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samedi 13 juin 2020

Fête du Corps et du Sang du Christ A - 14 juin 2020

L'eucharistie, un sacrement à vivre.







            Après la Trinité, fête éminemment chrétienne, voici la fête du Corps et du Sang du Christ, éminemment catholique. S’il n’y avait pas les restrictions sanitaires, nous aurions tous été à Mommenheim pour ce qui est pour beaucoup le point d’orgue de cette fête : la procession du Saint Sacrement dans toute la cité, avec des haltes de prières réparties judicieusement sur le parcours. Authentiquement catholique, parce qu’elle met en lumière ce que nous disons de la présence réelle et permanente du Christ dans l’hostie consacrée. L’eucharistie n’est pas un « prêt à consommer » ; l’eucharistie est un « prêt à vivre et à adorer ». C’est tout le sens de ces antiques processions qui retrouvent une nouvelle jeunesse depuis quelques années. En cette année où nous en sommes privés, nous pouvons nous interroger sur le sens de cette démarche. Est-elle vraiment l’affirmation de la présence du Christ au milieu de nos cités et de notre union intime à lui, ou n’est-elle qu’une forme d’idole, à laquelle nous sacrifions par habitude, plus occupés à échanger les nouvelles qu’à vraiment adorer le Christ, présent dans l’eucharistie, quand il passe devant nous ? 

            L’extrait de la première lettre aux Corinthiens que nous avons entendu nous permet d’approfondir notre réflexion. Voyez-vous, ces deux versets sont tirés d’un passage plus grand consacré à l’idolâtrie, et plus particulièrement aux repas pendant lesquels on consommait les viandes qui venaient d’être offertes en sacrifice. Dans les versets qui suivent ceux que nous avons entendu, Paul dit clairement que lorsqu’on mange le sacrifice offert, on communie à l’autel sur lequel cette viande a été offerte. Il y a un lien intime entre ce que l’on offre, celui à qui on offre et ce qui est offert. Offrir un sacrifice à une idole, c’est s’unir à cette idole ; manger de la viande qui lui est offerte, c’est s’unir à l’idole. C’est le même phénomène qui joue pour les chrétiens lorsqu’ils communient au pain et au vin consacrés. Les questions posées par Paul n’appellent qu’une réponse : Si, bien sûr. La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Si, bien sûr ! Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? Si, bien sûr ! 

                Nous ne pouvons donc pas séparer le pain et le vin offerts, du sacrifice que le Christ a réalisé une fois pour toutes pour notre salut. Refaire les gestes qu’il a fait et redire les paroles qu’il a dites au soir du Jeudi Saint, parce qu’il nous a dit de faire ainsi (Faites cela en mémoire de moi), c’est nous unir au Christ Sauveur, c’est communier à sa vie. Ayant fait le choix du Christ d’une manière aussi radicale et intime, nous ne pouvons que rejeter tous les autres sacrifices, toutes les idoles que notre monde affectionne. Amour, gloire et beauté ne nous rapprochent pas du Christ et ne nous unissent pas à lui. Le pain et le vin partagés, eux le font ; ils nous rapprochent du Christ, ils nous unissent à lui, et ce faisant, nous unissent les uns aux autres : Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain. Et voilà que l’eucharistie n’est plus le sacrement où je reçois mon doux Jésus à moi tout seul et pour moi tout seul ; mais je le reçois avec les autres, pour les autres, pour n’être qu’un avec les autres, que je les aime ou pas ! Le Christ ne s’étant pas offert pour moi tout seul en sacrifice, mais pour tous les hommes, partager son pain et son vin, c’est m’unir à lui et à tous ceux pour qui il s’est donné. Là est la raison pour laquelle les prêtres, même confinés seul, ont continué fidèlement à célébrer l’eucharistie : non pas parce qu’ils en ont le pouvoir, mais pour rester unis et au Christ qu’ils ont choisi de servir, et au peuple vers lequel ils ont été envoyés. A travers eux, chacun de vous était présenté au Christ, uni au Christ par le prêtre célébrant. 

       Alors certes, et beaucoup de chrétiens l’ont exprimé durant le confinement, nous pouvons nous unir au Christ autrement. Tous ceux qui ont été au service des plus fragiles étaient unis au Christ d’une manière particulière. Tous ceux qui ont renforcé leur vie de prière étaient unis au Christ d’une manière particulière. C’est vrai. Mais l’eucharistie nous unit à lui d’une manière plus intensive : elle est la source et le sommet de notre foi. Il n’y a pas de moyen plus fort pour nous unir à lui, parce que quand il se livre ainsi, c’est lui qui s’unit à nous totalement. Il nous donne tout de lui, toute sa vie, pour faire grandir la nôtre. Et cela ne se joue que là, dans ce pain et ce vin partagés. Un dimanche pour louer le Christ qui se livre ainsi à nous n’est pas de trop ; en fait, c’est toute notre vie qui doit devenir, à la suite du Christ, eucharistie, c’est-à-dire vie donnée, vie offerte pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Amen.


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