Dieu s’est choisi qui conditionne l’entrée dans le royaume de Dieu, mais bien la pratique de la justice. Il y a des non croyants, des croyants autrement, qui pratiquent la justice et qui seront donc sauvés. J’espère chaque jour faire partie de ceux qui pratiquent le bien et la charité, à cause de ma foi en Christ. Mais je sais aussi que j’ai rencontré nombre de personnes non croyantes voire athées, qui m’ont édifié par leur qualité de vie et leur art de la justice et de l’accueil de tous. Notre baptême n’est pas une médaille, mais une chance de pouvoir connaître mieux et de vivre mieux la volonté de Dieu. Ne faisons pas de notre appartenance au Christ un motif d’orgueil, ni un instrument de pouvoir. Au contraire, notre baptême nous oblige à la charité ; notre baptême nous oblige à la justice, toujours et en toute chose. Ecoutons à nouveau la prière qui a ouvert notre eucharistie : Seigneur Dieu, toi qui unis les cœurs des fidèles dans une seule volonté – comprenons bien que c’est Dieu qui unit ses fidèles (les baptisés) dans une seule volonté – donne à ton peuple d’aimer ce que tu commandes et de désirer ce que tu promets – ce que Dieu commande, c’est l’amour et la justice, ce qu’il promet, c’est la vie éternelle – pour qu’au milieu des changements de ce monde, nos cœurs s’établissent fermement là où se trouvent les vraies joie – les vraies joies sont justement la charité et la justice qui rendent la vie humaine plus belle, et ce quelle que soit l’époque ; le monde a beau changer, charité et justice demeurent, toujours. Il n’y a pas de joie là où il n’y a pas d’amour ; il n’y a pas de joie là où il n’y a pas de justice. 

            Si d’aventure nous étions inquiets à l’écoute de l’évangile, pensant que la porte du royaume de Dieu serait trop étroite pour nous, nous voilà rassurés, je l’espère. En nous montrant comment aimer, en étant maître de justice, le Christ nous a montré le chemin à suivre et nous a donné les clés pour passer cette porte étroite. Ne boudons pas notre plaisir d’aimer ; ne boudons pas le plaisir qu’il y a à être juste aux yeux de Dieu. Quand bien même les hommes ne nous rendraient ni amour, ni justice en retour, ne renonçons pas à les pratiquer. Dieu saura nous récompenser : il est l’Amour véritable, il est le Juste par excellence. Déjà il nous prépare une place auprès de lui. Trouvons ici notre consolation et le courage d’aimer et d’être juste toujours et encore. Amen. 

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