Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 14 mars 2015

04ème dimanche de Carême B - 15 mars 2015

Dieu fait alliance : et quand le péché domine ?






Depuis trois dimanches, nous voyons les alliances successives que Dieu a conclu avec Noé, Abraham et Moïse. Depuis trois dimanches, nous voyons l’amour de Dieu à l’œuvre dans ces alliances. La liturgie de ce quatrième dimanche vient poser une question fondamentale lorsque l’on parle d’alliance. Que devient cette alliance quand le péché de l’homme domine ? 
 
La première lecture entendue nous livre un raccourci saisissant de l’histoire du peuple juif. Au temps des rois, la vie religieuse n’était plus conforme à l’alliance. Et Dieu a patienté : il a envoyé émissaires et prophètes redire sa Parole, réactualiser l’Alliance. Mais rien n’y fit ! « Il n’y eut plus de remède à la fureur grandissante du Seigneur contre son peuple. » Le Dieu de patience, le Dieu de l’Alliance laisse les choses aller selon le cœur des hommes et non plus selon son cœur de Dieu. Les hommes ne veulent plus de lui ; les hommes ne respectent plus leur part d’alliance. Eh bien, soit ! L’ennemi devient le plus fort, le pays est ravagé, le temple est détruit, le peuple est déporté. C’est le temps de la colère de Dieu, dit l’écrivain biblique. C’est le temps où l’homme se veut seul maître de son destin, sans Dieu, sans alliance, sans règles. Et il comprend vite, ce peuple à la nuque raide, que sans Dieu, il n’est rien. Mais il est trop tard. Le temps de l’exil devient le temps où il faut assumer ses choix, le temps où l’homme peut aussi redécouvrir qui était Dieu pour lui, et combien il faisait bon auprès de la maison de Dieu. 
 
Une lecture trop rapide pourrait faire croire que Dieu se venge et punit. En fait, au moment même où le peuple est vaincu, déporté, réduit à l’esclavage, Dieu a déjà un nouveau plan de salut. Pas pour tout de suite ; il faut au peuple le temps de comprendre et d’accepter ce plan. Mais déjà, un prophète annonce que ce temps de l’exil n’est pas définitif ; déjà une lueur d’espoir pointe à l’horizon. A la mesure du temps des hommes, c’est une éternité qui va passer en terre d’exil : soixante dix ans ! A la mesure de l’amour de Dieu, c’est le temps pour séduire à nouveau le cœur des hommes, le temps de poser les bases d’un nouveau pardon, d’une nouvelle alliance. Quand le péché domine le cœur de l’homme, Dieu ne se retire pas ; Dieu attend, attend de pouvoir proposer un nouveau chemin. 
 
L’évangile de ce dimanche et l’extrait de la lettre de Paul aux chrétiens d’Ephèse viennent recentrer notre regard sur l’œuvre de salut de Dieu entreprise en Christ. La libération du peuple décrétée jadis par Cyrus, roi des Perses, n’était qu’une pâle annonce de cette libération définitive acquise par le sang du Christ. Lorsque le péché domine, Dieu offre, en Jésus, une vie nouvelle, une alliance nouvelle, un pardon nouveau. Dieu est riche en miséricorde, affirme Saint Paul. Il ne saurait laisser l’homme aller à sa perte ; même si cela lui coûte la vie de son propre Fils. Dieu ne saurait jamais accepter de laisser l’homme se perdre. En Jésus, il offre gratuitement le pardon et la vie à ceux qui le reconnaissent comme Christ et Sauveur. Gratuitement : cela signifie que nous ne sommes pas sauvés parce que nous avons fait de bonnes actions, mais par amour de Dieu. Il n’y a pas à en tirer gloire. Nous n’y sommes pour rien ! Et nous devenons même capables de poser de bonnes actions parce que nous sommes sauvés ! La vie conforme à la Parole de Dieu ne précède, ni ne conditionne le salut ; elle en est le signe ! Parce que nous  sommes sauvés, nous devenons capables d’amour ! Parce que nous sommes sauvés, nous devenons libres face au péché qui nous envahit ! Parce que nous sommes sauvés, nous devenons capables de marcher à la suite de Dieu. Parce que nous sommes sauvés, nous savons quel est l’amour de Dieu pour nous ! Celui qui regarde vers le Christ, même s’il a le cœur lourd de trahison, lourd de tout le mal qu’il a pu faire, celui-là obtiendra le pardon, parce qu’il aura reconnu que de lui-même, il ne peut rien. Il aura reconnu qu’il ne peut vivre sans Dieu, qu’il ne peut vivre vraiment sans être aimé de Dieu, gratuitement. Y a-t-il plus grande nouvelle que celle-là ? Je ne crois pas. C’est cela, la Bonne Nouvelle qu’il nous faut annoncer ! C’est cela la Bonne Nouvelle qu’il nous faut vivre. Simplement accepter que Dieu nous sauve par amour. Accepter que Dieu nous sauve même lorsque nous sommes persuadés que plus personne ne peut rien pour nous. Accepter que Dieu nous sauve même lorsque l’amour semble avoir déserté notre cœur. Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pour condamner le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Tel est l’amour de Dieu pour nous ! 
 
Le sang du Christ devient donc le sceau de la nouvelle alliance. Le sacrement de l’Eucharistie nous le redit à chacune de nos célébrations. Chaque fois que nous venons communier, Dieu, à cause de Jésus, nous prend dans son alliance et nous offre le pain et le vin, corps et sang du Christ, pour nous nourrir à la source même de cette Alliance nouvelle et éternelle, Alliance donnée pour le pardon des péchés. Nous ne saurions mieux dire notre reconnaissance à Dieu pour ce salut toujours offert qu’en restant fidèles à ce repas. Que notre Eucharistie, en ce dimanche, fasse grandir encore notre attachement au Christ Rédempteur ; qu’elle creuse en nous le désir d’être sauvé par le Christ, gratuitement, par amour. Amen.
 
(Dessin de Coolus, le blog du Lapin bleu)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire