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dimanche 12 avril 2020

Saint Jour de Pâques - 12 avril 2020

Dieu nous apprend la confiance.





Tout s’est passé durant la nuit. Comme souvent, avec Dieu d’ailleurs. C’est toujours de nuit qu’il intervient. Une ancienne habitude. Déjà du temps de Moïse, la sortie d’Egypte, puis le passage de la Mer Rouge, c’était de nuit. Personne ne sait vraiment trop pourquoi. A moins que ce ne soit pour signifier qu’avec le jour qui se lève, quelque chose de neuf commence. Tout s’est passé durant la nuit, et personne n’a donc rien vu. 

Mais que s’est-il passé durant la nuit ? Personne ne sait vraiment ; personne ne se promène dans un cimetière la nuit. Et les gardes qui avaient été postés là, dormaient probablement, même si ce n’était que d’un œil. Ils n’ont rien vu, rien entendu. Toujours est-il qu’au petit matin, la lourde pierre avait été roulée ; c’est Marie Madeleine qui avait constaté les faits. Selon Jean, elle est aussitôt allée trouver Pierre et Jean, pour leur rapporter ce qu’elle avait constaté : On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a déposé. Quelle affaire ! Voilà qui risque de faire du bruit ! 

Tout s’est passé durant la nuit, et quand Pierre et Jean arrivent à leur tour au tombeau, ils voient les linges posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. Difficile d’imaginer des voleurs de tombes emporter le corps en le défaisant d’abord de ses linges et en les pliant soigneusement avant de partir. Avec des gardes, mêmes endormis, il aurait mieux valu ne pas traîner. Nous ne savons donc toujours pas ce qui s’est passé. Il y a juste le tombeau vide, les linges bien pliés, à leur place. Pierre est sans doute perplexe ; mais Jean, en entrant dans le tombeau a une réaction différente : Il vit et il crut. Mais il crut quoi ? 

Il crut que, durant la nuit, ce Jésus qu’il a dû tant pleurer en trois jours, eh bien il est ressuscité. Le tombeau vide et les linges bien pliés lui ont permis de remettre toutes les pièces en place. Sans doute s’est-il rappelé tout ce que Jésus leur avait dit ; ses annonces de la Passion et de la résurrection. Tout devient clair pour lui, instantanément. Il fait confiance à la Parole de Jésus et tout prend sens ; tout devient lumineux pour lui. 

Durant la nuit de Pâques, Dieu nous apprend la confiance. Il nous demande de croire Jésus sur parole. Personne n’aura d’explication sur ce qui s’est passé durant la nuit, ni sur comment cela s’est passé. Pour Pierre et Jean, et pour tous les autres, pour nous, il n’y aura jamais que ce tombeau vide, sans que personne n’ait vu Jésus l’ouvrir de l’intérieur et en sortir. C’est cela la foi : croire sur parole. Pierre et Jean et les autres, vont devoir apprendre à croire en tout ce que Jésus leur a dit. Et nous aujourd’hui, nous continuons de croire, sur la base de ces paroles de Jésus et sur la base du témoignage des Apôtres, qui n’ont rien vu, rien entendu de ce qui s’est passé durant la nuit, mais qui ont cette certitude que Jésus est vivant. Et ils ont cette autre certitude : ils doivent le faire savoir. D’Apôtres, ils deviennent témoins : témoins de tout ce qu’ils ont vécu avec Jésus ; témoins de ce que cette nuit de Pâques introduit comme nouveauté dans la vie des hommes. Avec Jésus, mort et ressuscité, les hommes ont accès à la vie de Dieu ; avec Jésus, mort et ressuscité, les hommes sont pardonnés par Dieu : Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés. 

Cela s’est passé durant cette nuit. Au matin, rien n’avait vraiment changé et pourtant, tout était différent ; l’avenir s’éclairait de ce jour nouveau. Oh, les romains étaient toujours là, les disciples de Jésus avaient sans doute encore à craindre les autorités du Temple ; mais ils avaient désormais en eux une confiance qui leur venait de ce tombeau vide, signe que Jésus ne leur avait pas menti. C’est pareil pour nous : la pandémie n’a pas disparu durant cette nuit ; mais la puissance de vie qui se dégage de cette fête nous redit que la mort, pas plus aujourd’hui que jadis, n’aura le dernier mot. Pâques vient nous redire que la vie triomphe toujours. Nous le voyons déjà à travers les gestes de solidarité qui se multiplient ; nous le voyons encore à travers les efforts des soignants et des chercheurs qui luttent. Croyants au Christ, mort et ressuscité, nous pouvons légitimement être inquiets devant ce Mal qui ronge notre monde ; mais nous devons aussi indéfectiblement garder confiance en Jésus, le Vivant à jamais. Il a vaincu la Mort pour nous ouvrir à sa vie, à la vie en plénitude.  Désormais, rien ne pourra nous séparer de l’amour que le Christ a manifesté pour nous en mourant sur la croix. Comme Pierre, Jean et les autres, devenons témoins de cette vie nouvelle qui nous est donnée, devenons témoins de cet amour et apprenons de Dieu la confiance. Elle nous fera aller de l’avant ; elle nous fera triompher. Amen.





(Tableau d'Arcabas, Les femmes au tombeau, source internet) 


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