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vendredi 6 mai 2011

03ème dimanche de Pâques A - 08 mai 2011

L'Eglise, témoin du Ressuscité.




Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins. A écouter Pierre parler ainsi dans les Actes des Apôtres, nous pouvons avoir l’impression que tout est facile ; qu’il suffit de dire les choses de Dieu pour que d’autres les entendent et se convertissent. Mais nous savons bien que tout n’est pas aussi simple. Et je repense à cet homme, croisé la semaine passée sur O’Connel Street à Dublin ; perché sur son tabouret, il haranguait la foule qui passait, en témoignant de ce que le Christ a réalisé dans sa vie. Peu se sont arrêtés, mais il ne se décourageait pas. Je pense aussi à toutes ces catéchistes qui quelquefois désespèrent devant le peu d’enthousiasme des enfants et de leurs parents. Témoigner du Christ n’est pas toujours aisé, mais cela nous est nécessaire. L’Eglise ne pourra jamais se passer d’annoncer le message du Ressuscité, d’annoncer que le Christ est vivant, pour toujours. Alors comment devenir d’authentiques témoins de Jésus ressuscité ?

A ceux qui s’interrogent, l’Evangile des disciples d’Emmaüs vient apporter des indices et les rassurer : ce n’est pas aussi compliqué que nous pourrions le croire. Il nous montre deux disciples du Christ qui, après sa mort, s’en retournent chez eux, tristes et abattus. Ils n’ont rien de témoins enthousiastes, alors que la scène se passe trois jours après la mort de Jésus, c'est-à-dire au jour de Pâques, au jour de la résurrection. Ils s’en vont donc chez eux, complètement démoralisés, quand ils sont approchés par quelqu’un ; nous savons que c’est Jésus, mais eux, aveuglés par leur tristesse, ne le reconnaissent pas. Pour eux, Jésus est mort, l’histoire s’arrête là et leurs rêves se sont envolés. Quand Jésus engage la conversation et les interroge sur le sujet qui les préoccupe, ils sont d’abord étonnés : comment peut-il ignorer les événements de ces jours-ci ? Tout Jérusalem ne parle que de cela et il n’en sait rien ? Ils vont donc lui expliquer : qui était Jésus, ce qui lui est arrivé, ce qu’ils attendaient de lui (nous espérions qu’il serait le libérateur d’Israël !). Ils arrivent même à exprimer l’expérience faite ce matin même par quelques femmes… qui disaient qu’il est vivant ! Mais bon, ils ont un peu vite classé l’info dans le rayon « bavardage de femmes », d’autant plus que des hommes du groupe sont allés vérifier, mais ils n’ont pas eu d’apparition, eux ! Non, non, pour eux, tout est fini, c’est bien dommage ; maintenant, il faut retourner au réel de la vie.

C’est alors que l’étranger prend la parole : vous n’avez donc pas compris ! Comme votre cœur est lent à croire !… Et, en partant de Moïse et de tous les prophètes, il leur expliqua, dans toute l’Ecriture, ce qui le concernait. Ils avaient du temps, ils allaient à pied, et Emmaüs – Jérusalem, ça fait quand même deux heures de marche ! Il a le temps de leur expliquer. Nous ne savons pas ce qu’il a dit exactement, mais nous comprenons qu’il a touché leur cœur. Quand ils arrivent à destination, ils veulent l’écouter encore et le retiennent pour la nuit. Et ils reconnaîtront eux-mêmes que leur cœur était brûlant en eux tandis qu’il leur parlait sur la route, et leur faisait comprendre les Ecritures. Nous avons là un premier indice pour devenir témoin du Ressuscité : il nous faut, avec lui, scruter les Ecritures. Notre archevêque nous invite à le faire depuis trois ans maintenant. Et même si l’an prochain, nous changerons de thématique diocésaine, cela ne signifie pas qu’il faut nous arrêter de lire les Ecritures et de chercher à les comprendre. Avant de devenir témoin, il faut savoir de qui nous devons témoigner. Nous ne nous annonçons pas nous-mêmes ; nous devons annoncer le Christ, mort et ressuscité pour nous. En lisant la Parole de Dieu, en approfondissant notre connaissance, nous comprendrons mieux comment le Christ s’inscrit dans cette longue histoire d’amour de Dieu pour l’humanité qu’il a créée ; et nous saisirons mieux pourquoi il fallait que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire.

Mais l’Evangile ne s’arrête pas là, avec les explications de Jésus. Les deux hommes l’invitent, et il accepte d’entrer chez eux. Ils passent à table et l’étranger pose un geste : il prend du pain, le bénit et le partage. Ce geste simple, qui peut être une manière de bénir la table et la fraternité qui les rassemble, devient pour ces hommes un geste de reconnaissance. C’est Jésus qui là au milieu d’eux, ils en sont sûrs ; ou plutôt qui était là avec eux, car déjà il a disparu. Mais pour eux, tout devient clair. Leur revient sans doute en mémoire le dernier repas qu’ils ont partagé avec lui, repas pendant lequel il leur avait demandé de rompre le pain et boire à la coupe en mémoire de lui ! Deuxième indice pour devenir témoin du Ressuscité : partager le pain et le vin de l’Eucharistie, signe de la présence réelle de Jésus au milieu de son peuple. A ceux qui s’interrogent pourquoi aller à la messe le dimanche, les disciples d’Emmaüs répondent : pour le reconnaître, pour être vraiment en sa présence. L’Eucharistie fait vraiment rencontrer Jésus. Le rencontrant vraiment, nous le connaîtrons mieux et nous en parlerons mieux.

Car l’Evangile n’est toujours pas fini : la tristesse de ces hommes s’est transformé en grande joie, une joie si grande qu’ils en oublient la fatigue, le découragement, les dangers d’un voyage de nuit, et ils reprennent la route en sens inverse, sur le champ, pour annoncer aux autres ce qui s’était passé sur la route, et comment ils l’avaient reconnu quand il avait rompu le pain. Et les autres leur partagent leur propre expérience : c’est vrai ! le Seigneur est ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. Dernier indice pour être témoin : il faut partager ce que nous découvrons dans les Ecritures, porter aux autres celui que nous rencontrons dans nos eucharisties. Les derniers mots de la messe : Allez dans la paix du Christ !, sont une invitation à dire aux autres qui n’ont pas pu venir, ou pas voulu venir, ce que nous avons vécu lors de notre rassemblement. Même si le Pain eucharistique est conservé au Tabernacle, le Ressuscité ne peut y être enfermé.

En venant à l’église, nous devenons témoins de l’amour de Dieu pour nous, de l’amour de Dieu pour chacun. Et nous avons à transmettre ce message aux autres. Par notre parole, par notre manière de vivre. L’Eglise, dont nous sommes, est témoin du Ressuscité ; elle ne saurait le garder pour elle, Jésus ayant donné sa vie pour la multitude. Si nous ne sommes qu’une petite part à le reconnaître, nous avons à permettre à d’autres de faire ce chemin de Jérusalem à Emmaüs, pour qu’ils puissent découvrir qui est Jésus et ce qu’il fait pour eux. L’ayant découvert, je ne doute pas qu’ils feront alors avec nous le chemin d’Emmaüs à Jérusalem, pour devenir à leur tour, témoins du Ressuscité. Amen.


(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)

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