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samedi 20 avril 2019

Saint Jour de Pâques - 21 avril 2019

Marie-Madeleine, Pierre et Jean… et nous ! 






            Marie-Madeleine, Pierre et Jean : telles sont les trois personnes que l’Evangile de ce jour de Pâques nous donne à rencontrer. Trois personnes et autant d’attitudes différentes devant l’événement que nous célébrons ce matin.  


            Commençons par Marie-Madeleine. Il est dit qu’elle se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre…. Elle est partie trop tôt de chez elle ! Elle est encore dans les ténèbres, encore dans sa tristesse d’avoir vu mourir Jésus. Elle semble dans sa bulle, et un rien ajoute encore à son trouble dû à la mort de son maître et ami. Du coup, quand elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau, elle ne fait sans doute pas un pas de plus. Je l’imagine bien saisi par une sainte colère : qui a osé ? Et elle part, encore une fois trop tôt, courant trouver Simon-Pierre. Je suis persuadé que, dans son état, elle ne s’est pas approchée davantage du tombeau ; elle n’y est pas entrée. En fait, son sang n’a dû faire qu’un tour et la réveiller pour de bon. Pour elle, tombeau ouvert veut dire corps enlevé. Pas besoin d’entrer dans le tombeau, pas besoin de vérifier. Cela devient pour elle une évidence, une vérité, qu’elle s’empresse de répandre, sans même réfléchir. Les ténèbres de la colère devant ce qui ne peut être qu’une profanation s’ajoutent aux ténèbres de la tristesse, et nous plongent tous dans les ténèbres de la perplexité. Nous arrêterions là la lecture de l’évangile, que nous serions tous perdus, désorientés, révoltés. Même dans un tombeau, on n’est plus à l’abri d’être volé ! Quelle époque vivons-nous ?


            La réaction de Pierre et de l’autre disciple, celui que Jésus aimait et que la Tradition identifie à Jean, ne se fait pas attendre : ils vont vérifier ce qui vient de leur être rapporté. Après tout, peut-être qu’elle s’est trompée ; peut-être qu’elle aura mal vu, peut-être qu’elle aura confondu avec un autre tombeau. Après tout, dans son état, et au petit matin… quoi de plus normal ! En plus, elle était seule : autrement dit, son témoignage n’est pas recevable selon l’adage ancien : testis unus, testis nullus (témoin unique, pas de témoin). Partis à deux, ils établiront une vérité entière. Mais ça, c’était ce qu’on croyait avant… avant l’événement radicalement nouveau de la résurrection ! 


            Regardez Pierre : un peu plus vieux que Jean, il se laisse distancer. Mais quand il arrive, l’âge reprend ses droits. Il entre dans le tombeau, en premier, et aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. Une description digne de la série Les experts : c’est un vrai rapport d’enquête. Mais il n’en fait rien ; il y a des indices, mais pas de preuves. Et puis qui aurait l’idée, non seulement de voler un corps, mais en plus de le débarrasser de ses bandelettes ? Enfin, quand Jésus a ressuscité Lazare, il est sorti du tombeau dans ses linges. C’est quand ils ont constaté qu’il était vivant qu’ils l’ont dégagé de son carcan qui sentait la mort. Alors que là, ceux qui auraient déplacé le corps de Jésus aurait pris soin de laisser les linges, bien pliés en plus ? Pour Pierre, tout cela ne doit pas avoir beaucoup de sens. Pas très catholique tout ça, même si tout est bien rangé ! 


            Reste Jean qui, bien qu’arrivé en premier, n’était pas rentré dans le tombeau. Quand enfin il y plonge, on nous dit simplement, mais comme une évidence : Il vit et il crut. Certes, il voit ; il n’est pas aveugle après tout. Mais il voit au-delà de ce que voient ses yeux. Il a déjà le regard de la foi. Peut-être qu’il était le seul à pouvoir voir ainsi, puisqu’il était le disciple que Jésus aimait. Peut-être faut-il avoir ressenti tout l’amour de Jésus pour nous, pour être capable de croire l’impossible, à savoir que celui qui était mort est désormais vivant. Et sans doute faut-il avoir ressenti cet amour de Jésus pour nous, pour affirmer que cet événement nous concerne tous, et que si le Christ, qui était mort, est maintenant vivant, alors nous aussi, nous pourrons passer de la mort à la vie. 


            Parce que la grande nouveauté qui a jailli au cœur de notre nuit, c’est bien que la résurrection du Christ à quelque chose à dire à notre vie. Cet événement ne concerne pas que Jésus. Cet événement a eu lieu pour nous, pour notre vie, pour notre salut. N’en doutons pas un instant ! Jésus n’est pas mort sur la croix parce qu’il en avait envie ; il est mort sur la croix pour tuer la mort et le péché et nous entraîner à sa suite dans une vie libérée, marquée à jamais du sceau de l’éternité, du sceau de Dieu lui-même. Désormais, et plus que jamais, nous sommes à lui, lui qui nous a rachetés à grand prix. Avec l’incarnation, Dieu basculait du côté de l’homme pour vivre en toute chose sa vie ; avec la rédemption, c’est l’homme qui bascule du côté de Dieu pour vivre en toute chose de sa vie. 


            Nous pouvons comprendre l’appel de Paul aux Colossiens quand il les invite à vivre autrement désormais. Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en-haut. Autrement dit : vivez grand, vivez à la mesure de Dieu. Nous aurons tout le temps pascal pour comprendre mieux ce que cela signifie. Mais sachons déjà que la victoire sur le Mal et la Mort s’est accomplie en nous au moment de notre baptême. Nous sommes déjà ressuscités avec le Christ. Nous vivons déjà de la vie de Dieu. Laissons-là donc grandir et s’épanouir en nous, pour que la gloire de Dieu soit manifestée, le salut du monde proclamé, et la joie des hommes révélée. Amen.



(Œuvre non connue, trouvé sur internet)

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