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samedi 2 mai 2015

05ème dimanche de Pâques - 03 mai 2015

Avec les Apôtres, passons de la peur à la confiance.





Mettons-nous en situation : un fanatique religieux poursuit ceux de votre communauté. Il les met en prison ; certains y trouvent la mort. Et voilà que ce sinistre personnage veut faire partie de votre groupe, de vos proches en disant qu’il s’est converti. L’accueillez-vous aussitôt à bras ouverts ? N’êtes-vous pas un peu méfiants ? Après tout, qui vous garantit que ce n’est pas une ruse pour avoir des noms de personnes à arrêter encore ? 
 
C’est la situation dans laquelle se trouvent les Apôtres à Jérusalem, lorsque Saul, le persécuteur converti se présente devant eux. Tous avaient peur de lui et ils ne croyaient pas que lui aussi était un disciple. Pas très difficile à comprendre ou à admettre. Il n’a pas vraiment été un tendre, ce Saul de Tarse. C’est lui qui est allé solliciter de la part du grand conseil les lettres nécessaires à sa campagne d’arrestation. Il n’est pas un simple rouage pris dans une entreprise de destruction qui le dépasse. Non, il est bien celui qui en est à l’origine et qui va chercher les disciples du Seigneur, même à Damas ! Alors oui, nous pouvons comprendre que les autres en aient peur. Même converti, il faut que Saul prenne le temps de se faire connaître, et de faire confirmer sa conversion par la communauté. C’est Barnabé qui va être l’intermédiaire, celui qui témoignera de l’œuvre de Dieu en Saul. C’est lui qui raconte aux Apôtres la conversion de Paul, ainsi que les premières prédications à Damas. Alors seulement la communauté des disciples l’accueille ; alors seulement il peut aller et venir dans Jérusalem avec eux, s’exprimant avec assurance au nom du Seigneur. C’est alors seulement qu’il peut bénéficier de la protection de la communauté quand les Juifs de langue grecque cherchaient à le supprimer. La jeune communauté chrétienne a grandi très vite. De la peur des débuts à la proclamation décomplexée de la mort et de la résurrection de Jésus, les Apôtres ont augmenté le nombre des disciples et ont appris à réagir aux rumeurs les concernant. Saul est en danger : les frères l’accompagnèrent jusqu’à Césarée et le firent partir pour Tarse. De la peur, ils sont passés à la confiance. Confiance en Dieu, confiance en soi, mais aussi confiance les uns dans les autres. 
 
Ce passage de la peur à la confiance est une nécessité pour la jeune communauté. D’abord parce qu’elle ne peut s’enfermer sur elle-même ; ce serait contraire à l’ordre donné par le Christ d’annoncer la Bonne Nouvelle à toutes les nations. Ensuite parce que cette confiance traduit sa foi en la présence agissante et protectrice de celui qu’elle confesse comme Christ et Seigneur. Il ne s’agit pas de naïveté ; il s’agit de savoir lire les signes que le Seigneur réalise encore en sa faveur. La conversion de Saul sur le chemin de Damas en est un. Ce passage de la peur à la confiance est possible à cause de l’amour qui les unit. Ce n’est pas un amour qui se paie de mots ; c’est un amour qui se traduit par des actes et en vérité, comme nous y invite saint Jean dans l’épître que nous avons entendue. Seul cet amour véritable, à l’image de l’amour que le Christ nous porte, peut nous entraîner à reconnaître les signes de Dieu. Que voulez-vous : seul l’amour reconnaît l’amour à l’œuvre. Seul l’amour nous donne de l’assurance devant Dieu. 
 
Nous pouvons comprendre alors l’importance du discours de Jésus à ses disciples sur la vigne et les sarments. Si quelqu’un n’est pas vraiment attaché au Christ, comme un sarment est attaché à son pied de vigne, il ne peut vraiment faire confiance et reconnaître les signes de Dieu, ni davantage aimer comme le Christ nous demande d’aimer. En lisant bien la page d’évangile, nous comprenons même qu’il ne suffit pas d’être attaché au Christ : il y a des sarments qui sont attachés à la vigne mais qui ne portent pas de fruits. Il faut encore se laisser irriguer par la sève de son amour. Cette sève, c’est la Parole de Dieu. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voulez, et cela se réalisera. Il faut que la Parole de Dieu demeure en nous. Pour cela, nous devons l’accueillir comme Saul a accueilli la parole de Jésus sur la route de Damas. Il faut la laisser agir en nous pour qu’elle puisse convertir en nous ce qui lui est contraire, comme Saul a su le faire à Damas, lorsque pendant trois jours, il restait en prière. 
 
Attachés au Christ, attentifs à sa Parole, ouverts aux signes de sa présence, nous pouvons nous enraciner dans cette confiance absolue que rien ne peut nous atteindre. Le Christ ressuscité a promis qu’il serait avec nous, jusqu’à la fin des temps. Sa présence à notre monde permet de retourner le cœur des adversaires et faire grandir la foi en son nom. Avec les Apôtres, ne craignons plus et vivons avec confiance dans un monde qui peut sembler plus hostile et opposé à la foi en ces temps qui sont les nôtres. Sans peur, sans honte et sans agressivité, vivons ce que nous croyons.  Amen.
 
(Dessin de Coolus, Le  Blog du Lapin Bleu)

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