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samedi 16 avril 2022

Vigiles de Pâques - 16 avril 2022

 Faire route avec les femmes pour annoncer la Bonne Nouvelle.




(Arcabas, Les femmes au tombeau)



        Chaque année, au cours de cette grande nuit, nous est donnée à entendre cette page d’Evangile des femmes se rendant au tombeau à la pointe de l’aurore. Nous venons d’entendre la version de Luc. Ce sont ces femmes qu’il nous faut suivre ce soir pour comprendre et annoncer à notre tour cette grande nouvelle du tombeau vide. Oublions un instant que nous connaissons toute l’histoire, et marchons avec elles pour mieux comprendre ce qui leur arrive. 

            Nous avions laissé ces femmes au pied de la croix. Il ne fait pas de doute pour moi que ce sont les seules femmes du groupe proche des Apôtres à avoir eu ainsi l’idée de se lever de bonne heure pour entourer des soins funéraires prévus le corps mort de Jésus. Elles étaient quelques-unes avec Marie et Jean si l’on en croit Jean dont nous avons entendu hier le récit de la Passion. Elles étaient là jusqu’au bout ; elles ont vu l’emplacement du tombeau. Bien que Jean nous rapporte que Joseph d’Arimathie et Nicodème avaient déjà accompli tous les rites selon la coutume juive d’ensevelir les morts, ces femmes viennent renouveler l’opération. Je pense que cela est d’abord un geste pour elles, pour leur permettre de faire le deuil de leur ami. Elles n’en ont guère eu le temps au soir de sa mort à cause de la préparation de la Pâque juive. Imaginez-vous au milieu de ces femmes, entrez avec elles dans le tombeau de Jésus et voyez avec elles que le corps de Jésus n’est plus là. Il ne fait nul doute que vous serez aussi désemparés qu’elles. De même que vous serez craintifs avec elles lorsqu’apparaissent deux hommes en habit éblouissant. Avec elles, vous ferez un effort de mémoire pour vous souvenir de ce que Jésus avait dit, quand il avait annoncé sa passion. Ces paroles que personne n’avait bien comprises au moment où elles avaient été prononcées pour la première fois, je doute qu’elles soient plus compréhensibles maintenant, dans ce tombeau vide. Mais l’absence du corps et le témoignage de ces deux hommes donnent du poids et un contenu à ces mots. Remarquez la subtilité de Dieu qui envoie deux messagers et non pas un seul. A deux, le témoignage gagne en force et en véracité. Un témoin unique est un témoin nul, selon l’ancien adage latin. 

Mais on en fait quoi de ces deux témoins, de ce tombeau vide et de ces paroles curieuses : Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité. Remarquez que « vivant » n’est pas un adjectif ici ; Vivant est désormais le nouveau nom de Jésus. Il n’est pas simplement vivant comme vous et moi, il est LE VIVANT. Nous voici renvoyés à une autre parole de Jésus. N’a-t-il pas dit un jour : Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ? Encore une phrase que nous avions du mal à comprendre et qui prend sens maintenant, dans ce tombeau vide. La mort n’a pas pu garder en ces liens le Seigneur de la Vie. Ce qui semblait être la victoire de la mort au soir du vendredi lorsque Jésus, mort, fut mis au tombeau, est pour toujours sa défaite totale. Il était mort, c’est vrai, mais pour combattre la mort sur son propre terrain et vaincre d’elle. Il était mort, c’est vrai, mais pour nous offrir une vie sans fin, une vie marquée du sceau de l’éternité, à l’image de la vie même de Dieu. Il était mort, c’est vrai, mais pour mieux nous préparer le chemin vers la Vie en plénitude, par-delà la mort. Désormais, pour tous ceux qui croient en Jésus, mort et ressuscité, la mort n’est plus le dernier mot de leur histoire. Désormais pour tous ceux qui croient en Jésus, mort et ressuscité, la tombe devient le berceau de cette nouvelle vie. 

Cela peut nous sembler délirant, comme les propos de ces femmes, rapportés aux Apôtres, leur semblaient délirants. Ils n’en sont pas moins l’expression de notre foi la plus profonde ; ils n’en sont pas moins l’expression la plus originale de notre foi, ceux qui nous distingueront toujours des autres. Ils resteront ce que nous avons de plus irréductible et de plus sûr. Il fallait que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite ; il fallait cela pour que nous ayons accès à la vie de Dieu. La mort de Jésus est notre chemin de vie. Cette lumineuse nouvelle, il nous faut l’annoncer, comme les femmes, avec le risque majeur de n’être pas crus. Mais qu’importe : c’est là le cœur de notre foi, c’est là la seule Bonne Nouvelle qu’il nous faut transmettre. Christ est ressuscité, alléluia. Il est vraiment ressuscité, alléluia !

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