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dimanche 12 mars 2017

02ème dimanche de Carême A - 12 mars 2017

A cause de son projet à lui et de sa grâce !




Reconnaissons-le : il y a, dans la présentation que certains peuvent faire du Carême, une notion qui peut nous décourager si elle est mal comprise, la notion d’effort à faire. Aussi loin que je me souvienne, chaque année, les catéchistes nous parlaient des efforts à faire, des choses dont il fallait se priver, d’un truc à trouver pour montrer vraiment que nous voulions être amis de Jésus. Le plus décourageant, c’est que, quel que soit l’effort choisi, il semblait ne jamais suffire, puisqu’il fallait sans cesse recommencer, en trouver un autre l’année suivante. Cela semblait un cercle infernal, sans fin. Est-ce mon effort qui n’est pas bon ou bien Dieu qui est difficile à satisfaire ? Comment sortir de cette impasse ? 
 
Cela m’aura pris du temps pour trouver une issue et laisser là les improbables efforts de Carême. Il aura simplement fallu que je comprenne que Jésus n’attendait pas tant de moi que je renonce à des choses, mais plutôt que je fasse le bon choix. Et le bon choix, c’est lui. Tant que vous regarderez ce que vous devez quitter pour plaire à Jésus, vous serez dans une impasse. Mais dès lors que vous regardez Jésus que vous gagnez, tout le reste ne vous semble que des balayures, des riens que vous laissez volontiers pour ce trésor qu’est l’amour du Christ pour vous. Autrement dit, et pour être vraiment clair, Dieu n’attend pas d’abord des preuves de notre amour pour lui, mais plutôt une preuve que nous nous laissons aimer de lui, que nous accueillons son amour dans nos vies. N’est-ce pas là ce qu’explique Paul à Timothée lorsqu’il écrit que Dieu nous a sauvés, il nous a appelés à une vocation sainte, non pas à cause de nos propres actes, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce ? Ce qui est premier, ce ne sont pas nos efforts, mais l’amour de Dieu pour nous, le projet d’amour que Dieu porte pour chacun. Quiconque a découvert ce projet pour lui ne peut résister ; il se laisse embarquer par Dieu, il se laisse saisir par son amour ; et ce qui semblait effort irréalisable auparavant, devient réponse amoureuse à un projet qui nous dépasse et qui nous conduit à la joie véritable. 
 
Regardez Abram lorsqu’il est choisi et appelé par Dieu. Nous ne savons rien de lui lorsque Dieu l’appelle, ni son âge, ni sa vie antérieure. Nous ne savons pas s’il a été bon, ni ce qu’il fait pour gagner sa vie. Nous ne savons même pas s’il connaissait Dieu, s’il avait l’habitude de converser avec lui. Nous savons juste que Dieu est à l’initiative d’une rencontre, à l’initiative d’un projet, et qu’Abram se lance, sans poser de question. Il ne sait pas où il doit aller, ni pourquoi la bénédiction de Dieu ne peut se réaliser que là-bas, ailleurs, au loin. Après tout, il aurait pu objecter que l’endroit où il vivait n’était pas mal non plus, et que si Dieu voulait le bénir, il pourrait bien le faire ici, où il a toute sa famille, toute sa parenté, toute sa vie. Mais voilà, quand Dieu saisit Abram, toute la vie de celui-ci est désormais en Dieu, et son bonheur ne pourra être que dans la réalisation du projet que Dieu porte pour lui. Et si pour cela il faut partir, eh bien Abram part. il renonce à tout son passé pour un avenir fait de promesses. 
 
C’est cela le temps du Carême : une mise en route par Dieu vers l’accomplissement d’une promesse. Et cette promesse n’est rien moins que notre vie, notre bonheur, notre avenir. En suivant Dieu, en nous laissant aimer de lui, nous ne quittons rien, nous ne perdons rien ; nous gagnons tout ! Et c’est cela qu’il nous faut comprendre. Dieu nous offre tout dès lors que nous répondons oui à son appel. Dieu nous offre sa vie dès lors que nous lui faisons une place dans la nôtre. En vivant avec Dieu, nous comprendrons vite  qu’il y a des choses d’avant qui ne sont pas à leur place, et nous les abandonnerons, volontiers et sans effort, parce que ce que nous gagnons est bien plus fort que ces choses, bien plus beau, bien plus apte à remplir notre vie et lui donner sens. 
 
N’est-ce pas l’expérience que font Pierre, Jacques et Jean au jour de la transfiguration ? Juste avant cet épisode, Jésus avait annoncé à ses disciples qu’il allait être livré et condamné à mourir. Il avait aussi annoncé à ses amis qu’il leur faudrait prendre à leur tour leur croix et le suivre (les fameux efforts à faire !). Peut-être les a-t-il senti désorientés, un peu perdu devant tant de choses à digérer. Alors, l’espace d’un instant, à trois d’entre eux, il se révèle tel qu’il est depuis toujours et tel qu’il sera pour toujours : dans la gloire de Dieu lui-même. A ceux à qui il vient de demander de prendre leur croix, il révèle le but, ce qu’ils ont à gagner à le suivre sur ce chemin certes exigeant : rien moins que la vie dans la gloire avec le Christ, leur maître. Je ne dis pas que cela rend la croix plus supportable, mais cela éclaire d’un jour nouveau le chemin à parcourir ; cela donne de la force et de l’espérance dans les difficultés. Cela redit le projet de Dieu pour tous et pour chacun et nous rappelle qu’il nous donne la grâce nécessaire pour le réaliser. 
 
Ne faisons donc pas des efforts de carême pour faire des efforts de carême ; mais faisons une place plus grande au Christ qui vient nous sauver. Accueillons sa grâce, accueillons sa vie en nous et nous n’aurons plus qu’une envie : lui laisser toute la place nécessaire pour que ce ne soit plus nous, ni le Mal, ni nos passions, mais lui qui vive en nous, aujourd’hui et toujours. Parce que tel est son projet à lui, tel est son amour pour nous. Amen.

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