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vendredi 8 juillet 2011

15ème dimanche ordinaire A - 10 juillet 2011

De l'art de semer...


Voici que le semeur est sorti pour semer… Cette parabole, qui ne la connaît pas ? Et qui ne sait pas que c’est à l’occasion de cette parabole que Jésus nous en donne l’interprétation autorisée. Il en fait en quelque sorte l’homélie lui-même : la Parole vivante de Dieu, Jésus, donne le message et l’explique. Ceci nous permet d’aborder aujourd’hui la question importante du statut que nous accordons à cette parole. Pour faire court, c’est quoi la Bible pour nous ?

Pour beaucoup de nos contemporains, la bible n’est qu’un beau livre à classer au rayon des belles phrases ou des belles idées qui auraient pu enrichir l’humanité. Pour certains, la Bible trouve donc sa place légitime dans nos bibliothèques à côté des grands auteurs, des grands philosophes. De belles pages pouvant élever l’humanité. A relire la parabole de ce dimanche, nous pourrions aussi la classer au rayon « jardinerie » pour cette page ; si elle n’est lue que d’un point de vue humain, elle nous donne un traité du « bien ensemencer son jardin ». Vous savez désormais qu’il ne sert à rien d’ensemencer dans les pierres, ni dans les ronces, ni au bord du chemin. Ce qu’il vous faut, pour réussir un jardin, c’est une bonne terre. Sans le regard de la foi, notre parabole se transforme en leçon de chose pour jardinier du dimanche.

Mais voilà, Jésus lui-même donne l’explication de son histoire lorsqu’il est interrogé par les disciples sur le pourquoi des paraboles. Il parle en parabole parce que ses auditeurs regardent sans regarder, écoutent sans écouter et sans comprendre. Pour eux, cette parabole n’est finalement qu’une leçon de jardinerie, et Jésus est le premier à le regretter. Ils ne comprennent pas la Parole de Dieu, ou ne veulent pas la comprendre. Ils en restent aux belles paroles d’un maître quelconque. S’ils prenaient cette parole au sérieux, ils se convertiraient ! Dur jugement sur l’humanité, sur nous-mêmes !

Mais pour celui qui croit, cette parole prend tout son sens dès qu’il l’entend. Il est en mesure de comprendre que le Christ est le semeur, que la semence est la Parole de Dieu, largement répandue, et les diverses terres, les diverses réactions de l’humanité face à cette Parole.

Il y a eu, il y a et il y aura toujours des hommes et des femmes pour accueillir la Parole au bord du chemin, c’est-à-dire sans rien y comprendre. Elle ne les intéresse pas : les oiseaux peuvent bien venir la picorer. Ils l’entendent à l’une ou l’autre occasion de leur vie, mais elle ne les touche pas. C’est tout.

Il y a eu, il y a et il y aura toujours des hommes et des femmes pour accueillir la Parole dans un terrain pierreux. Ils sont plutôt heureux de l’accueillir sur le moment ; mais elle n’a pas de place pour grandir et se développer. C’était passager. Sitôt entendue, presque aussitôt oubliée. Si en plus ils traversent un moment difficile dans leur vie, ou que l’Eglise est attaquée, calomniée, ils s’en éloignent aussitôt pour ne pas être identifiés à ceux-là. Un peu comme Simon-Pierre au soir du procès de Jésus : je ne connais pas cet homme ! Qui n’a jamais dit, dans un moment de doute ou de difficulté : Mais qu’ai-je fais au bon Dieu pour mériter cela ?

Il y a eu, il y a et il y aura toujours des hommes et des femmes pour accueillir la Parole dans un sol plein de ronces. Ils accueillent la Parole mais il y a trop de choses dans leur vie. Pas le temps pour la laisser grandir, pour l’étudier, pour la comprendre. Ils ont un goût de croyants pas pratiquants. N’est-ce pas, on irait bien à l’église, mais on n’a pas le temps. Et le jour où on veut y aller voilà qu’il pleut (on ne va pas sortir par ce temps, on sera tout trempé), ou qu’il neige (on ne va quand même pas risquer un accident juste à cause d’une messe), ou qu’il fait trop beau (il fait vraiment trop chaud aujourd’hui ; on ne peut pas sortir par cette canicule, même pour aller à la messe). Et voilà encore un dimanche où la Parole de Dieu n’est pas entendue, méditée, accueillie. On ira la prochaine fois. C’est sûr, si la météo le permet !

Il y a eu, il y a et il y aura toujours des hommes et des femmes pour accueillir cette parole dans la bonne terre. Des hommes et des femmes pour qui cette Parole est vitale au point qu’ils calquent toute leur existence sur elle. Et c’est heureux ! Cela prouve que cette Parole peut quelque chose pour nous : elle peut accomplir sa mission selon le mot du prophète Isaïe. Elle peut changer le cœur des hommes et donc changer le monde.

Il y a eu, il y a et il y aura toujours en chacun de nous ce mélange de terre. Selon les étapes de notre vie, nous serons bord du chemin, sol pierreux, sol envahi de ronces ou bonne terre. Cela nous évitera de nous classer entre nous : celle-là, bord du chemin ; celui-là, sol pierreux ; ceux-là, pleins de ronces. Et bonne terre : ben voyons… moi, bien sûr ! Tant qu’à faire, autant être du bon côté. A chacun de nous de regarder sa propre vie et son rapport à cette Parole que Dieu donne. Et profitons de la leçon du « bien ensemencer » donnée par Jésus pour observer de quoi est faite notre terre aujourd’hui. Si nous n’y voyons que oiseaux qui picorent, pierres qui encombrent ou ronces qui étouffent, ne désespérons pas. En décidant de prendre cette parole au sérieux, nous pouvons nettoyer notre terre, la rendre perméable à la Parole et son grain pourra y mûrir et grandir, pour notre salut et pour la gloire de Dieu. Il n’est jamais trop tard : les pierres se dégagent, les ronces peuvent être arrachées, les oiseaux effrayés. Il ne tient qu’à nous d’être de la bonne terre que Dieu lui-même pourra ensemencer. Amen.




(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)

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