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samedi 18 novembre 2017

33ème dimanche ordinaire A - 19 novembre 2017

Faisons fructifier la confiance que Dieu nous porte !





Souvenez-vous : dimanche dernier, Jésus commençait un enseignement en parabole sur le retour du Christ dans sa gloire. La parabole des vierges prévoyantes et des vierges insensées nous invitait à nous préparer à la joie des noces de l’homme avec Dieu. Aujourd’hui, Jésus raconte la parabole des serviteurs à qui un maître confie ses biens, à chacun selon ses capacités. Nous aurions tort de l’entendre comme une parabole à contenu moralisateur. Elle ne nous parle d’abord de nous ; elle ne nous parle pas davantage des bons et des méchants ; elle nous parle d’abord de Dieu et de la confiance qu’il nous porte. C’est lui qui est au cœur de la parabole ; lui et son œuvre d’amour pour nous ; lui et sa confiance inébranlable en l’homme. Vous ne me croyez pas ? Relisons-la ensemble alors. 
 
C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. Tout commence là. La première parole sur Dieu se trouve dans cette simple phrase : Dieu confie quelque chose à l’homme. Il ne donne pas, il confie. Il fait confiance à l’homme dans la gestion de ce qu’il partage. Et il ne partage pas à moitié ; il ne confie pas la part qu’il ne peut pas emmener en voyage ; il confie ses biens, entendons tous ses biens. Quel homme, aurais-je envie de dire ! Quelle confiance ! Les hommes ont-ils jamais vu Dieu confier ainsi tous ses biens aux hommes ? Si vous relisez le livre de la Genèse, vous verrez que dès le commencement, dès la création, Dieu confie tout aux hommes. Sa confiance n’est pas d’hier, elle est de toujours et pour toujours. Et malgré le péché qui ronge le cœur de l’homme, malgré les nombreuses infidélités des hommes à la parole de Dieu, Dieu ne reprend pas sa confiance ; toujours et encore, il nous confie ses biens… et il part. Il ne se retire pas pour nous laisser seul ; il ne s’en va pas en nous abandonnant ; les biens qu’il nous confie, c’est un peu de lui qu’il nous laisse. Mais il part pour que nous puissions exercer la confiance qu’il nous fait ; il part pour que nous puissions user de ces biens. Comme il ne nous les donne pas mais nous les confie, nous pouvons bien supposer qu’un jour il faudra rendre, un jour le voyage prendra fin ; un jour, Dieu reviendra.  Mais n’allons pas trop vite ; voyons comment il distribue ses biens. 
 
A l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. J’entends déjà les esprits grincheux qui diront que Dieu ne respecte pas la sacro-sainte égalité républicaine. Je vois déjà les syndicalistes se lever et protester : le Dieu des riches, cela suffit ! Comme ils se trompent ceux qui penseraient ainsi ! Dieu ne fait pas des riches et des pauvres lorsqu’il confie ses biens ; au contraire, Dieu respecte chacun dans ce qu’il est, il respecte chacun dans ce qu’il est capable de faire. Il confie ses biens selon les capacités de chacun. Autrement dit, il ne nous demande rien d’impossible ; il nous connaît, il sait ce qu’il peut nous demander, il sait nos capacités et nos limites. Ce qu’il nous demande, il sait que nous pourrons l’accomplir. Dieu ne veut pas le malheur de l’homme, mais son bonheur. Dieu ne veut pas que l’homme échoue, mais qu’il réussisse ! Il est l’ami parfait. Sa confiance en nous est réelle ; pas de piège dans ses actes ! Il nous fait confiance au moment de son départ en connaissant bien nos capacités ; nous pourrons lui faire confiance au retour, connaissant désormais sa justice. La fin de l’histoire ne peut dès lors pas être une surprise, à moins de ne rien comprendre à Dieu. 
 
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Il fallait s’y attendre, nous l’avons déjà évoqué. Le maître n’était parti que pour un voyage. Quand il revient, c’est aux serviteurs de rendre les biens, c’est aux serviteurs de rendre le fruit de la confiance qui leur a été faite. L’histoire est bien connue : ceux qui ont reçu cinq et deux talents en rendent autant qu’il leur a été confié. Le choix du maître se révèle judicieux ; ce n’est pas tant ses talents qu’il a bien placés, mais sa confiance. Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup : entre dans la joie de ton seigneur. Quand la confiance est réciproque, les fruits sont nombreux ; ils se multiplient. Car c’est bien de confiance dont il s’agit. Voyez et surtout entendez bien le dernier serviteur : Seigneur, je savais que tu es un homme dur… j’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient. Cet homme n’a eu confiance ni en son maître, ni en lui. Il a eu peur. La peur n’apporte rien de bon, elle ne fait rien fructifier si ce n’est elle-même. La peur engendre plus de peur. La peur engendre la défiance. La peur engendre la paresse. La peur engendre le mal. Ce n’est pas le maître qui juge le dernier serviteur puisqu’il s’est déjà jugé lui-même. Le maître reprend le raisonnement de ce serviteur et en applique toutes les conséquences, aussi rudes soient-elles. Personne ne peut avoir peur de Dieu, se faire de lui un portait sévère et attendre en retour sa miséricorde. Il est jugé par le maître tel qu’il se le représentait ; il ne peut pas être surpris de ce jugement. Il n’y aura pas de surprise au jour du jugement. Ecoutons encore le maître. A celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quand le Christ reviendra, il constatera ce qui a toujours été. Il constatera la confiance que nous aurons eu ou pas ; il ne l’inventera pas au dernier moment. Tu as eu confiance en moi pendant ton passage sur terre ; tu auras ma confiance pour toute éternité. Tu n’as pas eu confiance en moi durant ton passage sur terre ; tu ne pourras pas avoir ma confiance pour l’éternité.  Nous sommes donc les artisans du jugement qui sera prononcé sur nous ; nous sommes les artisans de notre sentence. 
 
Avec ces paraboles sur le royaume de Dieu, Jésus nous enseigne et nous avertit. Nous ne pourrons pas dire : ah, si j’avais su… Apprenons de Jésus qui est Dieu. Apprenons de Jésus la confiance que Dieu a placé en nous. Apprenons de Jésus à placer notre confiance en Dieu, pas pour plus tard, mais dès maintenant, dans l’ordinaire de notre vie, dans ses difficultés comme dans ses joies. Ainsi nous aussi nous entendrons le Christ nous dire au moment de son retour : Entre dans la joie de ton Seigneur. Amen.









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