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vendredi 1 mars 2013

03ème dimanche de Carême C - 03 mars 2013

Croire avec Moïse, c'est entrer dans le projet de Dieu.


Nouveau dimanche, nouvelle étape dans notre marche vers Pâques, nouveau témoin pour nous accompagner au cœur de notre foi et découvrir avec lui l’acte de croire. Après Abraham, un autre personnage de la Première Alliance nous précise ce que c’est que croire. Mettons-nous donc à l’école de Moïse en ce troisième dimanche.

Moïse, c’est d’abord celui qui aurait pu ne pas être. En effet, Pharaon, jaloux et obsédé par ce peuple qui grandissait au sein de l’Egypte et qu’il voyait comme un danger pour son peuple, Pharaon donc, ordonne la mise à mort des enfants mâles des Hébreux. Moïse ne doit la vie qu’au courage et à la confiance de sa mère : elle le met dans une corbeille qu’elle laisse voguer sur les eaux du Nil, le confiant ainsi à la bonté de Dieu. La suite de l’histoire, vous la connaissez.

Moïse, c’est aussi celui qui aurait pu être quelqu’un à la cour de Pharaon. Elevé par la sœur de celui-ci, il devenait prince d’Egypte. Mais Dieu avait d’autres projets pour lui. Il avait mis son serviteur à part jusqu’au moment favorable où il aurait besoin de lui. A lire le chapitre 2 de l’Exode, on sent aussi très vite que Moïse n’est pas fait pour la vie de cour, il s’émeut devant le dur labeur que les hébreux doivent accomplir au service de Pharaon. Après avoir tué un égyptien qui maltraitait un hébreu, le voilà obligé de fuir. Celui qui aurait pu être un grand d’Egypte, n’est plus qu’un meurtrier fugitif. Il n’est plus rien. Et c’est parce qu’il n’est plus rien que Dieu peut le prendre en main, l’élever, le former à la mission qu’il a pour lui.

Le passage du livre de l’Exode que nous avons entendu, nous raconte justement la première rencontre entre Dieu et Moïse. Une rencontre bien étrange d’ailleurs puisque Dieu ne se montre que dans un signe, le signe d’un buisson qui brûle mais ne se consume pas. Peut-être déjà le signe de l’amour que Dieu porte aux hommes, un amour brûlant, mais qui jamais ne se consume, qui jamais ne s’éteint. Quand Dieu aime, il aime totalement, il aime toujours.

Mais revenons à cette rencontre étrange. Moïse voit ce signe du buisson ardent ; il est intrigué : Pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? Et soudain, une voix qui l’appelle : Moïse ! Moïse ! Et voilà le contact établi, la rencontre peut avoir lieu. Dieu a l’attention de Moïse et cette attention ne le quittera jamais. Dieu révèle son projet de libération en faveur de son peuple ; il connaît la souffrance de son peuple et elle lui est insupportable. Cela n’a que trop duré : Dieu a décidé d’intervenir en faveur de son peuple et c’est Moïse qui aura la joie d’être son intermédiaire pour faire connaître son projet à tous ! Le moins qu’on puisse dire, c’est que Moïse ne se sent pas flatté d’avoir été choisi : la liturgie n’a retenu qu’une partie du dialogue entre Dieu et Moïse, mais nous sentons bien que le pauvre Moïse serait mieux ailleurs qu’ici, devant le buisson ardent. Il va même chercher à se défiler, mais quand Dieu a choisi et appelé, l’homme peut-il trouver sa vie et son épanouissement ailleurs que dans la réalisation du projet que Dieu porte pour lui ? Pour l’inciter à réaliser sa mission, Dieu lui révèle son nom : Je suis celui qui suis ! Un nom bien étrange, mais qui assure la présence perpétuelle de Dieu à celui qui croit en lui. Je suis celui qui suis, c’est-à-dire je suis celui qui est avec toi, maintenant et toujours. C’est peut-être aussi une manière de dire que l’on n’a jamais fini de découvrir qui est Dieu : tu verras bien qui je suis en fonction de ce que tu vivras.

Moïse ne pourra pas lutter longtemps avec Dieu. Les objections qu’il a, sont balayées les unes après les autres. Qui suis-je pour aller trouver Pharaon et faire sortir d’Egypte  les Israélites ? Je serai avec toi, lui répond Dieu. S’ils me disent : Quel est son nom ?, que leur dirai-je ? Je suis qui je suis, répond Dieu. Et s’ils ne me croient pas ?, interroge encore Moïse. Et Dieu lui donne des signes. Moïse poursuit encore : Je ne suis pas doué pour parler ni d’hier, ni d’avant-hier, ni même depuis que tu m’adresses la parole. Et Dieu de répondre : je serai avec ta bouche et je t’indiquerai ce que tu dois dire. Moïse tente une dernière esquive : Envoie qui tu veux, mais pas moi !  Et Dieu se met en colère et adjoint une aide en la personne d’Aaron. Moïse est vaincu par Dieu, Moïse va entrer dans le projet de Dieu pour n’en plus ressortir. Celui qui est ainsi saisi par Dieu, ne peut que mettre Dieu au centre de sa vie et le servir. Peut-être cette longue joute verbale avec Dieu annonce-t-elle déjà les difficultés que le peuple a rencontré durant sa longue marche, les difficultés que nous rencontrons tous lorsqu’il s’agit de nous mettre au service de Dieu et de son désir de salut. Si c’était simple d’être croyant, cela se saurait et tout le monde le serait.

 Dans la longue liste des témoins que Dieu a appelés, Moïse est celui qui nous apprend à entrer dans le projet de Dieu. Nous avons le droit, comme lui, d’émettre nos objections ; mais nous avons aussi le devoir d’écouter Dieu les lever les unes après les autres. Son nom (je suis qui je suis) est le même, aujourd’hui encore. Sa parole nous accompagne toujours ; il la met sur nos lèvres. Entrer dans le projet de Dieu, c’est lui servir d’intermédiaire, c’est finalement rendre les armes et laisser Dieu vivre et agir en nous. C’est ainsi que Moïse est devenu le guide qui a permis au peuple de découvrir ce Dieu qui l’a libéré d’Egypte à bras fort. C’est en se mettant du côté de Dieu que Moïse a pu livrer au peuple la Loi de Dieu. C’est en se mettant du côté de Dieu qu’il a pu conduire ce peuple à la nuque raide jusqu’en terre promise.

Ce temps du carême est une invitation renouvelée à entrer à notre tour dans le projet que Dieu porte pour nous. Il est toujours projet de salut, projet de vie, projet de bonheur. Peut-être ne le voyons-nous pas de prime abord ; mais Moïse et le peuple qu’il a conduit devraient suffire à nous le faire comprendre. A notre tour, entrons dans cette manière de croire qui nous fait vouloir ce que Dieu veut. Et nous connaîtrons la joie véritable. Et nous connaîtrons la vie qui ne finit jamais.

Disciples de Jésus, qui a donné sa vie par amour des hommes, nous pouvons entrer dans le projet de Dieu en réalisant ce que demandait Benoît XVI  dans son dernier tweet jeudi soir : c’est notre manière d’entrer dans ce que Dieu nous demande. Au moment où il se retirait, sûr d’avoir réalisé en tout le projet de Dieu, Benoît XVI nous disait une dernière fois : Mettez le Christ au cœur de votre vie ! Il n’y a pas de meilleur conseil à donner, si ce n’est de le vivre : Mettez le Christ au cœur de votre vie. Amen.
(Dessin de Sieger Köder, Moïse au buisson ardent, Kinderbibel, éd. Herder)

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