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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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samedi 25 novembre 2017

Fête du Christ, Roi de l'univers A - 26 novembre 2017

Un dernier dimanche pour nous stimuler !






La parabole des vierges sages et des vierges insensées, la parabole du maître qui part en voyage et qui confie ses biens à ses serviteurs le temps de son absence : nous sentions bien, ces deux derniers dimanches, que notre foi avait un sens et que notre espérance n’était pas vaine : le Christ, qui s’en était retourné chez son Père au moment de l’Ascension ; le Christ, qui avait promis à ses disciples son retour ; le Christ donc reviendrait un jour. Et nous contemplerons sa gloire pour toute éternité… du moins si nous sommes appelés dans son Royaume. Car les deux paraboles citées nous faisaient bien comprendre qu’il y aurait un tri et que tous n’entreront pas dans la salle du banquet, que certains se retrouveraient dehors, dans les ténèbres, là où il y aura des pleurs et des grincements de dents. L’évangile de la fête du Christ, Roi de l’univers, nous avertit une ultime fois : nous n’irons pas tous au Paradis… 
 
Sans doute aurions-nous aimé un évangile plus conciliant en cette fin d’année liturgique, un évangile plus joyeux, plus dynamique, davantage capable de mobiliser nos énergies. Eh bien, c’est exactement ce que nous avons avec cette parabole que nous devons lire en entier. Il n’est pas laissé la possibilité d’une lecture brève, qui s’arrêterait après la parole du Christ adressée à celles et ceux qui connaîtront le bonheur sans fin. Nous devons entendre, en ce dernier dimanche de l’année liturgique, ce qui adviendra quand le Christ reviendra. Ce qui adviendra, c’est un jugement auquel tous les hommes sont soumis, et pas seulement ceux qui auront cru au Christ. Toutes les nations seront rassemblées devant lui, dit Jésus à ses disciples. Le jugement concerne tous les hommes ; et parce qu’il concerne tous les hommes, il ne peut pas seulement reposer sur la connaissance du petit catéchisme ; parce que le jugement concerne tous les hommes, il ne peut pas reposer seulement sur le nombre de fonds de culotte que nous aurons usé sur les bancs d’une église durant notre vie ici-bas. Le critère du jugement sera le même pour tous ; il mettra à égalité les croyants au Christ et les non-croyants au Christ. Ce critère sera l’amour que nous aurons su vivre et partager avec tous, ou du moins avec tous ceux qui auront croisé notre vie. J’avais faim, j’avais soif, j’étais un étranger, j’étais nu, j’étais malade, j’étais en prison… Voilà les situations que le Christ glorieux mettra en avant. Elles concernent les grandes souffrances des hommes et les besoins les plus vitaux des hommes : la nourriture et la boisson pour vivre, l’accueil de l’autre différent, la protection de celui qui n’a rien, ainsi que l’attention et l’amitié envers ceux qui sont isolés du fait de la maladie ou des circonstances de la vie. Elles nous rappellent ce à quoi chaque homme a droit pour vivre dans la dignité, même s’il est temporairement écarté de la communauté des hommes. Nul ne devrait mourir de faim ou de soif, nul ne devrait mourir de froid ou brûlé par le soleil par manque de vêtement pour se protéger, nul ne devrait mourir dans la rue parce qu’étranger dans le pays où il réside, nul ne devrait mourir seul parce que malade ou en prison. L’homme a une dignité que rien ne saurait lui enlever : la dignité des fils et des filles de Dieu. Comment protégeons-nous cette dignité ? Comment la valorisons-nous pour chacun ? 
 
Dans le droit fil des évangiles des deux derniers dimanches, cette parabole nous redit que le salut, ce n’est pas automatique. Dans le droit fil de la parabole des vierges sages et des vierges insensées, cette parabole du jugement dernier nous rappelle qu’il nous faut nous préparer à ce jour. Dans le droit fil de la parabole du maître qui part en voyage après avoir distribué ses biens, cette parabole entendue aujourd’hui nous redit que l’absence de mal ne fait pas un bien, et que s’abstenir de faire le bien équivaut à faire mal. Il n’était pas méchant, le serviteur qui n’avait rien fait du bien confié et qui l’a rendu en l’état au retour du maître. Ils n’étaient pas forcément méchants ceux qui se sont retrouvés à la gauche du Christ dans la parabole du jugement dernier ; ils n’ont juste pas su voir en chaque homme un frère à aimer, un frère à aider. Ils n’ont juste pas su agir en humains responsables. Le grand péché contre l’Esprit Saint, seul péché non remis, c’est peut-être la cécité spirituelle qui nous empêche de reconnaître le Christ en chaque homme lorsque nous sommes croyants, la cécité du cœur qui nous empêche de reconnaître en chaque homme quelqu’un qui a besoin de nous si nous sommes justes humanistes. Ne t’étonne pas d’être laissé de côté au jour du jugement si toi-même tu laisses de côté ceux qui attendent un geste, un sourire, une attention. Comme nous le disait déjà les paraboles des derniers dimanches, nous sommes responsables de notre jugement, nous sommes les commanditaires de la sentence qui sera prononcée sur nous. Le Christ ne pourra pas rendre lumineuse la charité que nous n’aurons pas fait exister de notre vivant. Brebis ou bouc, c’est nous qui décidons, dès maintenant, dès ici-bas. 
 
Ce dernier dimanche de l’année ne veut pas nous abattre mais nous stimuler spirituellement ; il vient nous mettre en route, en action pour qu’à travers nous, les hommes connaissent une vie meilleure dès cette terre. Un peu d’amitié, un peu de respect, un peu de partage : il n’en faut pas plus pour que les hommes vivent ; il n’en faut pas plus pour que le salut promis nous ouvre les portes du Royaume. Nous ne pouvions finir mieux notre année qu’en nous redisant ce qui nous fera vivre éternellement : l’esprit du Christ largement partagé et vécu avec tous ! Amen.    


(Dessin de M. Leiterer)

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