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samedi 16 avril 2011

Dimanche des Rameaux - 17 avril 2011

Avec Jésus, prendre la route qui mène au Père !






Avec ce dimanche des Rameaux, nous inaugurons une semaine unique dans notre parcours liturgique : la Semaine Sainte. Une semaine que nous voulons vivre avec le Christ, l’accompagnant jour après jour, presque heure par heure, sur ce chemin commencé dans les acclamations, et qui s’achèvera dans le silence du tombeau, après les cris de haines de la foule. Une semaine étrange ; une semaine cruciale qui nous permet de prendre avec Jésus, la route qui mène vers le Père. Au long de ce chemin, nous serons invités à entrer dans une intimité plus grande avec le Christ, afin de ne pas nous tromper sur lui, afin de mieux comprendre encore pourquoi il est venu, pourquoi il a pris ce chemin de souffrance et de mort. Pour entrer dans cette connaissance approfondie de Jésus, je vous propose de relire les oraisons de ce dimanche des Rameaux.



La première prière de ce dimanche n’est pas l’oraison d’ouverture, mais bien la bénédiction des Rameaux. En quelques lignes, la prière de l’Eglise nous permet de comprendre le vrai sens de ces palmes que nous tenons à la main. Non pas gris-gris nous protégeant de quelques catastrophes, mais manifestation de notre joie d’acclamer le Christ comme notre roi, expression de la victoire de la vie sur la mort et enfin signe de notre espérance chrétienne et de la confiance que nous mettons en Christ. Voilà tout ce qu’exprime ce petit bout de nature.


Manifestation de notre joie d’acclamer le Christ comme notre roi. En venant ce matin, rameaux à la main, nous nous situons effectivement dans cette foule dont nous parlait l’évangile proclamé sur le parvis de l’église. La liturgie a cette force de nous rendre participants, aujourd’hui, à ce que le Christ a vécu pour nous hier, et qui se renouvelle dans chaque Eucharistie. Nous ne célébrons pas l’anniversaire de l’entrée à Jérusalem, regardant de l’extérieur les foules qui jadis acclamaient Jésus comme roi. Nous participons à cette entrée triomphale. Grâce à la liturgie, nous pouvons dire : aujourd’hui, le Christ entre à Jérusalem ; aujourd’hui, nous allons à sa rencontre, rameaux à la main, pour l’acclamer avec toutes celles et tous ceux qui attendent un libérateur et le reconnaissent en Jésus : aujourd’hui, nous reconnaissons Jésus comme notre roi. C’est une vraie et profonde joie qui doit nous animer en ce jour, même si nous venons d’entendre le récit de la Passion. L’Evangile de la fête, ce n’est pas la passion, mais bien l’entrée solennelle de Jésus à Jérusalem. Même si la liturgie nous fait faire un raccourci saisissant des derniers jours de la vie terrestre de Jésus, c’est la joie qui doit dominer en nous aujourd’hui. Les deux autres significations des rameaux appuient d’ailleurs cette affirmation.


Ils expriment la victoire de la vie sur la mort et sont le signe de notre espérance chrétienne et de la confiance totale que nous mettons en Christ. Avant même de proclamer la passion de Jésus, nous tenons en main la certitude que ces événements douloureux ne seront pas la fin de l’histoire. La partie de la liturgie de ce dimanche qui se tient sur le parvis est fondamentale puisqu’elle nous permettra de ne pas nous enfermer dans la tristesse et le découragement lorsque, ayant franchi le seuil de l’église, nous entendons le récit pénible de l’arrestation, du procès, de la condamnation et de la mort de Jésus. Comme le dit la prière de bénédiction, rameaux à la main, nous pouvons avoir confiance en Jésus, nous pouvons espérer en la victoire de la vie sur la mort, malgré les apparences. Pour Jésus, comme pour nous, la route vers le Père passe par la croix, mais la croix n’en est pas le dernier mot.


