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samedi 16 janvier 2016

02ème dimanche ordinaire C - 17 janvier 2016

Tout ce qu'il vous dira, faites-le !




Fermez les yeux, vous ne risquez rien ; les servants ne viendront pas vous détrousser. Fermez les yeux, je vous dirai quand viendra le moment de les ré-ouvrir. Oubliez un instant que nous sommes en 2016 et revenez en arrière. Imaginez-vous en l’an 30 de notre ère, sous le règne de l’empereur Tibère. Vous vivez dans la lointaine province de Palestine. Imaginez-vous soldat, paysan, marchand, citoyen romain ou juif vivant sous l’occupation. Qu’importe ! Maintenant, imaginez que vous soyez à un mariage. Tout se passe bien, jusqu’au moment où quelqu’un constate qu’il n’y a plus de vin. Rassurez-vous si c’est vous qui avez organisé le mariage : personne n’ira le crier sur les toits. Seuls les serviteurs sont au courant ; forcément ! Imaginez maintenant que vous soyez l’un de ces serviteurs justement. Vous connaissez le danger qui guette la fête et vous entendez une femme vous dire : Tout ce qu’il vous dira, faites-le ! Que décidez-vous ? Que faites-vous ? 
 
Première réaction possible : que nous veut-elle ? Qui est-elle pour nous commander ? Après tout, elle n’est qu’une invitée parmi d’autres ? Et d’abord, comment sait-elle ? Et qui est ce « il » dont elle parle ? Encore un invité ? Serait-il négociant en vin ? En ce cas, nous le servirons. Sinon, à quoi bon ? La fête est fichue ; ce sera la honte pour cette famille, pour ce jeune couple qui décidément commence mal sa vie. 
 
Seconde réaction possible : celle des serviteurs de l’histoire. Vous obéissez ; vous faites ce que cet homme, Jésus, vous dit. Vous puisez l’eau, vous en portez au maître du repas, sans doute un peu anxieux. Et vous vous étonnez lorsqu’il apprécie ce vin nouveau. Vous savez, vous, qu’à l’origine, ce n’est que de l’eau. Vous savez, vous, que c’est ce Jésus qui vous a dit d’en puiser et d’en remplir les jarres prévues pour la purification. Vous savez, mais ne pouvez expliquer ce qui s’est passé. Comment cela se fait-il ? 
 
Gardez les yeux fermés encore un instant et restez encore un instant bloqué au début de ce que nous appelons aujourd’hui l’ère chrétienne. A ce qui s’est passé, vous n’avez pas de réponse ; vous ne savez pas qui est vraiment Jésus ; vous ne connaissez pas sa puissance et sa relation particulière à Dieu qu’il appellera un jour son Père. Vous ne savez pas qu’il est venu lui-même purifier son peuple ; les vieilles jarres de la purification peuvent bien servir au vin désormais, elles n’auront plus d’autre utilité. Vous ne savez pas encore, bien que vous le deviniez peut-être déjà à partir de ce signe, qu’il est venu pour donner aux hommes la joie de Dieu, la joie qui ne finit pas, dont ce vin nouveau est le signe. Vous ne savez pas davantage que le vrai vin nouveau que Jésus vient offrir aux hommes, c’est son propre sang, versé pour la vie du monde. Vous savez juste ce qu’en dit Jean dans ce passage de son évangile. Jésus était un des invités à ce repas de noces où le vin a commencé à manquer. Vous savez que sa mère l’a interpelé ; qu’elle s’est fait remettre à sa place, mais qu’elle ne s’est pas démontée pour autant. Vous lui avez obéi et la fête s’est poursuivie longtemps. 
 
Maintenant ouvrez les yeux. Nous voici de retour en ce 17 janvier 2016. Ce premier signe de Jésus vient de nous être relu ; mais il est relu déjà à la lumière de Pâques. Nous savons que Jésus, ce n’est pas qu’un obscur invité parmi d’autres. Nous savons qu’il est le Fils bien-aimé du Père, en qui Dieu lui-même trouve sa joie. La fête du baptême du Seigneur, célébrée dimanche dernier, nous le rappelait. Nous savons beaucoup de chose, pour ne pas dire tout, de la vie et l’œuvre de Jésus. Nous connaissons sa prédication et son invitation à aimer comme lui nous aime. Mais entendons-nous encore Marie, sa Mère et notre mère, nous dire : Faites tout ce qu’il vous dira ? Avons-nous la disponibilité des serviteurs de jadis et leur confiance absolue ? Un jeune prêtre interrogeait en ces termes sur son blog : Si en entrant dans l’église, nous avions trouvé l’eau de nos bénitiers changée en vin, serions-nous repartis pour trouver ailleurs cette eau qui purifie et que nous cherchions, ou aurions-nous accueilli avec joie ce signe nouveau, cette invitation à ne pas nous enfermer dans nos rites et dans nos pratiques ? Sans doute aurions-nous pensé que le sacristain était tête en l’air ce matin, mais jamais nous n’aurions cru que Jésus était passé par là et que son désir de nous offrir une fête qui ne finit pas se manifestait ainsi. Nous mesurons ainsi ce qu’il faut de confiance, de courage, et peut-être même d’inconscience, pour obéir à cette parole : Tout ce qu’il vous dira, faites-le ! Aucune autre parole ne nous sera donnée ; aucune autre parole n’est utile à qui veut suivre le Christ ! Dans l’ordinaire de notre vie, c’est la seule consigne qui peut nous mener à la joie parfaite. Nous pouvons y donner suite parce qu’elle vient de Marie justement. Elle n’est pas n’importe qui ; elle est la mère de Jésus. Elle est cette femme qui, la première, a fait tout ce que Dieu attendait d’elle, depuis l’annonciation et jusqu’à la résurrection. Elle n’a jamais fait valoir ses droits de mère ; elle s’est toujours comprise elle-même comme le disciple de celui à qui elle a donné le jour. En nous invitant à l’obéissance, elle ne nous invite pas à la servilité, mais à la vraie liberté de celui qui sait en qui il met sa confiance. 
 
Ecoutons-la et suivons-le ! Tel semble être le mot d’ordre de ce dimanche. Ecoutons-la et suivons-le ! Il n’y a pas d’autre chemin pour parvenir à la vraie vie ; il n’y a pas d’autre chemin pour connaître la vraie joie ; il n’y a pas d’autre chemin pour être véritablement disciple. Tout ce qu’il vous dira, faites-le. Tout est là, tout est dit ; il nous reste maintenant à le vivre. Amen.

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