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vendredi 15 juillet 2011

16ème dimanche ordinaire A - 17 juillet 2011

Nous ne savons pas prier comme il faut !




C’est un très court passage de la lettre aux Romains que nous avons entendu en deuxième lecture. A peine trois phrases. Et pourtant quelle densité, quelle richesse dans ces mots. Quel chemin de vie spirituel aussi.

Au départ, un constat : nous ne savons pas prier comme il faut. J’aurais presque envie de demander : est-ce grave, docteur ? Combien d’hommes et de femmes, pourtant baptisés, s’inquiètent-ils de la qualité de leur prière ? Et puis d’abord, est-ce bien nécessaire de s’interroger à ce sujet alors qu’il y a tant d’autres urgences dans l’Eglise ? Commençons par remplir nos églises de jeunes et nous aurons bien le temps alors de parler de la prière ! Ou luttons tous d’abord contre la pauvreté, les injustices et ensuite nous pourrons parler de la prière. Quelle drôle de manière de voir les choses ! Quelle méconnaissance de la force de la prière ! Il n’est pas surprenant que l’homme ne sache pas prier comme il faut s’il sous-estime à ce point la puissance de cet exercice spirituel. Nous ne savons pas prier comme il faut d’abord parce que nous plaçons toujours la prière après tout le reste, lorsqu’il reste du temps et de l’envie. Nous ne savons pas prier comme il faut parce que nous croyons toujours qu’elle est un exercice à accomplir alors qu’elle est d’abord une présence à assurer. Nous ne savons pas prier comme il faut parce que nous voulons maîtriser notre vie spirituelle alors qu’il s’agit au contraire d’abord de se laisser faire, de se laisser guider, de se laisser prendre dans une relation d’amour qui nous dépasse et nous dépassera, heureusement, toujours. Nous ne savons pas prier comme il faut parce que nous sommes marqués encore par le péché, notre capacité à refuser l’œuvre de Dieu en nous.

Après le constat, le remède : l’Esprit vient au secours de notre faiblesse. Je ne suis pas seul dans cette difficulté. Si je fais le constat que je ne sais pas prier comme il faut, deux solutions se présentent à moi. La première est sans doute la plus facile : ce que je ne sais faire, je ne le fais pas. En clair, j’arrête ! Plutôt que de continuer de mal faire, de mal prier, ne faisons plus rien, ne prions plus. Confortable, simple et efficace. La deuxième solution, et vous l’aurez compris, c’est la solution préconisée par Paul, consiste à laisser l’Esprit Saint agir en nous. Paul s’adresse à des baptisés ; Paul s’adresse à nous qui sommes disciples du Christ, qui avons reçu la grâce de l’Esprit Saint au moment de notre baptême. Ce n’est pas rien ça ! Nous n’avons pas reçu l’Esprit parce que ça fait joli. Nous avons reçu l’Esprit Saint pour qu’il agisse en nous, pour qu’il nous mène vers le Père en nous faisant comprendre l’œuvre du Fils. Nous avons reçu l’Esprit Saint comme la certitude de la présence de Dieu au cœur même de notre existence. Nous avons reçu l’Esprit Saint pour lutter justement contre toutes nos faiblesses, pour lutter avec lui contre le Mal, le péché, pour vaincre grâce à lui tous les obstacles qui nous retiennent loin de Dieu. Oui, Paul a raison de le dire : l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, de toutes nos faiblesses. Il est celui qui prie en nous, celui qui nous permet de trouver les mots qui toucheront le cœur de Dieu. C’est l’Esprit Saint qui nous fait appeler Dieu : Notre Père. C’est l’Esprit qui oriente notre cœur et notre vie vers Dieu. Ce que nous ne savons pas dire à Dieu, l’Esprit le dit pour nous. Pour notre survie spirituelle, il est plus que temps de laisser l’Esprit agir en nous. La crise que semble traverser l’Eglise ne sera pas résolue par des remèdes pastoraux, mais par l’agir de l’Esprit Saint. Tant que nous croirons que c’est par nos propres forces, par nos propres idées, par nos propres expérimentations que nous pourrons sauver l’Eglise, nous serons perdus, inefficaces. Lorsque nous aurons retrouvé le chemin de la prière sous la conduite de l’Esprit Saint, toutes nos difficultés se dissiperont. Comment pouvons-nous avoir cette certitude ?

Laissons encore la parole à Paul : Dieu, qui voit le fond des cœurs, connaît les intentions de l’Esprit : il sait qu’en intervenant pour les fidèles, l’Esprit veut ce que Dieu veut. Tout est dit. Le chemin du salut est là. Le chemin de la sainteté est tracé : vouloir ce que Dieu veut, voilà bien l’unique chose à désirer. Vouloir ce que Dieu veut, ne faire plus qu’un avec lui, voilà l’ultime, la seule raison de laisser l’Esprit Saint agir en nous. C’est ce que chaque baptisé est appelé à vivre. Par notre baptême, nous sommes devenus comme Christ, pour vivre comme lui, entièrement donnés à Dieu et aux autres. Dieu n’a pas besoin de notre prière, comme le chantera la préface tout à l’heure, mais si nous voulons ce que Dieu veut, si notre désir est de ne faire qu’un avec lui, alors nous lui chanterons honneur et gloire, car nous reconnaîtrons ainsi que notre bonheur est en lui. Si notre désir est d’être authentiquement disciples du Christ, nous laisserons l’Esprit Saint faire œuvre de salut en nous, nous le laisserons transformer nos pauvres vies, transformer nos pauvres mots, pour en faire des vies dignes de Dieu, pour en faire des mots agréables à Dieu. Alors nos prières seront exaucées, alors nos vies seront transformées et nous parviendrons avec certitude au Royaume où Dieu nous attend, parce que l’Esprit Saint nous aura transformés au plus profond de nous. Il aura révélé en nous ce que nous sommes : fils et filles de Dieu, appelés à vivre pour toujours avec lui.

Rassemblés pour écouter Dieu lui-même nous inviter à la conversion, rassemblés pour recevoir de lui le pain de l’eucharistie, laissons l’Esprit Saint remplir sa mission : et nos pauvres offrandes deviendront Corps et Sang du Christ, nos pauvres mots deviendront louange du Dieu véritable. En accueillant en nous le sacrement de l’Eucharistie, demandons au Christ de renouveler en nous la force de son Esprit et nous deviendrons davantage ce que nous aurons reçu : le Corps vivant du Christ. Amen.


(Image de Coolus, Blog du lapin bleu)

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