Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 18 juillet 2015

16ème dimanche ordinaire B - 19 juillet 2015

Quand les disciples rentrent de mission...






Dimanche dernier, on a vu Jésus les envoyer en mission ; aujourd’hui, les voici qui reviennent. Nous pouvons imaginer la joie des retrouvailles, les échanges entre groupes de disciples et Jésus sur ce qu’ils ont vécu. Il y a surtout l’attention toute paternelle de Jésus envers ceux qu’il a envoyé. Ses disciples sont de retour, visiblement fatigués ; il les invite à l’écart, au repos. Quand on sait que Jésus passe ses nuits à prier Dieu, je vous laisse deviner ce à quoi il invite ses disciples : à se reposer en Dieu. Car si cette première mission est terminée, LA mission est loin d’être achevée. De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux et l’on n’avait même pas le temps de manger. A travers cette foule nombreuse qui se presse autour de Jésus et de ses disciples, nous pouvons comprendre pourquoi, des siècles plus tard encore, l’antienne de psaume la plus connue est très certainement celle que nous avons chantée en réponse à la première lecture : Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer. 
 
En invitant ses disciples au repos, c’est bien vers Dieu lui-même qu’il les tourne. Quand on travaille dans la vigne du Seigneur, on peut quelquefois en oublier de prendre ce repos tant nécessaire. Non pour ne plus rien faire, mais pour retrouver, auprès de Dieu, les forces nécessaires à la poursuite du travail. Il n’y a rien de pire qu’un missionnaire fatigué ou un témoin épuisé. Ce besoin de ressourcement est vital. Que l’on soit prêtre, religieux ou religieuse, laïc engagé dans la mission paroissiale ou simple fidèle du Christ, il est nécessaire de prévoir ce temps de repos auprès de Dieu, auprès du bon berger qui veille sur ses brebis. Ceux qu’il envoie en mission font toujours partie de ses brebis ; il continue donc de veiller sur eux ; il fait en sorte que rien ne leur manque. Certes, nous pouvons considérer que l’eucharistie dominicale fait partie de ce repos auprès de Dieu ; il n’empêche, prendre un temps plus conséquent, chaque année, n’est pas inutile. De nombreuses retraites ou recollections sont proposées durant le temps de l’été : pourquoi ne pas profiter de l’occasion de ces vacances pour y prendre part ? Nous pouvons expérimenter de manière très concrète ce que dit le psaume 22 : Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre. 
 
En-dehors de ce temps de repos, ce qui frappe encore le lecteur d’évangile que je suis, c’est que bien que les disciples aient été envoyés en mission pendant un temps, cela ne diminue pas la foule nombreuse qui se presse autour de Jésus, au contraire. J’aime à croire que c’est même le résultat de la mission des disciples. Ils ont tellement bien fait leur travail que les foules veulent rencontrer celui qui les a envoyés. A peine Jésus et ses disciples se sont-ils éloignés en barque, que la foule, les ayant aperçus, court à l’endroit supposé de leur destination, et y arrive avant eux. Si cela n’est pas la manifestation d’un grand désir de rencontrer Jésus, je ne sais pas ce que c’est ! Ceux qui auraient pu penser dimanche dernier que Jésus envoie ses disciples en mission pour être tranquille, en sont pour leurs frais. Le but de la mission, ce n’est de faire connaître l’envoyé, mais bien l’envoyeur. Le but de la mission était bien de donner le goût de Jésus et de sa Bonne Nouvelle. Ce désir de Dieu, les disciples l’ont bien creusé dans le cœur des gens. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Ce goût de Jésus est contagieux et inextinguible. Quand vous y avez goûté, vous en voulez encore, et toujours plus. Si tel n’est pas le cas, c’est qu’on vous a présenté un Jésus frelaté, un Jésus de second ordre, tout juste bon à éblouir, mais pas à nourrir. La rencontre vraie avec Jésus donne faim et soif de lui, et jamais l’homme ne s’en trouve totalement rassasié. Si vous avez goûté à Jésus, en vérité, vous y revenez, nécessairement. Car avec Jésus, grâce et bonheur [vous] accompagnent tous les jours de [votre] vie, et vous désirerez habiter la maison du Seigneur pour la durée de [vos] jours. A moins d’être totalement hermétique à la vraie vie et au vrai bonheur ! 
 
Voilà ce qui se passe quand les disciples rentrent de mission. Ils ne se glorifient pas ; ils se reposent en Dieu, à l’écart, pour mieux retrouver cette foule qui a faim et soif de Jésus, faim et soif de vraie vie, faim et soif de vrai bonheur, faim et soif de vraies rencontres. Depuis cette première mission, et jusqu’à aujourd’hui, et pour de longs siècles encore, un lien s’est noué avec cette foule sans berger. La Bonne Nouvelle annoncée a creusé un désir de Dieu dans le cœur des hommes. Nous ne pourrons jamais considérer que la mission est terminée parce que l’Eglise est présente aujourd’hui sur tous les continents. La mission entraine la conversion ; la conversion entraine le désir de vivre toujours plus selon l’esprit du Christ. Il en sera ainsi jusqu’au jour où le Christ reviendra dans sa gloire. Ce jour-là, nous nous reposerons tous auprès de lui, définitivement rassasié. Amen.
 
(Dessin de Jean-François KIEFFER, in Mille images d'Evangile, éd. Les Presses d'Ile de France)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire