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vendredi 20 juillet 2012

16ème dimanche ordinaire B - 22 juillet 2012

Venez à l'écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu !



C’est frustrant, n’est-ce pas ! Nous assistions dimanche dernier au départ des Apôtres en mission, et peut-être, comme moi, vous attendiez-vous à les voir à l’œuvre ! Nous avons quelquefois tant de difficultés dans notre propre mission de chrétien, qu’il aurait été bon de savoir comment eux, les plus proches de Jésus, se sont débrouillés. Et bien, nous n’en saurons rien ! C’est le privilège de l’envoyeur seul que de recevoir le rapport des envoyés. Nous pouvons toutefois conclure de ce retour que la mission fut belle et fatigante, Jésus invitant ses Apôtres au repos : Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu.

On pourrait croire, un peu vite, que c’est là un évangile de circonstance. Nous avons entamé la deuxième moitié du mois de juillet : la France est officiellement en vacances pour quelques temps ; répond-t-elle, comme les disciples, à l’appel du Seigneur à se reposer ? Je n’en suis pas sûr, Jésus n’invitant pas ses disciples à s’étendre au bord de mer pour prendre quelque couleur. Il les invite au repos, certes, mais à l’écart, dans un endroit désert. Autant dire qu’il les invite à se reposer en Dieu.

Pourtant, cet évangile reste, pour nous qui sommes venus ce matin, un évangile de circonstance ; ne sommes-nous pas venus justement, à l’écart du bruit de la ville, pour nous reposer dans le Seigneur ? Ne sommes-nous pas venus, à l’invitation de Jésus, confier à Dieu notre semaine, la vie de nos proches qui n’ont pas pu ou su venir ? L’invitation de Jésus aux disciples est une invitation à chaque disciple, donc à nous, à prendre du temps pour nous reposer à l’écart des autres, à l’écart de l’agitation de notre quotidien, fut-il spirituel, pour nous reposer en Dieu. Pour écouter Dieu nous parler au cœur, pour l’entendre nous encourager à la fidélité au Christ, pour l’entendre nous encourager à la persévérance dans la prière et au courage dans la mission.

Oui, notre eucharistie dominicale est chaque semaine une oasis à l’écart, propice au repos en Dieu, propice à reprendre des forces pour affronter à nouveau ce quotidien souvent fatigant. Ce signe du dimanche ne devrait pas être négociable pour le croyant. Il est aussi essentiel à notre survie spirituelle que peuvent l’être l’eau et le pain à notre vie quotidienne. A une époque où ce signe est remis en question sous prétexte qu’on ne peut empêcher les gens de travailler s’ils en ont envie, il faudrait que la voix des chrétiens s’élèvent pour faire entendre qu’on ne peut empêcher les gens de se reposer et vivre autre chose que des rapports économiques, des rapports laborieux. Il y a une vie après le travail et elle est tout aussi importante, sinon plus, que le travail. Il ne s’agit pas seulement de prendre la défense de notre temps de rassemblement autour de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie ; il s’agit de dessiner un projet de civilisation où l’homme ne vaut pas uniquement par ce qu’il produit, mais qu’il a de la valeur pour ce qu’il est : un être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Et cela vaut plus que le travail qu’il effectue ; et cela vaut plus que l’argent qu’il permet de gagner.

Venez à l’écart et reposez-vous un peu ! Il y a tant de bon sens dans cette affirmation de Jésus, que l’on a du mal à comprendre que certains puissent ne pas y adhérer. Pour le croyant, ce temps hebdomadaire est une nécessité. Nous sommes des hommes et des femmes que la parole de Dieu a bouleversés un jour au point de transformer radicalement leur art de vivre ; nous sommes des hommes et des femmes que l’Eucharistie nourrit vraiment, nous permettant ainsi de tenir notre place dans l’Eglise et dans le monde. Notre mise à l’écart, chaque dimanche, pour ce temps de rencontre avec notre Dieu, nous est nécessaire pour ne pas devenir des intoxiqués du travail, du rendement à tout prix. Ce temps nous est nécessaire pour être, dans notre monde, signe de cet autre monde que Dieu veut construire pour le bonheur de tous. Les foules affamées d’une parole vraie existent encore comme au temps de Jésus ; mais si nous ne faisons plus signe par notre mise à l’écart chaque dimanche, comment ces foules parviendront-elles à Jésus ? Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup les reconnurent. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. Ces quelques hommes, dans leur barque avec Jésus, ont transporté les foules jusqu’au Christ. Comment pourrions-nous faire de même si nous sommes détournés de ce Christ, si nous ne le portons plus en nous et si nous ne nous laissons plus inviter par lui à le rejoindre, à l’écart, près de celui qu’il appelle son Père et notre Père ?

Il nous faut préserver cette oasis offerte chaque dimanche parce qu’elle nous permet de repartir plus fort dans notre quotidien. Il nous faut préserver cette oasis du dimanche pour nous et pour nos frères et sœurs qui n’ont plus ni courage, ni voix, ni raison de la défendre. Il ne s’agit pas que de nous ; il s’agit du monde que nous voulons voir se dessiner pour nos enfants et pour les enfants de nos enfants. Eux aussi doivent avoir, demain, à l’invitation du Christ, le droit et la possibilité de venir dans un endroit désert pour se reposer un peu. Amen.

(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu)

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