Lorsque tout ceci est bien ancré en nous, lorsque nous sommes forts de ces certitudes, nous pouvons alors entrer dans l’église et progresser dans la liturgie de ce dimanche pour écouter la passion du Fils unique, car il s’agit avant tout, malgré l’euphorie du moment, de ne pas nous tromper sur le Messie, ou plus exactement sur la manière dont Jésus entend être le Messie et sur la manière dont il entend porter le salut au monde. La prière d’ouverture nous remet alors pleinement face au Messie véritable qui ne vient pas régner en Maître et Seigneur, mais servir notre salut et qui nous invite à l’imiter en tout. Dieu éternel et tout puissant, pour montrer au genre humain quel abaissement il doit imiter, tu as voulu que notre Sauveur, dans un corps semblable au nôtre, subisse la mort de la croix. C’est bien pour nous, pour notre salut, pour notre bonne compréhension des rapports humains, que le Christ offre sa vie. Il va jusqu’à l’extrême pour que nous comprenions bien que nous aussi nous devons servir, toujours ; que nous aussi, nous devons éviter de nous gonfler d’orgueil pour rester humbles, c’est-à-dire ne pas nous estimer supérieur aux autres ! Ce que le Christ fait pour nous, nous devons le faire les uns pour les autres, acceptant des petites morts quotidiennes pour le bien de tous. C’est ce que nous demandons dans la prière.



Lorsque le pain et le vin de l’Eucharistie auront été portés à l’autel, nous poursuivrons alors notre prière en demandant à Dieu que le sacrifice du Christ ait quelque utilité pour nous. Souviens-toi, Seigneur de la passion de ton Fils, ne tarde pas à nous réconcilier avec toi. Voilà pourquoi le Christ devait mourir : pour que nous soyons pleinement à nouveau en alliance avec Dieu, nous que le péché avait éloigné de lui. En effet, poursuit la prière de l’Eglise, nous n’avons pas mérité ton pardon, mais nous comptons sur ta miséricorde et sur la grâce du sacrifice de Jésus. Nous reconnaissons que c’est bien là, sur la croix, que se trouve celui qui porte notre salut. Nous reconnaissons bien que, de nous-mêmes, nous ne saurions nous sauver. Nous reconnaissons bien que c’est à Dieu et à sa miséricorde que nous devons notre vie. La préface achèvera de préciser ce que cette prière sur les offrandes sous-entendait : alors qu’il était innocent, il a voulu souffrir pour les coupables et sans avoir commis le mal, il s’est laissé juger comme un criminel ; en mourant, il détruit notre péché ; en ressuscitant, il nous fait vivre et nous sanctifie. La prière de l’Eglise ne saurait être plus claire !



A la fin de l’Eucharistie, après la communion, l’Eglise nous invitera à prier ainsi : tu nous as fortifiés dans cette communion à tes saints mystères et nous te supplions encore : toi qui nous as donné, dans la mort de ton Fils, l’espérance des biens auxquels nous croyons, donne-nous, dans sa résurrection glorieuse, de parvenir au Royaume que nous attendons. Y a-t-il plus belle conclusion à la liturgie de ce jour que de professer déjà notre espérance d’avoir part pleinement un jour à la joie du Royaume, nous qui exprimions au début de cette liturgie notre joie d’avoir le Christ comme roi ? A quoi cela aurait-il servi de venir rameaux à la main si nous n’avions pas en nous l’espérance de vivre un jour pleinement sous la royauté du Christ que nous acclamions ? Nous allons revivre cette semaine les grands moments de l’œuvre du salut accompli en Jésus Christ, dans la certitude que cette œuvre s’accomplit dès maintenant pour nous, en même temps que dans l’espérance d’y avoir part en plénitude à la fin de notre existence terrestre. C’est aussi ce que nous rappellera la bénédiction solennelle : après l’avoir suivi dans les épreuves, puissiez-vous entrer avec lui dans sa gloire de Ressuscité !



La prière de l’Eglise, en ce premier jour de la Semaine Sainte, nous dit admirablement qui est ce Jésus que nous acclamons comme Roi, comment il entend être Messie et Sauveur pour tous les hommes. Elle nous rappelle que la croix n’est pas un accident, mais un impératif : il faut que le Christ passe par la mort, rejeté de tous, pour ouvrir tous les hommes à la gloire qu’il tient de son Père et partage avec lui, dans l’unité de l’Esprit Saint. Si nous choisissons de suivre le Christ, si notre désir est d’aller vers le Père, il nous faudra passer par cette croix. Nous n’avons pas d’autre alternative ; mais nous n’affronterons pas cette croix en étant seul ; nous le ferons avec le Christ ; il nous mènera vers son Père et notre Père. Amen.




(Photo : église de Holtzheim, Bas-Rhin)

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