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mardi 24 décembre 2019

Nuit de Noël 2019 - 24 décembre 2019

Le signe de la crèche.






            Nous voici donc arrivés près de ce signe particulier de la crèche où naît en cette nuit l’Enfant-Dieu, promis par les prophètes. Nous voici à contempler une grotte, une mangeoire, un lieu pauvre, dénué de toute splendeur extérieure. Ce n’est pas le lieu vers lequel l’homme court pour passer ses vacances d’hiver. Ici, rien n’est luxe, calme ou volupté. Ici, tout n’est que rejet, pauvreté, et pourtant grande joie. 

            Dans une lettre apostolique signée à Greccio, le premier décembre de cette année, le Pape François nous invite à méditer ce signe de la crèche, lieu où Dieu non seulement rencontre l’homme, mais se fait homme. Nous découvrons [là], écrit le Pape, qu’Il nous aime jusqu’au point de s’unir à nous, pour que nous aussi nous puissions nous unir à Lui. C’est ce mystère-là qu’il nous faut sans cesse approfondir : Dieu qui se fait homme pour que l’homme puisse devenir Dieu ; Dieu qui se fait tout petit pour que l’homme puisse devenir, par Lui, tout grand. Pour entrer dans ce mystère, il faut donc que l’homme reconnaisse qu’il vit sa vie en petit, quand il la vit sans Dieu. Seul Dieu peut faire parvenir l’homme à sa pleine stature ; seul Dieu peut faire vivre l’homme debout ; seul Dieu peut rendre l’homme vraiment libre. 

            Méditer le mystère de la crèche, c’est aussi déjà méditer le mystère de l’Eucharistie. Se situant pleinement dans la Tradition de l’Eglise, le Pape François nous rappelle que le Christ s’est incarné pour devenir notre nourriture. En entrant dans le monde, écrit-il, le Fils de Dieu est déposé à l’endroit où les animaux vont manger. La paille devient le premier berceau pour Celui qui se révèle comme le « pain descendu du ciel » (Jn 6, 41). Il nous faudrait donc consentir à plier le genou devant la crèche comme nous le faisons devant le Saint Sacrement exposé. Ici, dès le commencement de sa vie, Jésus se donne, se livre entièrement. Toute sa vie est déjà là, dans cette pauvre mangeoire. Du bois de la crèche au bois de la croix : il semblerait que le seul élément qui accueille toujours le Christ, au début comme à la fin de sa vie, soit bien le bois. Seul avec Marie et Joseph pour entrer dans le monde, seul avec Marie et Jean pour quitter ce monde : la vie de Jésus n’est qu’abandon. Seul Dieu le Père veille sur ce Fils qui s’abandonne d’abord à Lui et à sa volonté. A la crèche, nous touchons du doigt la pauvreté du Fils de Dieu, venu humblement dans le monde. 

             C’est cette pauvreté que l’autre François, le pauvre d’Assise, voulu ressentir. C’est là l’origine de nos crèches que le Pape nous encourage à installer dans nos maisons, dans nos écoles, sur nos places. François d’Assise voulait, selon les Sources franciscaines, représenter l’Enfant né à Bethléem, et voir avec les yeux du corps, les souffrances dans lesquelles il s’est trouvé par manque du nécessaire pour un nouveau-né, lorsqu’il était couché dans un berceau sur la paille, entre le bœuf et l’âne. C’est un homme du lieu qui a tout préparé selon le vœu de saint François. Le 25 décembre, quand François arriva, il trouva la mangeoire avec la paille, le bœuf et l’âne. Les gens qui étaient accourus manifestèrent une joie indicible jamais éprouvée auparavant devant la scène de Noël. Puis le prêtre, sur la mangeoire, célébra solennellement l’Eucharistie, montrant le lien entre l’Incarnation du Fils de Dieu et l’Eucharistie. A cette occasion, à Greccio, il n’y a pas eu de santons : la crèche a été réalisée et vécue par les personnes présentes. Nous sommes, ce soir, les santons de notre crèche. Nous sommes venus avec ce qui fait nos vies ; nous pouvons déposer tout cela devant l’Enfant nouveau-né ; nous pouvons lui offrir nos vies, qu’elles soient bien droites ou toutes abimées, lumineuses ou plongées dans les ténèbres. La seule chose qui importe au Christ, c’est que nous lui fassions l’offrande de notre vie. Quand il offrira la sienne sur la croix, il prendra avec lui toutes nos vies offertes ; quand il entrera dans sa gloire, il emportera toutes nos vies offertes. 

            Nous pouvons, devant la crèche, mesurer pleinement l’amour et la tendresse de Dieu pour nous. Comme nous le rappelle le Pape dans sa Lettre, en Jésus, le Père nous a donné un frère qui vient nous chercher quand nous sommes désorientés et que nous perdons notre direction ; un ami fidèle qui est toujours près de nous. Il nous a donné son Fils qui nous pardonne et nous relève du péché. Ne cherchez rien d’autre à la crèche que cet amour et cette tendresse de Dieu pour vous. Vous ne trouverez pas la gloire ici ; vous ne trouverez pas la richesse ici. Mais à la crèche, vous trouverez celui qui veut devenir votre gloire ; à la crèche, vous trouverez celui qui veut être votre unique richesse. Dès à présent, il vous invite à le suivre sur le chemin de la simplicité et de l’humilité ; dès à présent, il vous invite à le suivre sur le chemin de l’amour donné et du service à accomplir. La crèche, on y vient pour trouver du courage ; on en repart missionnaire, joyeux d’avoir rencontré le visage véritable de Dieu qui prend soin de tous les hommes. 

            Aujourd’hui vous est né un Sauveur. Ce message de l’ange aux bergers est pour nous, ce soir. C’est Noël, Dieu qui vient chez nous. Nous ne célébrons pas l’anniversaire de sa venue, mais bien cet aujourd’hui de Dieu qui fait irruption dans notre vie. Venons à la crèche pour voir le Roi du monde. Venons à la crèche trouvons-y notre vie, notre paix, notre joie. Amen. 

(Photo prise à Greccio, Exposition de crèches venues du monde entier).






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