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vendredi 1 avril 2011

04ème dimanche de Carême A - 03 avril 2011

Célébrer le pardon pour nous laisser éclairer par Dieu








Heureuse cécité que celle de cet homme qui croise aujourd’hui la route de Jésus ! Elle lui permet de venir à la lumière et d’être un signe pour celles et ceux qui veulent marcher à la suite de Jésus. Heureuse cécité car elle permet à l’action de Dieu de se manifester en cet homme. Oui, heureuse cécité : nous pouvons le dire aujourd’hui, mais pour cet homme, jusqu’à cette rencontre, elle était un fardeau.



Pensez donc : on imaginait qu’il était aveugle à cause d’un grand péché, de lui ou d’un de ses parents ! Dieu l’aurait ainsi puni. Et la punition est lourde : non seulement il ne voit pas, mais en plus il n’a pas de place dans la société (il est obligé de mendier), pas de place dans sa communauté religieuse (Tu es tout entier plongé dans le péché). Les pécheurs sont exclus, infréquentables ! Leur péché pourrait être contagieux ! Puni par Dieu, il est doublement puni par les hommes. Jusqu’à sa rencontre avec Jésus.



Heureuse cécité de cet homme, car elle permet d’abord à Jésus de séparer souffrance physique et péché. Ce qui arrive à cet homme depuis sa naissance n’a rien à voir avec le péché. Il y a des hommes et des femmes qui naissent avec un handicap : et ce n’est pas une punition de Dieu pour un péché jamais avoué. Ce n’est donc pas une raison de les exclure davantage. Et Jésus va profiter de ce handicap pour poser un geste de salut et nous donner un enseignement.



Le geste de salut, c’est de faire voir cet homme. Un peu de salive, un peu de terre, et Jésus obtient de la boue qu’il applique sur les yeux du mendiant ; ajoutez-y un ordre de Jésus à l’aveugle : va te laver à la piscine de Siloé !, et un bain plus tard, notre homme voit ! Et c’est là que tout s’emballe ! Ceux qui l’ont ignoré jusqu’à présent, ceux qui l’avaient exclu, l’obligeant à mendier, vont réagir, s’interroger et se révéler plus aveugle que notre aveugle guéri. Voilà notre aveugle sans doute bien embarrassé. Il est sommé de s’expliquer, d’expliquer l’inexplicable : comment se fait-il que tu voies ? Et il a beau expliquer, personne ne l’écoute vraiment, personne ne veut vraiment croire au miracle ! On interroge père et mère, on réinterroge l’aveugle guéri, mais personne ne veut voir que Dieu a peut-être parlé, que Dieu est peut-être intervenu en faveur de cet homme. Et le voilà expulsé encore ! Comprend-t-il ce qui se passe ? Il y a une chose que je sais : j’étais aveugle, et maintenant je vois. Pas besoin de discours théologique sur qui est celui qui lui a rendu la vue ; pas besoin de grande explication sur le péché. Il y avait avant : il était aveugle ; il y a un après : il voit. Entre ces deux moments, une rencontre : celle de Jésus, et un geste. L’homme n’a besoin de rien de plus pour croire et se prosterner devant Jésus. Jésus est venu à lui, notre homme l’a laissé faire, il lui a obéit et maintenant, il est guéri. Il n’a besoin de rien de plus pour son bonheur.



L’enseignement que Jésus donne, c’est qu’il est la lumière du monde, il est celui qui permet aux hommes d’y voir clair. Celui qui vient à Jésus devient capable de vivre en fils de lumière : il ne craint plus la nuit. Paul, dans la deuxième lecture précisait les fruits de la lumière : bonté, justice et vérité, ce qui est capable de plaire au Seigneur. Pour faire bref, celui qui vient à Jésus refuse le Mal, sous toutes ses formes. C’est bien le sens de la profession de foi baptismale, reprise heureusement au cœur de la nuit pascale. Avec Jésus, mort et ressuscité pour nous, nous voulons (et nous pouvons) rejeter le péché, rejeter ce qui conduit au Mal, rejeter Satan qui est l’auteur du péché. Nous pouvons choisir celui qui éclaire nos ténèbres et nous fait venir à sa lumière, non pour nous condamner, mais pour nous sauver, nous partager sa vie.



Ce que vit cet homme, nous pouvons le vivre à notre tour. Nous y voyons peut-être plus ou moins clair dans notre vie, mais nous pouvons tous être aveuglés, plongés dans les ténèbres du péché au point de ne plus rien voir, même avec les yeux grands ouverts. Lorsque le péché nous coupe de Dieu, lorsque le péché nous éloigne des autres, nous pouvons toujours encore compter sur la présence de Jésus. Il aura un geste, il aura une parole pour nous et nous y verrons clair à nouveau. Ce geste, cette parole, sont le geste et la parole du pardon. Lorsque nous rencontrons un prêtre pour célébrer la réconciliation et la pénitence, nous venons vers Jésus pour qu’il fasse la lumière sur notre existence. Nous redisons ainsi notre désir de vivre dans la lumière de Dieu, en fils de lumière, selon le mot de Paul. Cela suppose de regarder notre vie honnêtement, de la confronter à la parole de ce Dieu qui nous sauve et laisser Dieu agir en nous. Comme le dit encore Paul aux chrétiens d’Ephèse : démasquez les activités des ténèbres ! C’est bien ce que nous faisons lorsque nous faisons notre examen de conscience, qui est aussi examen de confiance en Dieu. Ayant fait la vérité sur notre vie, nous pourrons revenir à Dieu pour lui demander son pardon. Pour choisir à nouveau le Christ, pour avancer et progresser dans notre vie avec lui, nous avons besoin d’entendre Dieu nous dire : Je te pardonne. Refuser cette démarche, croire que nous pouvons nous en dispenser, revient à nous enfoncer encore davantage dans nos ténèbres : du moment que vous dites : nous voyons !, votre péché demeure, avertit Jésus.



Il nous reste encore un peu de temps avant les fêtes de Pâques pour laisser le Christ et sa Parole éclairer notre vie. Il nous reste encore un peu de temps pour venir vers Dieu et reconnaître que nous sommes pécheurs et que nous avons besoin de son pardon. L’Eglise nous demande de le faire personnellement, dans une rencontre avec un prêtre, au moins une fois par an. Laissez-vous donc illuminer par le Christ, laissez-vous pardonner par Dieu, laissez-vous aimer. Tout simplement. Amen.




(Dessin de Jean-Yves DECOTTIGNIES, in Mille Dimanches et fêtes, Année A, éditions Les presses d'Ile de France)

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