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Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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dimanche 14 novembre 2010

33ème dimanche ordinaire C - 14 novembre 2010

Le Christ est toujours avec nous !


Je reconnais que les textes de ce dimanche ne sont pas simples d’approche. Ils nous parlent de la fin des temps, du retour du Christ et des signes catastrophiques qui les accompagnent. Bref, rien de réjouissant ! Ne voulant toutefois ni les contourner, ni les supprimer, permettez-moi de passer pas une médiation, celle d’une histoire que nous connaissons sans doute tous : l’histoire de la Belle et de la Bête. Je vous la rappelle en quelques mots.

C’est d’abord l’histoire d’un prince qui était très égoïste et qui avait une pierre à la place du cœur. Pour avoir refusé l’asile à une petite vieille en échange d’une rose, le voilà transformé en monstre. S’il atteint ses 21 ans sans avoir pu aimer une jeune fille et être aimé par elle en retour, il gardera son aspect bestial. Mais s’il sait aimer une jeune fille et être aimé par elle, alors le mauvais sort sera rompu et il retrouvera, avec tout son château, son aspect humain. L’attente désespérée et le poids des ans ont vite découragé notre jeune prince. Son 21ème anniversaire approche et toujours pas de jeune fille en vue. La Bête s’est résignée à vivre ainsi et son caractère n’a fait que se détériorer : il est devenu renfermé et exécrable ! C’est là qu’intervient Belle. Comme dans tous les contes, l’histoire se termine bien, le charme est rompu. Mais ce qu’il est intéressant d’observer, c’est le cheminement ‘spirituel’ de la Bête. Car au-delà de l’histoire, c’est bien lui qui nous intéresse. Ce cheminement comporte trois étapes, trois dépassements que la Bête doit opérer.

1) Elle doit d’abord dépasser ses craintes. Certes, elle n’est pas belle à voir, mais elle porte en elle la capacité d’aimer et d’être aimée ! Il lui faut avant tout dépasser ses propres peurs. Elle n’est pas si repoussante qu’elle le croit et, en faisant quelque effort, elle devient tout à fait acceptable. L’essentiel, ce n’est pas l’extérieur, l’apparence, mais ce qu’elle est réellement à l’intérieur d’elle.

2) La Bête doit apprendre à faire confiance : d’abord à elle-même, et croire qu’elle est capable de plaire. Ensuite aux autres, à Belle en particulier, qui va peu à peu aimer le regard de la Bête et se trouver bien en sa compagnie.

3) Enfin, la Bête doit réapprendre à aimer ! Elle doit réapprendre à être un homme, à éprouver des sentiments, à avoir une attitude humaine.

Cette triple conversion réussie, le miracle est possible : la Bête redevient le jeune et beau prince, libre maintenant d’aimer et de se faire aimer par Belle.

Avez-vous compris en quoi ce conte pour enfant peut nous aider à comprendre l’évangile de ce jour ? Toute la liturgie de la Parole nous invite à espérer le jour de Dieu, le jour où le sauveur viendra. L’évangile annonce maintes catastrophes qui précèderont cette venue. Les différentes catastrophes naturelles de ces dernières années, ainsi que les conflits à travers le monde nous ont peut-être donné l’impression que nous ne pouvions pas grand chose, que nous n’étions pas grand chose ! Qui ne s’est jamais découragé ? Qui n’a jamais été tenté de baisser les bras devant les atrocités du monde ? Depuis que le monde attend le Sauveur, quantité d’événements tragiques ont eu lieu, et nous attendons toujours. Combien de temps, Seigneur ?, s’interroge maintes fois le psalmiste ! L’homme de foi peut être légitimement découragé devant les délais sans cesse augmentés avant la venue du Sauveur. Mais n’avons-nous pas, dans ces moments-là, comme la Bête, à nous ouvrir à l’Amour pour faire advenir enfin ce règne de paix tant attendu ? Les catastrophes que Jésus annonce (guerres, soulèvements, persécutions, famines et épidémies) sont la conséquence d’une humanité égoïste, d’une humanité au cœur de pierre, d’une humanité devenue un loup pour l’homme !

De même que la Bête a connu une vie nouvelle et plus belle après l’ouverture de son cœur à l’amour, de même nous aussi, nous pourrons connaître une vie autre si nous persévérons à la suite du Christ, malgré tous les faux prophètes qui veulent nous entraîner ailleurs. Pour nous aussi, une vie autre est possible si nous savons faire confiance à celui qui vient nous dire : malgré les événements, pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est votre persévérance qui vous obtiendra la vie. Une vie meilleure est possible si nous croyons que le Christ est toujours avec nous. Cela signifie que Dieu veille sur l’homme, que l’homme a du prix aux yeux de Dieu. Rien ne saurait arriver de fatal à celui qui sait faire confiance.

Face aux événements du monde, nous pourrions alors entrer dans un endormissement certain, ne réagissant plus puisque de toute manière il a peu à faire face aux lames de fond de l’histoire. Et pourtant, notre indifférence face aux événements serait le pire ennemi de notre foi. Une journée finie, c’est un monde qui finit. Il nous faut vivre chaque jour comme le premier jour d’un amour toujours renouvelé, et comme le dernier jour d’une existence qui peut nous être enlevée. Alors se poseront à nous les vraies questions : qu’est-ce qui compte le plus pour toi ? En qui, en quoi mets-tu ta confiance ?

Quoi qu’il arrive dans notre vie, nous n’avons pas subir l’histoire, mais à la vivre, à la transformer pour qu’elle soit belle et supportable pour tous. Nous ne pourrons, ni ne devrons jamais nous résigner. Marchant vers le terme de notre histoire, nous pouvons y aller avec le regard de la Bête qui sommeille en nous ou avec le regard de la Belle qui nous invite à voir toujours plus loin, à voir ce qu’il y a de plus beau en l’homme, ce qu’il y a de plus beau dans le monde, sans angélisme et sans crainte. Nous pouvons marcher vers le terme de notre histoire avec cette certitude que le Christ nous accompagne et qu’il a déjà vaincu, une fois pour toute, le Mal et la Mort. Puisqu’il est pour nous, et avec nous, qui sera contre nous ? Que le pain de l’eucharistie que nous allons partager nous fasse persévérer à la suite du Christ, pour notre plus grande joie et le salut de tous. Amen.

(Photo de Quentin Urlacher, prise à Salta, Argentine)

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