Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 10 février 2018

06ème dimanche ordinaire B - 11 février 2018

Si tu le veux, tu peux...







Comment ne pas être touché par cette rencontre entre Jésus et ce lépreux, bien décidé à obtenir sa guérison de celui dont il sait la puissance. Depuis que Jésus a chassé un esprit impur dans la synagogue de Capharnaüm, sa renommée ne cesse de grandir et de se répandre dans toute la Galilée (Evangile du 4ème dimanche). Sa capacité à guérir s’est largement vérifiée hors de la synagogue, lorsqu’il a passé toute une nuit à guérir beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies et à expulser beaucoup de démon (Evangile du 5ème dimanche). Sûrement notre lépreux en aura entendu parler ; sûrement cela l’aura décidé à se mettre en route pour aller vers Jésus.  

Voici donc nos deux protagonistes face-à-face. Le lépreux n’hésite pas : tombant à ses genoux, il dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier ». Si tu le veux… Ecoutez bien cet homme : il n’exige rien, il ne demande pas ce qu’il a fait au bon Dieu pour mériter cette maladie qui l’exclut de la vie des hommes. Il dit à Jésus : Si tu le veux… autrement dit : s’il te plaît ; et ‘tu peux’ et non pas ‘tu dois’. Quelle belle attitude spirituelle : si c’est dans ton projet de salut de me purifier, tu peux me purifier. Je l’entends non pas comme une demande, mais comme une permission : si tu veux me purifier, je me laisserai purifier par toi. Je ne m’opposerai pas à ton projet de salut. Si tu veux manifester la puissance de Dieu à travers moi, je te laisserai faire. Pour moi, avant de demander sa guérison, il demande à Jésus de se servir de lui pour manifester encore la grandeur de l’œuvre de Dieu, pour manifester encore que Dieu travaille par Jésus, que Dieu va à la rencontre des hommes en Jésus. Il me semble même que Jésus ne s’y trompe pas. Aussitôt la purification effectuée, il renvoie l’homme vers les prêtres pour qu’il fasse les offrandes prescrites par la Loi. Il renvoie l’homme vers Dieu, avec l’interdiction de fanfaronner en cours de route. Dieu seul a guéri ; Dieu seul mérite reconnaissance. 

Lorsque nous affrontons l’épreuve, nous devrions nous souvenir de ce lépreux. Et comme lui, oser demander à Dieu d’accomplir son projet d’amour pour les hommes, de manifester sa grandeur à tous les hommes : Si tu le veux… Comment Dieu pourrait-il rester sourd à notre demande ? Comment pourrait-il décider de ne plus manifester sa gloire ? Comment Dieu pourrait-il ne plus être attaché à son projet de salut pour tous les hommes ? Et nous devrions, comme le lépreux, permettre à Dieu d’agir à travers nous : Si tu le veux, tu peux me guérir, tu peux te servir de moi. Sans aucun doute possible, la limite de la puissance de Dieu réside en nous. Nous attendons que Dieu agisse, mais surtout qu’il le fasse tout seul ; surtout qu’il ne compte pas sur nous ; surtout qu’il nous laisse tranquille. Ce lépreux dont nous pensons qu’il dérange Jésus, se laisse déranger par lui pour que Jésus puisse faire ce qu’il est venu faire : manifester la gloire de Dieu à tous les hommes… qui le veulent bien. 

Ne soyons pas surpris si Dieu ne répond pas aux demandes que nous lui adressons avec cette prière silencieuse gravée en nous : surtout laisse-moi tranquille ! Nous demandons des vocations, mais sans l’envisager pour nous ou pour un fils. Nous demandons à être guéris pour nous-mêmes, mais sans que cela soit une occasion de manifester la gloire de Dieu. Nous demandons à Dieu d’agir à notre place, mais non à travers nous. Là est notre drame. Nous voulons bien Dieu, mais pas trop dans notre vie. Nous voulons bien que Dieu change les choses, mais pas trop notre vie. Nous préférons garder quelques pustules de nos lèpres modernes plutôt que de nous reconnaître redevables envers Dieu. Nous préférons tenir Dieu à une saine distance de notre vie et nous croire libres, plutôt que de reconnaître que notre liberté se trouve dans notre adéquation à la volonté de Dieu. Si nous ne laissons pas Dieu agir selon ce qui lui plaît, ne nous étonnons pas que rien ne change. Si nous ne laissons pas Dieu agir selon son projet de salut pour tous les hommes, ne nous étonnons pas que la paix, la joie et la fraternité soient sans cesse menacées.

Le lépreux avait compris que sa guérison ne viendrait pas du fait qu’il se précipite vers Jésus, mais qu’elle viendrait du désir de salut de Jésus pour tout homme et de sa capacité à laisser Jésus agir en sa faveur, quoi qu’il ait pu demander en retour. A la suite du lépreux, apprenons à autoriser Jésus à agir en nous et à travers nous pour que la gloire de Dieu soit manifestée et que le monde soit sauvé. Amen.

(Dessin de M. LEITERER)

 

 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire