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vendredi 20 janvier 2012

03ème dimanche ordinaire B - 22 janvier 2012

Le témoignage de Jonas et des premiers disciples.






Il y a quelque chose d’attachant chez Jonas, envoyé par Dieu à la ville païenne de Ninive. Contrairement à ce que laisse croire la 1ère lecture de ce jour, il n’est pas le prophète qui obtempère de suite et s'empresse de répondre à l’injonction de Dieu d’aller prêcher en cette ville à mauvaise réputation. Il rechigne même, préférant la fuite à l’obéissance à Dieu. Mais, quand revenu à de meilleurs sentiments, il se décide à prévenir les habitants de la destruction prochaine de leur ville, quel résultat ! La ville entière croit en Dieu et commence des rites pénitentiels qui lui permettront d’échapper à la catastrophe. Est-ce à cause de Jonas ? Je ne crois pas. Il n’y a rien dans son discours qui justifie la conversion de Ninive. Il ne dit pas : « convertissez-vous ou vous mourrez ! » Il dit simplement : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ». Un constat, tout simplement. Il est sans doute persuadé que ce qu’il annonce va arriver. Il faut bien en finir avec ces gens qui ne croient ni en Dieu, ni en diable. Il faut bien que la justice de Dieu s’exerce.

Ce que Jonas n’avait peut-être pas prévu, c’est que les gens entendent autre chose que ce qu’il a annoncé. Les Ninivites ont compris, à travers le message de Jonas, l’urgence qu’il y avait à se convertir. Ils ont saisi, derrière la parole du prophète, l’invitation de Dieu à se tourner vers lui et à changer de vie. Ce qu’ils ne tardent pas à faire. Jonas dit : « la ville sera détruite », et les habitants croient en Dieu. Ils ont découvert, derrière les mots du prophète, une Bonne Nouvelle, une de celle qui transforme une vie. Et la ville est sauvée parce qu’un peuple se convertit, à cause de cette Bonne Nouvelle.
Vous me direz qu'il faut la trouver, la Bonne Nouvelle, dans le message du prophète. C’est vrai ! D’ailleurs, elle se trouve peut-être plus dans ce qu’il ne dit pas : je vous préviens, la ville sera détruite, mais il doit être possible d’échapper au jugement de Dieu. Cette possibilité, ils ne l’entendent pas ; ils la comprennent, ils la découvrent, sans doute en même temps qu’ils découvrent ce Dieu qui n’en peut plus de leur style de vie. Ils comprennent sans doute aussi qu’en se rangeant du côté de Dieu, le miracle sera possible. Là est la Bonne Nouvelle pour eux. Si Dieu se donne la peine de prévenir un peuple qui ne croit pas en lui, peut-être se donnera-t-il encore de la peine pour ce peuple, s’il se tourne vers lui.

Dans l’Evangile, nous entendons une autre Bonne Nouvelle. Celle de Jésus, le Christ. Elle résonne ainsi : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. Le Règne de Dieu est là ». Une Bonne Nouvelle plus explicite, adressée à un peuple qui l’attendait. Et pourtant, le résultat n’est pas le même que jadis, à Ninive. Pas de grande conversion de masse, pas de manifestation spectaculaire. Juste quelques hommes qui, appelés de manière plus précise, répondent à celui qui prêche ainsi. Cette parole résonne en eux comme une Bonne Nouvelle, et ils choisissent de la prendre au sérieux. Laissant tout, ils suivent Jésus. Une reconversion professionnelle vite décidée, sans même prendre le temps de réfléchir à la faisabilité du projet, sans même chercher à vérifier qui est celui qui appelle ainsi. La foi, à l’état brut ! La certitude que cet homme va changer leur vie, juste sur une parole. Nous en connaissons la suite. Nous en vivons encore aujourd’hui.

L’attitude des Ninivites, celle des premiers disciples, nous renvoient à notre perception de la Bonne Nouvelle du Christ. Réagissons-nous de la même manière, avec autant de rapidité, lorsque nous entendons Dieu nous parler ? Avons-nous encore conscience d’entendre une Bonne Nouvelle, qui changera notre vie, lorsque nous entendons la parole proclamée au cours de l’eucharistie ? Les lectures de la messe, l’homélie donnée, résonnent-elles comme autant de Bonnes Nouvelles qui changent notre vie, qui nous invitent à un mieux vivre, à un mieux être ? Se référer à l’Evangile, ce n’est pas avoir une Bible sur sa table de chevet, mais vraiment en faire le centre de sa vie, de ses décisions, de ses choix. Le psaume 24, qui a été notre réponse à la première lecture, insiste sur le fait que Dieu fait connaître à l’homme la route à suivre ; il est celui qui nous enseigne comment vivre. Mais il reconnaît que seul l’humble peut suivre les chemins du Seigneur ; l’humble, c’est-à-dire celui qui laisse Dieu entrer dans sa vie, celui qui laisse Dieu le guider en toutes choses. L’Evangile proclamé devient vraiment Bonne Nouvelle lorsque je reconnais que Dieu peut quelque chose pour moi, lorsque je laisse Dieu mener ma vie. Je deviens alors vraiment libre, parce qu’en Dieu, le mal n’a pas de place ; en Dieu, toute décision est guidée par l’amour.

Ce dimanche, nous prions pour l’unité des chrétiens, une Bonne Nouvelle toujours à accomplir. Elle ne viendra pas de nous seuls, elle est un don de Dieu à accueillir. Comme les Ninivites, comme les premiers disciples, écoutons la Parole du Seigneur, changeons notre cœur et marchons avec lui. Il saura nous guider sur les chemins de l’unité et de la paix. Que cette eucharistie nous permette de redire ce que le psalmiste nous faisait chanter : « Fais-moi connaître tes chemins, Seigneur ; guide-moi dans ta vérité. » Ainsi nous partagerons avec tous ceux qui portent le beau nom de chrétien une même foi, un même amour. N’est-ce pas un beau témoignage à rendre au monde de notre temps ? Que Dieu permette qu’il en soit ainsi. Amen.






(Dessin de Jean-François KIEFFER, in Milles images d’évangile, Les Presses d’Ile de France)

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