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vendredi 2 novembre 2012

31ème dimanche ordinaire B - 04 novembre 2012

Qu'est-ce qui te fait vivre ?



Que veut savoir le scribe qui s’adresse à Jésus dans l’Evangile que nous venons d’entendre ? Qu’est-ce qui justifie la question : Quel est le premier de tous les commandements ? Est-ce qu’il veut juste s’en sortir dans la jungle des 613 prescriptions de la loi juive ou cherche-t-il plus ? Il vaut la peine de bien comprendre le sens de sa question pour ne pas se méprendre sur la réponse apportée.

En effet, si sa question est juste informative, elle laisserait entendre qu’il y a une hiérarchie dans la loi, un commandement qui vaut plus que les autres d’être observé. Et il faudrait alors préciser la réponse de Jésus en s’attaquant aux autres articles de la loi qu’il ne cite pas, mais qu’il faudrait quand même classifier jusqu’à parvenir au dernier, au plus petit des commandements. Je ne suis pas sûr du tout que tel est bien le sens de la question du scribe. Et d’ailleurs, Jésus lui-même dira que pas un iota de la loi ne sera changé par lui : il n’est pas venu abolir la loi, mais l’accomplir, lui donner toute sa force. C’est bien en ce sens que j’entends la question du scribe.

Nous pourrions alors la retraduire ainsi : « Maître, qu’est-ce qui te fait vivre ? Quel est le moteur de ta mission ? » Une question portant plus sur le sens de ce que fait et dit Jésus, que sur la Loi elle-même. Autrement dit : dans la foi de nos pères, qu’est-ce qui te motive le plus ? Qu’est-ce qui te pousse à agir et à parler comme tu le fais ? Et là, la réponse de Jésus devient libératrice, parce que deux choses le motivent.

La première, c’est l’écoute de Dieu même. A la question posée, la réponse de Jésus commence par ces mots : Voici le premier : Ecoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ! Il reprend ainsi la formulation donnée par Moïse lui-même au moment du don de la Loi. Ce commencement, définitivement lié au commandement de l’amour de Dieu qui le suit, marque bien que, avant le respect de la loi, ce qui est fondamental, c’est l’écoute du Dieu vivant et vrai ; et par-delà, la rencontre avec lui, la connaissance de lui. Car comment écouter quelqu’un que je n’ai pas rencontré ? Comment écouter quelqu’un que je ne connais pas ? Ce qui pousse Jésus à agir et à parler comme il le fait, c’est avant tout cette relation particulière qu’il entretient avec Dieu, qu’il nomme Père et qu’il nous enjoint de prier ainsi : Lorsque vous priez, dites : Notre Père… Vous connaissez la suite. Avant même le respect de la Loi, il y a donc la relation à Dieu, qui n’est pas bavardage sacré, mais écoute de ce que Dieu attend de nous. J’envie quelquefois le peuple juif qui, aujourd’hui encore, commence sa journée par ces mots qui sont devenus sa prière quotidienne : Ecoute Israël, tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur. Comme j’aimerais que chacune de nos journées commence ainsi par l’écoute du Dieu unique, vivant et vrai. Il nous apprendrait, dans nos cœurs à cœur, le vrai sens de la vie, le vrai sens de ce que nous avons à faire pour construire un monde plus juste et fraternel.

La deuxième chose qui motive Jésus, après l’écoute de Dieu, c’est l’amour de Dieu pour son peuple. Irait-il vers sa mort si celle-ci n’était pas l’acte d’amour suprême de Dieu pour nous ? Lui écoute Dieu parce qu’il se sait aimé et qu’il aime comme Dieu seul aime. Et cet amour, il nous le transmet dans ses actes et ses paroles. Ce n’est donc pas en vain qu’il nous invite sur la même voie : Aime Dieu, aime ton prochain comme toi-même. Ce comme toi-même, nous pouvons l’entendre « comme tu t’aimes toi », puisque celui qui ne s’aime pas, ne saurait pas vraiment aimer quelqu’un d’autre. Mais nous pouvons aussi l’entendre comme toi-même tu es aimé de Dieu. Et ainsi, ce double commandement n’est plus un ordre d’aimer, mais bien une invitation à faire vivre l’amour que Dieu lui-même nous porte. Ce que nous recevons de Dieu, donnons-le largement autour de nous !

En cela, la réponse de Jésus est libératrice. Elle ne m’enferme pas dans mes manques d’amour, dans mon incapacité à aimer untel ou une telle ; mais elle m’offre une porte de sortie en m’offrant l’amour de Dieu à partager. Si je ne peux pas mettre mon amour humain dans une relation, au moins puis-je donner un peu de l’amour dont Dieu m’aime. L’amour que je porte aux autres n’est plus lié à mes émotions ; il me vient d’un autre. Je suis comme le porte-amour de Dieu. Sans doute est-ce là le secret d’une vie réussie : arriver à dépasser nos sentiments pour faire grandir en nous les sentiments de Dieu qui aime chacun de nous de manière unique, totalement, tel que nous sommes.

Quel est le premier commandement ? Cette question nous pouvons donc l’entendre pour nous aussi : qu’est-ce qui nous motive dans nos actes, dans nos paroles, dans nos œuvres de charité ? Qu’est-ce qui nous fait vivre ? Est-ce le besoin d’être vu, le besoin de parader, le besoin d’être reconnu ou est-ce l’humble service que nous pouvons apporter, parce que nous avons écouté Dieu et que nous nous sommes laissé aimer de lui au point de devoir partager cet amour ? La question mérite que nous prenions un instant de silence pour y réfléchir. Amen.

(Dessin de Coolus, Blog du Lapin Bleu)

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