Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







dimanche 20 janvier 2019

02ème dimanche ordinaire C - 20 janvier 2019

A la suite de Jésus, poser des signes.






Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. Voilà dit de manière claire comment, après l’appel des disciples, commence la mission de Jésus auprès des hommes dans l’Evangile de Jean. Une petite phrase pour nous faire entrer dans la grande histoire de ce Dieu qui se révèle aux hommes. Nous sortons du temps de Noël, du temps de l’enfance, pour rencontrer enfin Jésus adulte. 

Cette première rencontre se fait lors d’un mariage. Marie, sa mère, était invitée. Il l’a accompagnée, avec ses amis. Rien d’extraordinaire. On ne sait rien sur les époux, on ne sait rien de l’ambiance ;  on sait juste que la fête risque de tourner court car ils n’ont plus de vin. Pour l’heure donc, Jésus participe à ce qui fait la vie des hommes : il vit sa vie humaine, dans toutes ses dimensions. Pour celles et ceux qui en doutaient, Jésus est bien l’un des nôtres. Totalement. Tout semble donc aller bien jusqu’à ce que sa mère s’adresse à lui : ils n’ont plus de vin. Comme si cela était sa faute ! Comme s’il pouvait y remédier ! Les commentateurs ont longuement glosé sur cette intervention de sa mère et sur la réponse de Jésus. J’aime assez l’interprétation que j’en ai lu en préparant cette homélie : à savoir que Marie, par ces mots, fait comprendre à son fils que le temps est venu qu’il vive sa vie, qu’il réalise ce pourquoi il est venu. Il est venu dans le monde pour sauver les hommes ; il est venu dans le monde pour les rendre heureux. Quoi de plus symbolique pour marquer le début de cette vie que de sauver non seulement une fête, mais la fête par excellence : celle de l’amour qui unit un homme et une femme. Si l’Eglise a fait du mariage un sacrement, c’est peut-être parce que l’amour qui unit un homme et une femme peut devenir le signe de l’amour que Dieu veut partager avec chacun de nous du moment qu’il est admis à cette noce. En invitant Jésus, les époux et leurs familles n’ont certainement pas pensé inviter Dieu lui-même. Mais Dieu se manifeste toujours là où on ne l’attend pas.

Pour marquer son entrée dans le monde, Jésus va donc donner un signe. Ou, plus exactement, il va donner un ordre qui deviendra un signe. Personne ne sait comment l’eau a été changé en vin. Est-ce l’intervention bienveillante de Marie ? Est-ce le fait d’un geste secret de Jésus ? Est-ce la confiance accordée à la parole de Jésus par les serviteurs qui est à l’origine du signe ? Qu’importe finalement ! Ce qui compte, c’est que la fête est sauvée. Ce qui compte, c’est que quelqu’un a vu, que quelqu’un a dit, que quelqu’un a fait. C’est peut-être tout cela qui fait le signe. Marie aurait-elle pu à elle seule poser ce signe ? Si Jésus n’avait pas été averti, aurait-il pu le faire ? Les serviteurs, sans l’intervention de Marie et la parole de Jésus, auraient-ils obtenu le même résultat ? Chacun, à la place qui est la sienne, a contribué à la réalisation du signe de Cana. Ce signe est alors plein d’enseignement pour l’Eglise, la communauté des croyants. Sans le Christ, elle ne peut rien ; sans les hommes, Dieu ne peut rien ; sans les charismes propres à chacun, nous ne pouvons rien. Saint Paul l’a bien compris lorsqu’il explique qu’à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien de tous. Ce n’est qu’en unissant nos capacités et nos dons que nous pouvons faire avancer l’Eglise. Les signes que le Christ a posés, et qui ont entraîné la foi de ses disciples, sont encore possible aujourd’hui si nous unissons nos forces : les hommes et les femmes qui ne connaissent pas le Christ peuvent encore être entraînés à sa suite si les croyants font vivre leurs charismes, leurs dons respectifs, sans chercher à en tirer leur propre gloire. Ensemble, nous pouvons poser des signes qui entraîneront la foi de ceux qui les verront, à l’exemple de ce premier signe de Jésus, jadis, à Cana. 

Par le signe de Cana, Jésus provoque la foi de ses disciples. A la suite de Jésus, nous pouvons et devons poser des signes pour stimuler notre foi et faire advenir la foi des non croyants. Par exemple des signes d’unité entre croyants au Christ de différentes confessions en cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens ; ou encore des gestes de communion entre catholiques de différents villages ; sans oublier les gestes de charité envers tout homme que Dieu met sur notre route. Tous ces gestes témoigneront de notre volonté de construire un monde meilleur, plus juste et plus humain. En faisant ainsi, nous deviendrons l’Epouse parfaite de Jésus Christ, celle qui fait la joie de son Dieu. AMEN.
 
(Duccio di Buoninsegna, Les noces de Cana, 1308-1311, Museo dell'Opera del Duomo, Sienne)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire