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samedi 26 décembre 2020

Sainte Famille - 27 décembre 2020

 Le père et la mère de l'enfant s'étonnaient de ce qui était dit de lui.


(Présentation de Jésus au Temple, Source internet)


Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. Vraiment ? Comment cela est-il possible ? Enfin, ils savent tous les deux les conditions de la naissance de l’enfant. Ils ont bénéficié tous deux d’une intervention de l’ange Gabriel avant sa naissance, et ils s’étonnent encore de ce que l’on dit lui ! Ben oui, d’après l’évangile de Luc que nous venons d’entendre. Marie et Joseph arrivent encore à être étonnés par cet enfant, par ce que disent de lui ceux qui croisent sa route. Et cela, alors même qu’il n’est encore qu’un bébé. Imaginez ce que cela sera quand il sera grand ! Si le fait qu’ils s’étonnent encore peut sembler curieux, ce n’en est pas moins essentiel et nécessaire qu’ils s’étonnent, et ce pour deux raisons. 

La première raison, c’est que l’ange Gabriel, à l’annonce de la naissance de l’enfant, ne leur a pas tout dit. A Marie, il a annoncé qu’elle allait avoir un fils, qu’elle lui donnera le nom de Jésus, qu’il sera grand, appelé Fils du Très-Haut, qu’il recevra le trône de David son père, qu’il règnera pour toujours sur la maison de Jacob et que son règne n’aura pas de fin. Mais rien sur l’avenir immédiat de l’enfant, rien sur les choix qu’il posera, rien sur sa mort. De même à Joseph, il n’a été dit que les choses suivantes : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint, Joseph lui donnera le nom de Jésus (c'est-à-dire le Seigneur sauve, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Rien n’est dit sur la manière dont Jésus réalisera ce projet, rien n’est dit sur le sacrifice nécessaire pour l’accomplissement de ce projet. En fait, l’enfant leur est confié sans mode d’emploi, comme à n’importe quel parent. Quand Dieu se fait enfant, il le fait comme tous les autres et ses parents terrestres n’en savent pas beaucoup plus que les autres. Ils sont juste débarrassés de la question du sexe de l’enfant (ce sera un fils) et de la question du choix du prénom (il s’appellera Jésus). Pour tout le reste, ils apprendront sur le tas, au jour le jour, comme n’importe quelle famille. Nous voyons bien là que Dieu ne joue pas à l’enfant, il ne fait pas l’enfant, il se fait enfant, se confiant à la garde des parents qu’il a choisis. Cela nous montre aussi quelle confiance Dieu fait à l’homme quand il lui confie la réalisation de son projet de salut. Il fait de Marie et de Joseph de vrais parents, avec leurs questions, leurs doutes aussi. Ils auront à accompagner cet enfant comme n’importe quelle famille. Quand Dieu devient humain, il se confie à des humains qui le feront grandir dans son humanité. Il vivra cette humanité parfaitement au point qu’il pourra inviter les hommes à le suivre et à vivre de même pleinement leur humanité. Dieu fait comme nous, mais parfaitement, pour que nous puissions faire comme lui. Nous retrouvons le fameux « Mach’s wie Gott, werde Mensch ! ». 

La deuxième raison de l’étonnement des parents, c’est qu’ils ne se considèrent pas comme les propriétaires de l’enfant. Ils en ont reçu la garde, ils savent qu’il aura une mission à accomplir. Le reste ne dépend pas d’eux. Puisque l’ange n’a pas tout dit, ils ne savent pas tout. D’autres ont reçus des bouts de vérité au sujet de leur enfant. Ils acceptent ce fait et accueillent ces bouts de vérité qui sont autant de signe qu’ils n’ont pas rêvé leur mission. Puisque que Dieu a révélé à d’autres des choses au sujet de cet enfant, tout ce qui a été dit à Marie et à Joseph avant la naissance va donc se réaliser, bien au-delà de la seule naissance de Jésus. Et c’est bien ainsi. Marie et Joseph devront apprendre à accompagner leur enfant, comme tout parent est censé le faire. Quand l’enfant est accepté pour ce qu’il est, un être en devenir, un être qui devra faire ses propres choix, alors l’enfant peut grandir et se fortifier. Quand les adultes ne cherchent pas à s’imposer à l’enfant, ni à imposer à l’enfant leur propre vue, alors la grâce de Dieu peut être sur lui. Alors surtout il peut être ouvert à cette grâce et se laisser guider par elle. Même après la parole mystérieuse du vieux Syméon sur l’avenir de l’enfant, Marie n’emballe pas Jésus dans du papier de soie pour le protéger. Nous ne savons pas grand-chose d’autre sur l’éducation reçu par Jésus, mais nous pouvons déduire de sa vie qu’il aura appris auprès de ses parents comment vivre quand on est membre du peuple que Dieu s’est choisi. Joseph lui aura sans doute appris à être juste devant Dieu et devant les hommes, comme il l’était lui-même ; Marie lui aura appris à accueillir les grâces que Dieu accorde comme elle-même avait accueilli la grâce d’être choisi pour être la mère de Jésus. Marie et Joseph auront donné à Jésus le meilleur d’eux pour qu’il puisse donner un jour le meilleur de lui. 

En célébrant cette fête de la Sainte Famille, nous reconnaissons nous aussi que nous ne savons pas tout de Jésus et que nous devons nous-aussi nous laisser surprendre toujours et encore sur ce que les hommes disent à son sujet. Nous devons accueillir Jésus dans notre vie, reconnaître en lui le salut que Dieu prépare et nous laisser éclairer de sa lumière. Avec Syméon et Anne, puissions-nous bénir Dieu à cause de Jésus ; avec Marie et Joseph, puissions-nous rentrer chez nous avec Jésus, confiant en l’avenir ; avec Jésus, laissons la grâce de Dieu reposer sur nous et nous pourrons à notre tour accomplir ce que Dieu attend de nous. Amen.   

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