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samedi 20 avril 2013

04ème dimanche de Pâques C - 21 avril 2013

Avec les Apôtres, nous ouvrir au monde !



Moi, Jean, j’ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues. C’est ainsi que commençait notre deuxième lecture. A l’heure de la mondialisation, qui est encore étonné de la multitude des peuples rassemblés ? Mais mesurons-nous bien la nouveauté qu’a pu représenter une telle affirmation, sachant que cette foule de toutes origines se tenait debout, devant le Trône et devant l’Agneau, et que Jean nous décrit ainsi une vision de la béatitude éternelle, à la fin des temps ? Pour être bien clair, ce qu’il nous décrit, c’est toute l’humanité appelée à partager les noces de l’Agneau ! Et dire que certains pensent encore qu’il n’y aura qu’un petit nombre de sauvés et qu’ils sont nécessairement blancs et catholiques ! 
 
L’affirmation que pose Jean est devenue possible quand l’Eglise naissante a compris qu’elle devait s’ouvrir au monde. Jésus crucifié et ressuscité était d’abord à annoncer à leurs frères issus du peuple juif, puisque c’était le peuple au sein duquel Jésus a grandi, le peuple au sein duquel Dieu a fait entendre sa promesse d’un Messie Sauveur. Mais que devient cette annonce lorsque l’auditoire ne veut pas entendre ? Les Apôtres doivent-ils rentrer chez eux et attendre ? Faut-il remballer le message sous prétexte qu’il n’intéresse pas ou qu’il dérange ? Faut-il cacher le message parce que sa proclamation peut avoir des conséquences lourdes et fâcheuses pour les annonceurs ? Le livre des Actes ne cache rien des difficultés de la mission : les Juifs entraînèrent les dames influentes converties au judaïsme, ainsi que les notables de la ville ; ils provoquèrent des poursuites contre Paul et Barnabé, et les expulsèrent de leur territoire. Et encore, là ils sont plutôt gentils ! Il suffit de lire les versets 24-26 du chapitre 11 de la 2ème épître aux Corinthiens pour se rendre compte des réels dangers de la mission : cinq fois j’ai reçu les 39 coups, trois fois j’ai été flagellé, une fois lapidé, trois fois j’ai fait naufrage… danger des fleuves, dangers des brigands, dangers de mes frères de race, dangers des païens, dangers dans la ville, dangers dans le désert, dangers sur les mers, dangers des faux frères ! Malgré tout cela, l’Eglise part en mission, les Apôtres se font hérauts de l’Evangile. Pourquoi ? 
 
La réponse vient de Paul, appelé fort justement l’Apôtre des nations. Il dit aux Juifs d’Antioche de Pisidie : C’est à vous, nécessairement, qu’il fallait d’abord adresser la Parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les nations païennes. Si les premiers destinataires du message n’en veulent pas, il en existe peut-être d’autres qui seront tout content de pouvoir l’entendre. Si l’ouverture aux nations semble s’être faite un peu par défaut, il faut alors réaffirmer ici que cette ouverture est devenue constitutive de l’Eglise. Il n’y a pas d’Eglise sans mission ; il n’y a pas d’Eglise sans ouverture au monde ; il n’y a pas d’Eglise qui puisse vivre repliée sur elle-même, se contentant de croire qu’elle seule sera sauvée, qu’elle seule a la vérité. Si l’Eglise n’évangélise pas, si elle ne porte pas le souci de porter le Christ au monde, elle est morte, vouée à disparaître à jamais. Si l’Eglise n’évangélise plus, elle cesse d’être l’Eglise du Christ. Si la tactique missionnaire de Paul semble un peu improvisée, elle n’en est pas moins fondamentale. L’Eglise doit être cette lumière qui attire à Dieu et au Christ tous les hommes que Dieu aime ! Ce n’est pas aux hommes de venir à l’Eglise pour y découvrir le salut ; c’est à l’Eglise d’aller vers les hommes pour leur proposer le Christ comme chemin de vie et de salut. 
 
Le concile Vatican II nous rappelle dans son décret Ad gentes, l’urgence de la mission. Elle passe d’abord par un art de vivre des chrétiens qui soit conforme à leur foi. La mission ne se fait pas à coup de baïonnette ; elle ne se paie pas de mots ; elle passe par la charité, par le témoignage de vie et par l’annonce de Jésus mort et ressuscité pour tous les hommes. Nous serons missionnaires par toute notre vie ou nous ne le serons pas ! Ce n’est pas d’abord la mission de quelques spécialistes ; c’est l’œuvre de toute l’Eglise, de chaque croyant. Par ma manière de vivre avec mes voisins, par ma manière de conduire ma famille, je peux ou ne peux pas donner envie d’être croyant et de suivre le Christ. 
 
Avec les Apôtres, nous devons nous ouvrir au monde. A la suite des Apôtres, nous devons porter le Christ au monde, et porter les soucis du monde devant Dieu. C’est tout le sens de la prière universelle qui suit notre proclamation de la foi. Elle nous ouvre, et ouvre notre prière, à celles et ceux qui ne sont pas là, à celles et ceux qui ne seront jamais là, à celles et ceux pour qui nous ne pouvons rien, si ce n’est les confier à la tendresse du Christ et à la miséricorde de Dieu. Lui seul saura toucher les cœurs en profondeurs, et agrandir son Eglise jusqu’à ce qu’elle soit ce peuple nombreux et varié devant le Trône et devant l’Agneau. Que cette eucharistie nous ouvre de plus en plus à la dimension missionnaire de l’Eglise et fasse de nous tous de simples ouvriers dans la vigne du Seigneur. Amen.
 
 
(Image de Jean-François KIEFFER, in Mille ilages d'Eglise, éd. Les presses l'Ile de France) 

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