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dimanche 17 avril 2022

Saint Jour de Pâques - 17 avril 2022

 Faire route avec les disciples pour croire à l'impossible.




            Les mauvaises langues affirment que la nouvelle de la résurrection de Jésus a d’abord été confiée aux femmes, parce qu’ainsi Dieu aurait la certitude que la nouvelle se répandrait très vite. Les mauvaises langues ont tort de le croire ; il suffit de constater l’entêtement des disciples mâles à systématiquement vérifier les dires des femmes pour s’en convaincre.

            Que ce soit dans l’évangile entendu cette nuit, dans lequel Luc nous disait que les Apôtres jugeaient délirants ces propos, ou dans l’évangile de ce matin où deux disciples, et pas des moindres, vont vérifier ce qui leur a été annoncé (On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé), force est de constater que les hommes ont du mal à croire ce que disent les femmes. Je préviens d’emblée : je n’ai aucune explication à ce phénomène ; je constate, c’est tout. Je reconnais que, la résurrection de Jésus étant une première mondiale, la probabilité pour quiconque en parlerait d’être cru immédiatement et sans délai, est plutôt mince. D’ailleurs Marie Madeleine ne parle pas vraiment de la résurrection ; elle dit juste ce qu’elle a vu ou cru voir : un tombeau vide, et elle rajoute à cela son désarroi de ne pas pouvoir se recueillir devant le corps de Jésus. Personne n’a jamais fait ce qu’a fait Jésus ; personne n’a jamais vaincu la mort avant lui. Marie Madeleine ne peut pas vraiment comprendre, et les disciples peuvent ne pas être simplement crédules. Puisque les choses sont ce qu’elles sont, faisons donc route avec ces deux disciples et essayons de croire à l’impossible.

         Je ne m’attarderai pas sur le fait que le plus jeune court plus vite que le plus vieux. Ce qui m’intéresse, c’est la réaction de chacun devant le même tableau. Le plus jeune, arrivé le premier, n’entre pas, mais en se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat. C’est une constatation ; pour l’instant, il n’en tire aucune conclusion. Arrive le second, Pierre, qui lui entre dans le tombeau. Il ne reste pas sur le seuil du mystère ; il y entre et aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. Ce qui est surprenant, c’est que cet ordre, dans le désordre que constitue l’absence de cadavre, ne le gêne pas. Il ne sait pas quoi en faire, mais cela ne le perturbe pas plus que cela. Vous croyez vraiment que des voleurs de cadavres auraient pris le temps de tout bien ranger ? Il n’y a aucun indice d’un quelconque acte violent ou malveillant. C’est comme si la chambre n’avait jamais servi ! C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Qu’est-ce qui a changé ? Pourquoi lui voit et croit ce que Pierre voit aussi, mais qu’il ne croit pas ?

Je serai tenté de dire que Pierre est allé trop vite, comme à son habitude. A regarder Pierre de près dans les évangiles, il est toujours celui qui agit trop vite (souvenez-vous de l’oreille de ce pauvre Malcus) ou qui parle trop vite, sans réfléchir (souvenez-vous de l’indignation de Pierre quand Jésus annonce sa mort pour la première fois, ou sa réaction quand Jésus a lavé les pieds de ses disciples). Pierre est entré tout de suite dans le mystère du tombeau vide et il n’a vu que ce que tout un chacun aurait vu en pareille circonstance. L’autre disciple, s’était d’abord penché, sans entrer. Et il a vu ce que Pierre a vu. Mais quand il est enfin entré dans le mystère du tombeau vide, il n’était plus pris par ce qui était donné à voir ; il a pu entrer dans la profondeur de ce mystère ; il a pu comprendre, relier entre eux les signes vus (les linges bien rangés) et les paroles jadis entendues (les annonces de sa mort par Jésus lui-même, trois fois de son vivant) et le contenu des Ecritures (il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts). Pierre est rapide à entrer dans le mystère, mais ce faisant, sa vitesse le handicape ; il ne peut pas dépasser les constatations faites. L’autre disciple, bien que courant plus vite, nous donne une leçon sur les bienfaits de la lenteur : d’abord il se penche, puis il voit les linges, et enfin il entre dans le mystère et il croit.

La foi en la résurrection est un travail de maturation. Il ne faut pas aller trop vite. Pierre entre dans le mystère tout de go, il voit des signes (les linges pliés) qui deviennent sa préoccupation principale, ce qui le rend incapable de les comprendre. L’autre voit les signes (les mêmes linges) en se penchant, puis dans un second temps, il entre dans le mystère. Il peut croire, parce qu’il n’est plus préoccupé par ce qu’il voit de ses yeux de chair. Il peut voir maintenant avec les yeux de l’intelligence, avec les yeux de la foi. L’impossible devient possible. Le corps n’est plus là, non parce qu’il aurait été déplacé voire volé ; le corps n’est plus là parce que celui qui était mort est vivant, aussi incroyable que cela paraisse. Ce qui était annoncé dans les Ecritures est vérité. Ce que Jésus avait annoncé de son vivant est réalité. La mort a été vaincue. Jésus est bien vivant. Et ce qui compte, ce n’est pas comment cela s’est fait ; ce qui compte, c’est que cela est. Point. Avec Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, entrons dans le mystère et croyons désormais que le Christ est ressuscité, alléluia ! Qu’il est vraiment ressuscité, alléluia ! Le reste n’est que littérature. Amen.

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